Aujourd’hui je suis très heureuse de vous présenter dans le podcast le parcours d’un homme hors du commun qui a fait plusieurs reconversions : Ludovic Leroux.
Suite à une fac de sport, Ludovic décide de s’arrêter à la licence pour se lancer dans la vie active sans savoir ce qu’il veut faire. Après 15 métiers en 8 ans, il décide de devenir coach mental de sportif. Il commence à accompagner des grands champions notamment dans le golf. Il voit la lumière le jour où il découvre la théorie polyvagale. Aujourd’hui Ludovic est coach certifié en neurosciences appliquées et l’expert français de la pleine confiance grâce au nerf vague.
Je ne vous en dis pas plus, je vous souhaite la bienvenue dans l’univers de Ludovic Leroux
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Dans cet épisode de podcast avec Ludovic Leroux, découvrez :
- Ses multiples reconversions professionnelles
- Comment Ludovic s’est relevé après 2 blessures d’abandon
- Comment il est devenu l’expert français de la théorie polyvagale
En dix ans, j’ai vécu deux abandons. C’est à dire que je ne connais pas mon père biologique au départ, mais ça, il a fallu 35 ans avant que je le sache. Ça m’a beaucoup aidé de le savoir à 35 ans, parce que ça m’a permis de savoir pourquoi j’étais timide, réservé avant.
Je me rappelle que je voulais devenir Indiana Jones, déjà, et je suis toujours un explorateur. Ça, je l’ai gardé d’une autre façon, mais j’adore explorer l’humain, tout ce côté là, mais de jouer et d’explorer.
« Mais tu vas faire quoi ? » « Je ne sais pas. Moi, explorateur, j’y vais, je verrais bien, je vais essayer. » Et à ce moment là, j’ai fait 15 métiers en huit ans.
Fast food, magasin de sport, agent d’assurance, agent immobilier, manager chez Auchan. Dès que ça ne me plaisait pas, je repartais.
C’était plutôt d’être bien déjà et puis on verra bien. Je ne vais pas chercher le métier, je vais plutôt me chercher moi à l’intérieur. Et puis, il y a plein de métiers qui s’inviteront.
Je me suis dit à un moment donné, comme je suis allé pendant 8 ans, 15 métiers, je me suis dit « Stop, qu’est ce qui te plaît dans la vie ? » Plutôt que chercher un métier, chercher un environnement. Quel est l’environnement qui te plaît dans la vie ? Le sport. Et à ce moment là, je me suis dit « OK. Tu veux faire quoi ? Tu veux être coach physique, coach mental ? » Comme j’étais un peu feignant, coach physique, non, ça va être dur. Allez, coach mental. Si je suis assis, c’est bien, tranquille. Tu avais quel âge ? Ça, c’était en 2008, donc 15… J’avais 32 ans, début de la trentaine. Je m’étais renseigné quand même sur les formations pour être coach sportif et les formations pour être coach mental et je me suis engagé dans une formation pour être coach mental, un Dug à l’époque, qui m’a permis, au bout de deux ans, d’être coach mental et j’ai commencé mon activité vraiment comme ça, à accompagner des sportifs.
Je suis encore très timide et en même temps, il y a ce potentiel à l’intérieur qui veut s’exprimer et de se dire « Tiens, je vais faire une conférence. » Bizarrement, la première sur qui je tombe, c’était à La Rochelle, c’était leur première année. Je passe un casting, je suis pris et je dois faire une conférence TedX.
Je découvre la théorie polyvagale de Stephen Porges avec cette thérapeute américaine. On a une traductrice à côté en simultané. C’est aussi une des choses qui a fait que j’y suis allé parce que sinon, je pense que je serais pas allé, qu’en anglais, ça aurait été compliqué. Et au bout de trois jours, il y a une révélation qui fait que je ne suis pas timide. Ce sont des conneries, des histoires qu’on se raconte. C’est juste que je passe trop de temps dans des états internes d’inhibition qui me font croire ensuite l’histoire que je me raconte.
