Quel honneur de recevoir Sophie Grégoire Trudeau dans le podcast.
Aujourd’hui, nous traversons l’Atlantique pour accueillir une femme exceptionnelle, aussi inspirante par son parcours de vie que par les leçons précieuses qu’elle partage avec nous.
Je vous promets un épisode riche en émotions, en apprentissages et en réflexions profondes.
Sophie Grégoire Trudeau est aujourd’hui une ambassadrice reconnue de la santé mentale. Mais son histoire commence bien avant cela : adolescente, elle a dû faire face au défi de la boulimie.
Elle débute sa carrière dans la communication, avant de devenir animatrice de télévision. Puis, elle met sa vie professionnelle entre parenthèses pour soutenir l’avenir politique de son mari. En 2015, alors maman de deux jeunes enfants, elle devient la Première dame du Canada, rôle qu’elle occupera jusqu’à l’été dernier.
Je ne vous en dis pas plus, je vous souhaite la bienvenue dans l’univers de Sophie Grégoire Trudeau.
Pour écouter l’épisode de podcast avec Sophie Grégoire Trudeau
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Dans cet épisode de podcast avec Sophie Grégoire Trudeau découvrez :
Sophie Grégoire Trudeau nous partage :
– Son enfance et la boulimie dont elle a souffert à l’adolescence
– Les coulisses de la vie de 1ère dame du Canada pendant 9 ans
– Sa mission d’ambassadrice de la santé mentale
Nous avons également parlé avec Sophie Grégoire Trudeau
– De différentes facettes de la santé mentale dont les compulsions, les émotions, la dépression
Dans mon livre Entre nous, il y a une phrase que j’ai écrite qui me rappelle ça, qui dit: Personne n’est fait pour être au centre du monde, mais tout le monde devrait porter le monde dans son cœur.
C’est une responsabilité que de voir le monde pour qui il est, pour qui nous sommes et d’en prendre soin.
Mais à la fin du compte, on ne prendra jamais soin de quelque chose que l’on ne connaît pas ou qu’on connaît mal.
Toute cette période d’apprentissage de l’enfant, de petites expériences, à petits risques, de s’écorcher un genou, ce n’est pas grave.
Si le cerveau n’a pas appris à assimiler ces expériences-là.
Arrivé à l’âge adulte et surtout à l’adolescence, le cerveau n’a pas la résilience, la capacité neurobiologique d’avoir été entraîné pour maintenant être capable de gérer les grands risques, grands coups.
Là, c’était petit risque, petit coup, mais à l’âge adulte, c’est plus grand risque, grands coups.
Et là, on n’est pas capable d’accepter la défaite, on se décourage au moindre pépin.
Il y a vraiment un apprentissage dans le cerveau qui est hyper important quand on grandit pour apprendre comment se relever quand on tombe physiquement et mentalement.
J’ai voulu, pour plusieurs raisons, sauver mon père de lui-même, sauver ma mère de mon père. Et ça, c’est une cape qui est beaucoup trop lourde à porter. Alors, durant ma période adolescente, j’ai souffert de désordre alimentaire.
Une compulsion (alimentaire, shopping, réseaux sociaux, télévision, sexe, drogue, relation, travail…), c’est tout simplement ceci : un comportement qui vous apporte un certain sentiment de relâchement qui fait du bien, mais qu’à long terme, qui n’est pas génial ni pour vous, ni pour votre entourage.
Notre société nous encourage souvent à non seulement ne pas connaître notre moment de repos quand on en a besoin, mais de pousser encore plus loin dans l’ultra performance, parce qu’on définit le succès comme l’ultra performance, en compétition avec l’autre. Mais ça nous rend malade physiquement et mentalement.
Il va falloir qu’on revoit ces concepts-là, parce que moi, à l’adolescence, quand j’ai commencé mon désordre alimentaire, je me comparais au fait à une société qui cherchait la perfection.
