100 podcast – Philippe Croizon : Traverser la manche à la nage sans bras ni jambes

Philippe Croizon

Pour ce 100e épisode, je suis très émue de partager avec vous cet épisode avec Philippe Croizon. Dans le podcast, j’ai à coeur de vous montrer qu’il ne faut pas attendre un accident de la vie pour écouter votre petite voix. Philippe nous démontre que l’on peut être optimiste quelque soit le handicap ou les épreuves que la vie nous envoie à traverser. Je vous promets un épisode plein d’émotions et avec beaucoup de rires. J’espère que vous prendrez autant de plaisir que moi à l’écouter.
Je ne vous en dis pas plus, je vous souhaite la bienvenue dans l’univers de Philippe Croizon – podcast.

Pour fêter le 100e épisode du podcast, j’ai un cadeau pour vous. Un programme sur 5 jours pour savoir comment être aligné. Pour en profiter dès aujourd’hui, rendez-vous sur cutt.ly/pourquoi

Pour écouter l’épisode de podcast avec Philippe Croizon : sur SPOTIFY DEEZER APPLE PODCASTS GOOGLE PODCASTS YOUTUBE mais aussi Castbox, Eeko… et ici ☟

Je voulais un travail manuel, je voulais travailler le bois, je voulais être menuisier ébéniste. Et un jour mes parents m’ont dit : tu seras charcutier. Je leur dis : mais moi je ne veux pas être charcutier, je veux être menuisier ébéniste. Oui oui, mais là il y a un poste de charcutier. Tu seras apprenti charcutier ! Parce que je n’étais pas bon à l’école, j’ai jamais été bon à l’école. Ça a été deux ans de galère pour moi.

J’ai été papa jeune moi aussi, à mon tour. J’ai été papa à 18 ans, donc je suis rentré à l’armée pour subvenir aux besoins de ma petite famille. J’ai été militaire pendant 18 mois et après je suis rentré comme ouvrier métallurgiste, j’étais intérimaire et après ils m’ont embauché. Là je me suis dit tiens, je ne peux pas rester là toute ma vie : avec un marteau piqueur à taper sur des pièces en aluminium. Et donc j’ai repris l’école. Je travaillais la nuit, je dormais le matin et l’après-midi j’allais à l’école. Et j’ai fait ça pendant trois ans.

Dans mon parcours de vie, je me suis toujours adapté. Depuis tout petit, j’avais un but m’adapter en permanence.

Quand j’entends des gens qui disent je ne peux pas m’adapter, je ne peux pas faire ça… mais si tu peux t’adapter, c’est juste que tu ne veux pas.

Premier impact : arrêt cardiaque. Je vois ma vie défiler
Deuxième impact : je reviens à moi
Troisième fois le courant. Je n’ai pas de souvenir réel. Ce sont les voisins et les témoins et même les gendarmes qui sont arrivés après… Et ils m’entendaient gueuler après quelqu’un en disant non, je ne peux pas partir, je reste là, je ne veux pas partir. Mais après qui je gueule ? Je n’en sais strictement rien, mais je me bats.


Quand je me réveille, je me rends compte qu’il me manque mes bras et mes jambes et là effectivement je vais crier, je vais hurler, je vais pleurer. Je vais même avoir un réflexe normal humain, c’est de vouloir partir. Quand tu rentres dans l’univers du handicap ou qui t’arrive une tuile, n’importe laquelle, ça peut être une peine de cœur, un burn-out ou un coronavirus qui vient t’emmerder dans ton travail quotidien… Tu as les fameuses cinq phases du deuil à franchir.

Ma phase de colère est arrivée seulement sept ans après mon accident, quand mon premier amour est parti, parce que j’étais un vrai con pendant sept ans.

Le pire des poisons qui puisse exister sur la terre : ne pas parler, ne pas communiquer.

Quand je me réveille deux mois après mon accident, il y a mon petit bébé qui arrive au monde en même temps que moi. Grégory est né le même jour que moi lui.