80% des informations allaient du corps au cerveau par le nerf vague.
J’ai pu découvrir qu’on avait la possibilité de réguler son système nerveux à travers plein d’exercices dont la plupart qu’on connaît déjà, mais sans avoir cette conscience, et de pouvoir justement retrouver de la sécurité à l’intérieur et donc de la confiance pour pouvoir passer à l’action, pour pouvoir agir quand il le faut, pouvoir se reposer quand il le faut aussi.
Et donc c’est toute cette vision de ce monde invisible qui est en nous et qui fait que ça apporte beaucoup d’informations au cerveau et qui permet d’expliquer tous nos comportements. Parce qu’on n’est pas là pour être heureux, on est avant tout là pour vivre le plus longtemps possible en mode survie. Et du coup, j’ai pu découvrir que si on régule bien son système nerveux, là, on va pouvoir vraiment s’occuper de son bonheur, parce qu’on est suffisamment en sécurité, on est à l’aise avec l’insécurité. Moi, ça me parlait beaucoup à travers toutes les insécurités que j’avais vécues. Et finalement, j’avais un système nerveux qui était assez bien régulé, puisque j’aimais bien l’inconnu, ça ne me faisait pas peur, j’osais faire des choses. Il y a plein de choses que je n’osais pas faire, qu’aujourd’hui, je peux me permettre de faire. Mais ça a vraiment été cette révélation là que si je m’occupais de ce qui se passe dans mon corps, de toute cette sagesse là, pour qu’il aide mon cerveau à pouvoir justement faire des choix qui me conviennent, de comprendre, de comprendre les autres et de pouvoir vivre justement en pleine confiance.
C’est Einstein qui disait ça, on a oublié notre mental intuitif au service du mental rationnel.
Dans la vie, on crée ou on se protège. On ne peut pas faire les deux en même temps.
On a soit cette capacité à réagir ou à répondre. La capacité de réagir, elle est conditionnée. C’est à dire qu’on a appris depuis tout petit comment il fallait réagir, parce qu’il faut réagir très vite, comment il fallait réagir aux situations. Et le but, c’est d’apprendre à répondre en ayant le choix.
On a ce qu’on appelle ce réflexe vagal.
C’est comme s’il y avait une situation qui se présente et on cherche avec notre arme préférée à y réagir.
C’est pour ça que c’est important d’apprendre à être conscient de son corps, parce que beaucoup de gens sont dissociés, ils ne vivent qu’ici et les seules choses qu’ils ressentent dans le corps, ce sont des douleurs.
Mais dans ces expériences, on va vivre plein de choses, dont l’échec. Et l’échec, c’est quoi ? Après, chacun donne sa définition, mais l’échec, c’est une expérience. L’important, c’est quelle est ma relation à cette expérience là que j’appelle échec ? Parce que l’important, ce n’est pas ce qui arrive, c’est ma relation à ce qui arrive.
Soit je suis en insécurité, soit je suis en sécurité. Et le problème, ce n’est pas ce qui arrive, c’est ma relation avec ce qui arrive. Et si dans ma relation avec ce qui arrive, je suis en insécurité, je vais identifier ça comme c’est dangereux, ça. Et donc je vais avoir peur de ce qui est dangereux, c’est normal. Je vais avoir peur de l’échec, je vais avoir peur de parler en public, je vais avoir peur de… Parce qu’au moment où ça arrive, je ne suis pas en relation avec moi.
Le but des expériences, il n’a pas pour but de se dépasser, il a pour but de réguler son système nerveux pour lui réapprendre que ça, ce n’est pas dangereux.
Tu as le droit d’être heureux dans quelque chose qui n’est pas bien, soi disant. Tu as le droit d’avoir de la joie dans un échec. Il n’y a aucune règle qui interdit d’être joyeux. Et la tristesse, ce n’est pas un problème. La colère, ce n’est pas un problème.