Et les femmes et les filles dans notre société, on porte une immense culpabilité parce qu’il semble qu’on n’est jamais correct comme on l’est nous-mêmes, sans rien changer. Il y a toujours quelque chose qui ne va pas, on devrait changer.
Les hommes aussi vivent dans un carcan de masculinité qui, je pense, les supprime qui les fait régresser. On apprend à nos hommes d’être forts, d’être puissants, d’être de l’avant, d’avoir tout dans leur contrôle, mais ça, c’est une grave erreur.
Ce sont des êtres sensibles avec une immense sensibilité.
D’ailleurs, les Les gens qui travaillent avec les jeunes enfants vous le diront, les hommes sont beaucoup plus fragiles émotionnellement que les petites filles dans les premières années ?
On vit dans une société maintenant où notre droit humain à la solitude, qui est un peu comme une poésie intérieure, d’être capable d’aller vers l’intérieur de soi, c’est un cadeau.
Malheureusement, ça a été, je dirais, grugé par l’isolement.
Notre droit à la solitude, à la poésie de ce que c’est que d’être en silence avec nous-mêmes dans la vie, qui est le plus gros cadeau du monde, sans se sentir dépensé passé.
Ça a été empiété par l’isolement de notre culture, de comment on vit, de se séparer de l’autre, de compétitionner avec l’autre. Nos communautés se sont effritées aussi.
Est-ce que ce que vous consommez, est-ce que ça vous rend heureux à la fin de la journée ? Comment est-ce que vous vous parler ?
Est-ce que c’est tendre avec de la compassion, de la patience, de la douceur, de la tendresse, comme le meilleur des amoureux ?
Ou est-ce que c’est toujours un peu en mégarde, en compétition, je ne suis pas assez, je pourrais faire plus, la liste continue….
Cette conversation intérieure-là est votre état de santé, je dirais, en général, parce que toutes ces pensées ont une puissance, qui vont guider vos comportements et qui guident aussi le système immunitaire.
La science nous le prouve, l’intelligence de l’intestin, au fond, des molécules d’émotion dans les intestins, communiquent constamment avec le cerveau.
75% des signaux proviennent de la flore intestinale au cerveau et non le contraire.
Alors, si on a une inflammation et qu’on est toujours quelqu’un de fâché, quand on est fâché, on est en contraction, on n’est pas en dilatation.
Alors, si on a plein de contractions dans notre vie, qu’on est fâché, on est peureux, peu importe quel est votre refuge. Moi, mon refuge, c’est le doute. Alors, je me refuge dans le doute: Mais qu’est-ce qui va se passer ?
Je vais prendre trois grandes respirations. Je vais faire mon exercice de nerf vague.
Je vais remettre mon système en repos, en expansion, au lieu d’être en contraction, parce que ce sont les deux états de l’être humain.
Quand on vit dans une société qui nous encourage à ne pas être nous-mêmes : ayez ce look-là, ne vieillissez pas, faites ci, faites ça… voici la définition du succès.
Si vous ne la rencontrez pas, vous êtes un pauvre abruti. On vous encourage à ne pas être authentique. Et quand on n’est pas authentique, on vit souvent dans un système d’alerte.
Si vous avez des traumatismes dans votre vie, si vous êtes dépassé par le travail, si vous vous chicanez dans votre couple et tout va mal ou si vous avez un enfant malade, peu importe. On a tous les traumatismes auxquels il faut faire face.
Si on est trop souvent dans notre système sympathique, il faut souvent essayer soit de combattre ou soit de fuir et que cela ne fonctionne pas, le système me fait: OK, on a tout essayé, maintenant, c’est à plat. Le corps dit: Je ne peux plus. Et ça, c’est très difficile à vivre, parce qu’on se sent dépassé par la vie.
Ils ont fait des scans du cerveau et ils ont découvert que les gens qui souffrent de dépression se sentent souvent très dépassés par le rythme de la vie. Tout est plus lent.