Donc je me réveille, là, je décide de vivre, je décide de me battre et je demande à une infirmière d’allumer la télévision un soir, un vendredi soir. Et je rêve, je regarde Thalassa et je vois une jeune fille traverser la Manche à la nage. Et je me dis pourquoi pas moi un jour ? Je suis tellement captivé, capté par les images. Je ne connais pas encore le phénomène du dépassement de soi. Je ne suis pas encore été allé en centre de rééducation, je me réveillai pratiquement. Ça fait quelques jours que je me suis réveillé et je vois cette fille… je me dis wahoo en regardant les images j’ai juste oublié qu’on m’avait enlevé mes bras et mes jambes, et je me dis pourquoi pas moi un jour ? Pourquoi moi je ne traverserai pas la manche à la nage ? Et c’est pas un truc qui me harcèle. Je n’en parle même pas tu vois. Au début, c’était rentré dans ma petite tête. Quelques quelques mois, je dirais même peut être deux ou trois ans plus tard. On est au bord de la mer.

Je suis à Noirmoutier, en Vendée avec mon père. Je regarde la mer et je dis à mon père : je dis papa… Un jour, je traversais la manche à la nage et mon père il me répond : Oh merde, il n’y a pas que tes bras et tes gens qui ont cramées.

C’est un jour sur un plateau télé. D’abord je fais un saut en parachute. Mes enfants m’offrent un saut en parachute à 4900 mètres d’altitude. Et là il y a plein de journalistes qui viennent. Une journaliste de France 3 : je lui lance comme une sorte de bouteille à la mer… Je dis ; peut être qu’un jour je traverserai la Manche à la nage.

Dans ma vie, j’ai connu deux fois le renoncement. Les deux fois où j’ai voulu mettre fin à mes jours. Et j’ai connu deux fois l’échec. Les deux fois, j’ai failli mettre fin à mes jours. Et depuis ce temps là, je n’ai plus envie de connaître l’échec. Donc je travaille fort.

Il n’y a pas de héros dans mes histoires, il n’y a pas de héros. Il y a juste quelqu’un qui travaille dur, qui sait déléguer, qui sait monter une équipe. Parce que moi, je suis juste un mec qui a une idée. Je leur dis maintenant transformez moi. Et donc après, c’est une histoire de confiance. J’ai commencé, effectivement, le doute était à côté de moi. La peur était à côté de moi. J’ai le doute et la peur. Ce sont deux frangins, des jumeaux. Ils sont ensemble et ils sont inséparables ces deux là. Tu peux faire tout ce que tu veux, tu ne pourras pas les séparer, donc ils sont là. Donc il faut savoir les apprivoiser, vivre avec eux, mais que ça ne soit pas un poison.

J’ai peut être une force et j’ai envie de la partager avec ceux qui nous écoutent et oser demander un coup de main. Ne restez pas seuls, culturellement parlant. Demandez à coup de main. Dans notre société, si j’ai vécu un moment de douleur, j’ai vécu un moment d’échec et même très mal vu dans le monde de l’entreprise. Je n’aurais jamais envisagé mes aventures sans l’aide des autres et j’ose demander un coup de main, j’ose dire j’ai besoin de toi à ce moment là. Je n’y arrive pas viens avec moi, rentre dans l’aventure. Et effectivement, il y en a qui disent non mais y en a qui disent oui. Et moi ce que j’aime dans mes aventures, c’est qu’on va au bout de soi. La Manche, les cinq continents ou le Dakar, toutes les aventures que je mène, c’est toute l’équipe.

Même si 99 % des gens nous disaient mais ça n’est pas possible, arrêtez de rêver les gars, vous pouvez pas faire ça ! Eh bien, avec les 1 % qui restent, mon équipe et moi, on a montré à 99 % de pessimistes, que tout était possible, que l’impossible était jaloux. C’est quoi nos rêves ? C’est quoi nos envies ? C’est quoi nos objectifs ? Encore une fois, tout est possible. Oui.

Il faut toujours oser et ne jamais avoir de regrets. Se dire merde, si j’avais su, c’est la phrase la plus con que j’ai entendu dans ma vie. Vous le savez ! C’est juste que vous ne l’avez pas fait, parce que vous avez eu peur.