Tu as le droit d’être en colère, tu as le droit d’être triste. Ce n’est pas un problème. Le vrai problème, c’est de croire que c’est un problème, parce qu’on ne sait pas quoi en faire.
Notre système nerveux, lui, il n’a qu’une peur, c’est d’être coincé dans un état. Parce que s’il est coincé dans un état, comme c’est notre système d’adaptation, il ne peut pas s’adapter. C’est-à-dire que je vais être obligé maintenant de venant d’être toujours comme ça », ça va nous amener énormément de problèmes dans la vie. Lui, il a peur de ça et notamment dans notre état d’inhibition et de figement, parce que cet instinct, il va nous dire « Mais si tu ne bouges pas, tu peux te faire bouffer à tout moment. » Et si tu ne bouges pas, c’est un état, pour les animaux, de préparation à la mort aussi. Donc cet état là, pour lui, au niveau instinctif, c’est dangereux. C’est pour ça que le fait de rester là sans bouger, pour certains, ça peut être compliqué.
Le but, c’est vraiment de se dire que tout est temporaire, mais notre système nerveux, lui, dès que ça devient permanent, ça devient un danger, parce que ça va devenir peut être un nouvel équilibre. Et ça, c’est un équilibre qui est malsain pour lui et pour nous et pour notre environnement.
D’où l’importance de se dire que rien n’est négatif. En neurobiologie, il n’y a pas de pensées négatives, il n’y a pas d’émotions négatives, il n’y a pas de croyances limitantes. Ce sont des expériences qu’on a identifiées comme ça. Et le but, ce n’est pas parce que je me dis « je suis nul » que je suis nul.
Dans cet état, je pense ça. Et je ne peux pas avoir de la joie dans cet état là. Mon but, c’est de sortir de cet état, juste en comprenant que je suis en train de vivre cette expérience là. Ce n’est pas moi, ce n’est pas mon identité, ce n’est qu’un état.
On va transmettre notre insécurité et notre sécurité. Quand on est avec des gens, notre état va générer un état chez l’autre. Et de la même façon, nous aussi, on peut être influencé par l’état de l’autre.
On a notre propre homéostasie interne, cet équilibre interne, et puis il y a aussi l’équilibre à l’extérieur, à travers les autres et de pouvoir justement se retrouver. Il y a une étude qui a montré que s’il y a un râleur qui va dans un ascenseur avec cinq autres personnes, les autres sortent en râlant. Et finalement, si j’arrête de râler et que mon conjoint ou mes amis, eux, continuent de râler, on va plus être en phase, on va plus être dans le même état.
J’essaie de prendre conscience de ça chaque jour, que chaque moment, finalement, participe à cette réussite et on peut célébrer tous ces petits moments là plutôt que d’attendre que le résultat final, comme si c’était ça qui était la principale réussite.
J’aime bien cette phrase là parce que je l’ai tout le temps. C’est peut être pour ça que j’ai accepté de dire « Oui. » Parce que pendant très longtemps, j’ai posé la question différemment. Pendant très longtemps, je me suis dit « Pourquoi moi ? » Parce qu’il y a plein de choses qui est arrivé dans ma vie. « Pourquoi moi ? Pourquoi ça arrive à moi ? Pourquoi moi ? » Et puis, à un moment donné, j’ai commencé par adopter le « Pourquoi pas moi ? » Q uand on est justement dans cet état de sécurité, finalement, on se pose tout le temps « Pourquoi pas moi ? » « Oui, pourquoi pas ? » et « Pourquoi pas ? » et « Pourquoi pas ? » et de pouvoir justement tester, y aller, « On verra bien. » Je pense que depuis cinq, six ans, c’est quelque chose qui est régulier chez moi. Chaque projet devient un truc qui est « Pourquoi pas ? » Même si ça paraît fou. Toi, on va dire « Non, pourquoi pas ? On fait un événement. » « Oui, pourquoi pas ? On fait ça. » « Pourquoi pas ? »
La réussite pour moi, c’est cette capacité à maintenir le lien à soi, quoi qu’il arrive. Pour moi, ce n’est pas quelque chose qui arrive, c’est quelque chose que l’on maintient.