Les ondes sont plus lentes dans un cerveau qui est en dépression. Alors de sortir du lit, c’est immense. D’essayer d’aller à la cuisine, c’est immense. De parler avec quelqu’un, c’est immense. Parce que tout va trop vite. On n’est plus capable d’aller marier le rythme de l’extérieur. Et ça peut vraiment être une abysse. Ça peut vraiment être un monde d’isolement qui tue.
Il y a l’action et ensuite, il y a la récompense.
Que ce soit de l’héroïne, de la cocaïne, des relations, du vin ou de la nourriture, c’est la même place dans le cerveau qui est stimulée.
On dit souvent de ne jamais regarder la compulsion en tant que telle, mais la douleur qui la soutient. Alors moi, ma douleur, je l’ai mieux comprise. Ça ne prend pas un mois de se connaître entièrement, ça prend une nuit.
il y a une prière tibétaine qui dit: Amène-moi l’expérience difficile, parce que ça me permet de me connaître.
La différence entre la souffrance et le traumatisme, c’est la constriction.
C’est la partie fermée qu’on a décidé de fermer pour se protéger en soi.
La souffrance, ça fait partie de la vie, on ne peut pas contourner la souffrance.
Moi, au fond, ma grande phrase que je me demande souvent et aux autres, c’est: Tu la veux quand ta douleur ? Maintenant ou plus tard ? À toi de choisir. Parce qu’elle va venir et elle va t’apprendre.
Si je ne suis plus capable de composer avec ces émotions qui m’envahissent, alors je vais me fermer à l’intérieur. Et en se fermant, ces parties-là créent un traumatisme.
Alors là, je vais être en colère.
Déjà, il y a une conscientisation. C’est ce qu’on appelle le CPR, en anglais, le catch Pause repair. Donc d’attraper, de poser et de réparer. Attraper ce qui se passe dans le corps, la sensation, poser. Il ne faut surtout pas bloquer. Si on bloque, ça va s’enfermer.
Ensuite, on pose et on se dit: Qu’est-ce qui se passe dans mon corps et qu’est-ce que ça veut dire ? Et ensuite, on répare.
On a trois types de larmes.
On a les larmes basiques, tout simplement quand on se regarde dans ce moment, quand vous écoutez le podcast, si vous êtes de l’autre côté, vos yeux sont un un peu lubrifiés parce que sinon, ça serait beaucoup trop sec.
Ensuite, on a les larmes de réflexes, celles qui se développent et qui coulent s’il y a un grand vent qui entre ou un objet étranger pour faire mal à l’œil. L’œil va dire: Attends une seconde, je vais produire plus de larmes pour protéger.
Et ensuite, il y a les larmes émotionnelles. Et si les chimistes analysent une larme émotionnelle, ils vont trouver, contrairement aux larmes basiques et de réflexes, des hormones de stress dans la composition. Ce qui veut dire que de pleurer nous permet de détoxifier le corps et la pensée.
Je pense qu’un parent et un adulte qui pleurent devant un enfant, c’est lui donner la permission de ressentir la vie sans honte ni culpabilité.
Toutes les formes de compulsions et de souffrance viennent d’un désir d’être connecté à soi-même et à l’autre.
Je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire. Mon père m’a dit: Le commerce, c’est une bonne base, vas-y. Je suis allée pendant un an à McGill et j’étudiais les statistiques, la microéconomie, la comptabilité. Mon cours préféré, c’était le comportement humain en psychologie.
Je me suis rendue compte, mais ce n’est pas toi le commerce. Tu penses que c’est ça que tu voulais faire, mais finalement, ça ne te rend pas heureuse. Et mes parents, heureusement, m’ont encouragé à changer de programme.
C’était clair qu’à un moment donné, j’allais retourner travailler. Je ne savais pas que ça allait prendre autant de temps, et que j’allais être aussi serrée dans le tunnel co-politique de ce qui était possible et pas possible.
Quand moi et Justin, on s’est rencontrés, il n’y avait pas de politique en vue, mais pas du tout. On avait même eu la conversation que si jamais ça se pointait, ça serait beaucoup plus tard dans la vie. Alors, j’ai été surprise lorsqu’il est arrivé avec d’autres collègues en me disant qu’il y a une fenêtre de possibilité, c’est maintenant.