Tout est possible à celui qui ose.

pendant des années je n’ai pas osé. Je suis resté enfermé dans mon dans mon carcan, dans ce qu’on m’a appris à l’école, dans ce qu’on m’a appris, dans mon éducation. Et j’ai fait exploser un petit peu tout ça puisque aujourd’hui tout ce que je vis c’est du plus c’est du bonus dans la vie. Je ne me pose pas de question est ce que je peux ? Je fais ! Et après je me rends compte que c’est dur. Ça va être violent, ça va être difficile, mais l’aventure est lancée.

Quand je prépare une aventure, je visualise toujours l’arrivée, je visualise la victoire, je visualise l’équipe sur le podium et je ne visualise jamais l’échec. Jamais je n’ai planté la graine de l’échec. Si tu la plantes, elle va pousser et le jour où tu as une difficulté dans ce que tu as préparé, tu vas t’appuyer sur cette petite plante qui a poussé à dire mais oui, c’était prévu. Tout va bien. Non, non, c’est pas prévu. Un objectif, tu dois l’atteindre.

Le positif attire le positif. Le négatif attire le négatif.
Si tu es positif dans ta vie, que tu as une envie, que tu aimes et que tu arrives à rendez vous un temps positif et rythmés, mais ça transpire, ça transpire et t’arrives à convaincre des gens comme ça en étant positif. Mais fais attention par contre, il ne faut pas créer un personnages.

Il y a une phrase qu’on peut traiter de ridicule et d’absurde et en général on l’a dit avec un peu désinvolture C’est après la pluie, le beau temps. Cette phrase, elle est tellement vrai, elle est tellement vraie ! Après la pluie battante, tu peux avoir un orage, tu peux avoir un tsunami. Comme on l’a dit tout à l’heure, quand j’ai eu mon accident, il a fallu sept ans pour me reconstruire un peu plus de sept ans. Mais après la pluie, le beau temps quoi. Et toujours, toujours, il faut savoir être patient, attendre et travailler, regarder et affronter ce qui t’arrive, juste affronter ce qui t’arrive.

Mon handicap m’emmerde au quotidien à cause de lui, il y a des trucs que je n’ai pas pu faire, mais grâce à lui, j’ai fait des trucs de dingue.

Quand tu as des envies comme ça. Il y a plusieurs personnes qui vont t’empêcher de le faire. Il y a ceux qui vont le faire par amour pour toi, parce qu’ils ont peur pour toi. Donc eux, ils vont dire Non, ne fais pas ça, ne le fais pas. Tu ne peux pas changer ta vie comme ça. Arrête ! Tu vas dans un mur. Et cela, ils le font par amour. Donc c’est pas trop méchant encore. Mais ils vont te freiner. Ils vont mettre des freins comme ça après. Et y a ceux qui vont le faire parce qu’ils ont peur pour eux. Ils ont peur que tu réussisses. Parce que si toi tu réussis ton changement de vie, eux leur vie c’est quoi ? Elle continue comme avant et là c’est pas normal. Et là, c’est ce qu’on appelle un peu de la jalousie. Et là tu dis voilà, t’as tous ces personnages là qui vont être là, contre toi, pour empêcher, pour t’empêcher de changer ta vie, réaliser ton rêve.

Tu sais, quand j’étais au magazine de la santé, j’ai mené une enquête. On avait été voir les personnes en fin de vie et on leur a posé la question dans les EPAD : C’est quoi votre plus grand regret ? A plus de 85 %, les gens ont répondu : je n’ai pas réalisé mon rêve. C’était la fin. C’était trop tard.

Je ne suis pas un super héros. Je suis juste quelqu’un qui est capable de rebondir et ainsi de suite et qui rebondit toujours par le travail.

Je pense que la chance il faut la provoquer. Tu sais, moi j’ai attendu pendant sept ans dans mon canapé, il ne s’est rien passé et à un moment donné j’ai arrêté d’attendre, je me suis mis en action et j’ai provoqué. Et la chance est venue vers moi.

Nous, on vous donne des clefs, mais n’attendez pas qu’on le fasse pour vous. Prenez vous en main et osez ! Osez démarrer ce petit truc que vous avez en vous, cette étincelle enfouieVraiment c’est jouable !

Pour en savoir plus sur Philippe Croizon suite au podcast

Le site de Philippe Croizon suite à l’écoute du podcast.

Dans le podcast, nous parlons de :

Nous avons parlé avec Paul Dewandre.

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