La réussite, pour moi, c’est ça, cette capacité à être open et en sécurité pour pouvoir justement être là quand l’opportunité se présente.
J’ai tellement d’idées que je suis obligé de non pas de renoncer, mais de temporiser.
Mes peurs avant ? J’avais peur de tout. J’avais peur des gens même. Mes peurs, je les transforme en excitation.
Je suis fier d’avoir cette belle relation avec moi-même qui me permet de pouvoir montrer toute ma vulnérabilité aux autres et du coup, de pouvoir permettre aux autres de se dire « Tu as le droit d’être comme ça aussi. »
S’il y a une personne qui hésite à se lancer, à écouter sa petite voix, d’ailleurs, c’est drôle parce que dans l’introduction de ton livre, tu parles de la petite voix. Et pourquoi pas moi ? C’est l’invitation à écouter sa petite voix. Qu’est ce que tu as envie de donner comme conseil ?
Déjà, c’est de savoir c’est qui cette petite voix ? Parce qu’il y a la petite voix qui nous dit « Vas y. » Et puis, il y a l’autre petite voix qui dit « Non, j’ai peur. » Et donc, déjà, de pouvoir, quand on dit écouter sa petite voix, c’est « Quel est mon état qui écoute cette voix ? Est ce que je peux écouter aussi la petite voix qui a peur et lui donner beaucoup de compassion, beaucoup d’amour pour que l’autre petite voix aussi puisse venir ? » Parce qu’entre ces deux petites voix, il y a une histoire avec le loup blanc et le loup noir et on dit toujours « Celui qui gagne, c’est celui que tu nourris. »
Mais il y a aussi la possibilité de pouvoir les rassembler et les faire se rencontrer et qu’ils puissent vivre ensemble parce que les deux sont toujours là. Et comment cette petite voix qui rêve, qui a des objectifs, peut vivre en collaboration avec la petite voix qui va dire « Oui, mais ça fait peur parce que de toute façon, les deux avanceront ensemble. » Donc pour moi, pour écouter cette petite voix là, c’est de pouvoir d’abord prendre soin de l’autre petite voix qui a peur, ce n’est pas moi, c’est un état, c’est un conditionnement, c’est quelque chose du passé qui fait que l’autre petite voix aura plus de place.
On va arrêter de jouer à celui qui parle le plus fort et on va faire en sorte que les deux puissent murmurer l’un à l’autre et de se dire « Mais si on faisait ça et que l’autre dise « Mais ça fait peur de faire ça. » « Oui, je sais, allez, viens avec moi, on va le faire. » Et là, on aura plus de facilité à écouter cette petite voix.
Ce que vous êtes aujourd’hui n’est pas la conséquence de que vous avez vécu, mais de l’expérience que votre système nerveux en a faite. S’il a enregistré que cette expérience était de l’insécurité, il se mettra à votre service pour vous empêcher de retomber dans les interactions qu’il interprète comme des pièges.
Notre quête qui durera toute notre vie : nous sentir en sécurité dans notre corps, dans notre environnement et dans notre relation avec les autres. Le système nerveux autonome est notre système de surveillance personnel, toujours sur ses gardes, toujours à se demander : « Suis-je en sécurité ? » Son but est de nous protéger en évaluant la sécurité et le risque, en écoutant à chaque instant ce qui se passe dans notre corps et autour de lui, ainsi qu’au niveau des liens que nous avec les autres » (Déborah Dana)
On parle dans le podcast de :
Livre : Réveiller le tigre – Guérir le traumatisme – Peter A Levine
Pour en savoir plus sur Ludovic Leroux
Site : academie-pleineconfiance
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