J’ai fait: Mais on a deux petits bébés, c’est non, ce n’est pas une bonne idée.
J’ai essayé de dire non plusieurs fois et ensuite, j’ai compris la profondeur d’où venait son bien vouloir de servir le pays et de l’amener à un meilleur endroit.
Alors, il m’a convaincue et j’ai dit oui, avec un bébé sur une hanche et l’autre au sein.
Je n’aurais jamais pensé avoir un chemin de vie aussi unique.
Alors, vous pouvez comprendre que tout ça en quoi j’étais entraînée, je n’ai pas pu vraiment l’exercer de par la nature de la politique, pour des raisons de sécurité et le conflit d’intérêt éthique. J’ai dû travailler de manière bénévole pendant plusieurs années.
Je n’ai jamais changé de cause. Ça a toujours été l’égalité entre les êtres humains le droit des femmes et la santé mentale.
S’il n’y a pas d’égalité dans une société, on a une crise de santé mentale.
Si on ne se traite pas avec respect, compassion, on est souvent dans notre système d’alerte, la santé mentale nous guette et les troubles de santé mentale nous guettent.
La maltraitance pour nous, c’est la maison émotionnelle que l’on connaît.
Notre système nerveux reconnaît cette espèce d’inconfort comme étant: Oui, c’était comme ça chez moi, donc c’est normal.
Donc, il faut vraiment avoir du discernement, avoir l’ouverture de comprendre que non, je mérite mieux que ça et que mon système nerveux est capable de réapprendre, que la sécurité émotionnelle et la tendresse et la compassion existe et que je mérite ça. D’ailleurs, c’est très difficile de l’offrir quand on ne le reçoit pas aussi.
Comme Terry Reel, qui est dans mon livre, le dit, qui est un grand un grand psychologue de couple, ça prend une personne dans une génération qui dit: J’ai vu tout le mal qui est venu avant moi, je suis prêt à prendre la douleur. Je n’en aurai pas peur. Ça va faire mal, mais je vais prendre cette douleur pour guérir et prévenir de laisser en héritage le traumatisme à mes enfants et tous ceux qui vont venir après. Ça, c’est courageux.
Comment vous écoutez votre intuition ?
En silence, surtout.
Pas entourée de plein de gens.
En solitude.
51:18 J’écoute ma petite voix, mon intuition, mon intelligence profonde que j’appelle, ça va ensemble, je trouve, dans des moments où je suis détendue. Ça ne veut pas dire que je n’ai pas mal.
Je peux pleurer, mais il y a comme une petite voix qui me dit: Chéri, tu fais la bonne chose, ça va être correct.
Accepte cette douleur parce qu’elle va t’en faire sortir grandie.
Tu as pris une décision, tu l’assumes. Tu l’assumes parce que tu as pris cette décision pour te sauver toi-même. Tu as décidé de prendre ton masque d’oxygène et le mettre sur toi en premier dans une situation d’urgence. C’est ce qu’on vous dit de faire. Pas sur les autres en premier, ce que j’avais tendance à faire.
À un moment donné, il faut vraiment arrêter d’essayer de solutionner les problèmes du cerveau droit émotionnel avec le cerveau gauche, logique et mathématique.
Ça ne fonctionne pas.
On ne peut pas utiliser notre pensée cognitive pour sortir du stress.
Tu choisis d’arrêter. Ça, c’est ton cerveau gauche, ça va.
Mais après, quand tu as choisi d’arrêter pour aller te poser à l’intérieur de soi, pour aller te reposer à l’intérieur de soi. Là, ton cerveau droit, qui est plus émotionnel, est en fonction.
Et il y a une espèce de créativité sans borne Et là, on ne parle pas d’art, on parle de manifestation de notre authenticité.
Ça, c’est un art créatif immense. Et je pense que ça prend cette danse entre l’hémisphère gauche et l’hémisphère droit, pour créer une harmonie en soi.
On ne peut pas juste laisser aller la pensée cognitive de l’hémisphère gauche et seulement vivre dans l’hémisphère droit.
Tout est beau, tout est rose, on est fâché tout le temps. Ça ne fonctionne pas comme ça.
Mais il y a une danse entre les deux qui devrait pouvoir avoir l’air belle à l’œil, si on la régule d’une manière consciente, je dirais.
On vit dans une société qui nous demande d’être connu par le monde.
Mais est-ce qu’on est connu par soi-même ?
La véritable révélation, elle là. On n’est pas fait pour constamment rechercher l’approbation de l’autre, à tout prix. Ça nous rend malheureux.
Alors, de se connaître, ça nous permet de prendre des décisions, je dirais, avec un peu moins d’ego, plus d’altruisme, moins sous le regard de l’autre.
On a une capacité de se réguler, autant au niveau émotionnel que physique, et qui fait qu’on peut avancer dans la vie avec moins de peur, plus de courage. Et c’est contagieux cette énergie.
Comment vous célébrez vos réussites ?
Je ris, je souris, je m’entoure de gens que j’aime.
Là, vous me faites penser que je ne passe pas trop de temps à me flatter.
Pourquoi pas moi ?
Je pense que l’envie nous porte à cette question. Il y a une comédie dans cette vie. Il y a un acte comédique où si on regarde vraiment de plus proche à quel point les êtres on essaye constamment de se sortir d’où on est. On ne veut pas être où on est, parce que ce n’est pas confortable et on n’est pas à l’aise, puis on veut d’autres choses. J’ai fait ça moi aussi.
On n’est pas capable de tolérer ce qui ne nous va pas. Donc, pour se divertir, pour se distraire, pour se rassurer, pourquoi pas moi ? Pourquoi c’est elle qui a tout ? Pourquoi c’est lui qui a tout ? Pourquoi elle et pas moi ?
C’est l’enfant en soi qui est très actif. Et l’enfant en soi est toujours actif. Qu’on ai 20, 30, 40 50, 60, 70, l’enfant en soi, comment on a été élevé, la symphonie, la symphonie que ça a instaurée dans notre cerveau est encore présente.
Plus on est conscient de cet enfant en nous et qu’on est capable de lui dire ceci: On parle au super ego, ce qu’on appelle le super ego, qui souvent est la voie parentale.
Écoute, je sais qu’en te réfugiant dans le doute et la colère, tu t’es protégé de ce que tu as vécu dans ta vie. Pour toi, c’est ton refuge. Je comprends que ça t’a servi pendant un long moment, ma petite chouette, mais maintenant, je ne suis plus cet enfant, je suis une adulte mature. Alors, tu peux partir. J’ entends ta voix encore, mais tu ne fais plus partie de moi. Tu m’as protégé pendant un bon temps, mais maintenant, c’est terminé. Merci pour ton travail. Salut !
C’est ce qu’on appelle le travail de nos partis.
C’est ce qu’on appelle le travail des parties. No bad parts, de Richard Schwartz, qui est un grand psychologue. C’est lui qui a comme un peu réécrit la psychologie moderne sous l’approche du internal family system, des systèmes de famille interne.
Dans un même individu, on a plusieurs individus et on a plusieurs parties. Et dans ces parties-là, il y a l’enfant et il faut en être conscient.
On vit dans une société qui nous enseigne qu’on ne mérite pas le repos.
Oui, je fais 85 heures par semaine, je travaille comme un fou, je réussis, j’ai la voiture, la meuf, la maison. Mais c’est vide au fond. C’est vide parce que c’est rapide.
Le rythme de l’amour, c’est lent. Et le stress, c’est une relation dysfonctionnelle avec le moment présent.
Comment est-ce qu’on peut être présent si on vit trop vite ?
Comment est-ce qu’on peut aimer si on vit trop vite ?
La réussite, c’est de se connaître assez dans ses profondeurs, dans ses endroits de lumière et de noirceur pour pouvoir avancer dans la vie et créer, peu importe que ce soit de l’art, des relations, des circonstances, des événements, librement.
Donc, on n’est pas victime de ses propres rouages de personnalités. Ça, c’est une vie réussie.
Je me fous que si tu ramasses les vidanges, que si tu sois un artiste ou un homme d’affaires qui fait des millions. Je pense que la réussite, c’est la réussite de s’être connu, fondamentalement, pour pouvoir amener cette expansion vers l’autre.
Cette ombre là, dont on parlait plus tôt, c’est la partie entre la souffrance et le traumatisme qui se replie sur elle-même. C’est la partie qui est fermée. Et la partie qui est fermée n’est pas qui on est. C’est un mécanisme de défense, ce n’est pas qui on est.
D’ailleurs, quand on commence à ouvrir tout ça, ça ouvre des fenêtres et ça nous ouvre la voie aussi avec l’œil et on voit plus d’opportunités dans le monde. Donc, on peut aussi bâtir une réussite financière, amicale, relationnelle, qui va à l’extérieur de nous. Ça va ensemble. L’œil intérieur, s’il est fermé, l’œil extérieur, il est fermé aussi.
Qu’est-ce que vous auriez envie de dire à la petite Sophie de six ans, si vous l’aviez à côté de vous là maintenant ?
Je lui dirais: Tu n’as pas à t’en faire et tu n’as pas à vouloir sauver l’autre. Toi, tout simplement comme tu es, tu as déjà tout, ma chérie. Alors, fais confiance à ton cœur et à la vie. Avance dans l’amour et je serai toujours là pour toi Toujours. Tu n’es jamais seule.
Il y a eu des moments extrêmement difficiles. Comme dans toute vie.
Mais oui, il faut continuer à danser sur le dos du taureau et à s’adapter à cette vie au son de la musique.
Les plus grosses décisions amènent des renoncements. Et ça, c’est le prix à payer, comme on dit.
Pour moi, d’avoir renoncé au fantasme, à la fantaisie que j’avais de mon mariage avec quelqu’un que je vais toujours aimer, mais de transformer ma relation et du prix que ça allait avoir d’être exposée pour mes enfants et tout ça. Il était tellement grand que je n’arrivais pas à voir comment je pourrais faire ça. J’ai écouté mon intuition de femme et j’en ai pleuré. J’en pleure encore. J’essaie de me débarrasser de la culpabilité et de me tenir droite dans mon intégrité.
Dans les plus grandes décisions de vie, ça vient avec un renoncement immense, mais c’est le chemin de l’adulte et de la maturité de l’adulte.
Les enfants se nourrissent de notre intégrité de notre cohérence.
Mon refuge, c’est le doute.
Je dirais de douter, de douter de mon talent, de douter de ma situation, de douter de: Est-ce que je peux sauver mes parents et leur relation, de douter de ma valeur parce que je n’ai pas été capable.
Les peurs sont nécessaires, c’est ce qu’on fait avec qui fait toute la différence.
Le meilleur conseil : « arrête de courir tu te retardes »
Pour aller en expansion, en dilatation, en repos, pour être en symbiose avec notre intuition et de prendre les meilleures décisions possibles, il faut ralentir.
« Me faire confiance, à moi «
C’est simple, mais ce n’est pas simple à développer. Parce qu’il faut mettre de côté tellement de balises du monde.
L’innocence, c’est la capacité d’un individu de se faire trouver par le monde. » David White
Votre fierté ?
Je pense que ma plus grande réussite, c’est d’avoir vécu avec de la cohérence et de l’intégrité. Ça, je ne le regretterai jamais. Ça est venu à un grand prix, mais j’espère continuer sur cette voie.
On a parlé de Christine Michaud, Ludovic Leroux, Agnès Ledig.
Pour en savoir plus sur David après le podcast
Sophie Grégoire Trudeau
Son Livre : Entre nous
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