Je suis très heureuse de vous présenter une nouvelle très belle personne dans le format de podcast En chemin. Nous nous sommes rencontrées avec Emilie Martinet dans notre vie d’avant. En lançant le podcast, je lui ai envoyé un email et elle m’a annoncé, qu’elle aussi était en plein changement de vie.
Depuis enfant, Emilie Martinet rêve d’être architecte, n’étant pas assez confiante dans son projet, elle décide de suivre un parcours plus classique : une prépa HEC puis une école de commerce à Dijon. Après un stage, Emilie est convaincue par le fait de vouloir faire du marketing, mais trouver un emploi dans ce secteur n’est pas toujours chose facile. Elle prend donc un job de commercial, et une fois que vous rentrez dans le courant, sortir de sa case devient un vrai parcours du combattant.
Emilie finit par trouver une entreprise qui accepte qu’elle fasse du marketing en plus du commercial, mais là c’est son corps qui va lui parler pour lui permettre de s’aligner avec elle même.
Ce 1er rdv a été enregistré en mai 2020.
Je vous souhaite la bienvenue dans l’univers d’Emilie Martinet grâce au podcast en Chemin.
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Quand j’étais petite, je me disais à moi même : je vais être architecte. Je voulais concevoir des maisons. C’était dans l’esprit de mon cahier rouge, mais je ne le disais pas trop. Jusqu’au collège je voulais faire ça. Mais j’ai jamais vraiment imposé ce choix, en disant : c’est ça ce que je veux faire.
C’était assez abstrait pour moi. J’ai toujours été anxieuse, et je manque vraiment de confiance en moi.
Tant que je n’avais pas les arguments et la certitude de pouvoir imposer mon choix et de dire pourquoi. Je ne préférais pas en parler. Je n’ai pas osé en fait.
Après tu es pris dans un engrenage, une fois que tu as commencé comme commerciale, c’est difficile de faire autre chose.
Je me suis dit, qu’elle est la chance que j’ai ce job, et finalement ça a marché. Comme quoi, il faut y croire.
Ma confiance en moi elle a pris un sacré coup, car il y avait eu le licenciement économique 1 an, avant, puis ça. Ca a été dure dure pendant quelques semaines.
La mentalité française, fait qu’on met les gens dans des cases et que c’est difficile d’en sortir. On cherche tellement de commerciaux, que finalement, limite les commerciaux ils doivent rester à leur place et on ne peut pas faire autre chose. Le fait d’avoir eu 2 départs, non volontaires à la suite, je me suis dit : j’ai besoin de retrouver quelque chose. J’avais besoin de me rassurer.
Je me suis rendue compte que ce qui me plaisait le plus, c’était d’implanter des stands sur Autocad. On retrouve mon fil rouge du côté archi d’intérieur parce que c’est un logiciel qui est utilisé par les architectes. Je me rendais compte que c’est ça qui me plaisait plus.
J’ai bossé gratuitement avec le Directeur Marketing, sur ces projets, en plus de mon job de commercial grand compte, pour pouvoir faire mes preuves. Je lui ai dit, bah voilà, teste moi.
Il faut que je me fasse confiance, c’est la leçon que j’en tire.
Il y a des gens que je vois peut être une fois par an, ou pas souvent, « Oh mais tu as encore changé ! J’ai du mal à suivre, tu bouges tout le temps. »
J’ai eu beaucoup ce genre de réflexion. Mais c’est vrai qu’à chaque fois, soit j’estimais que je n’étais pas reconnue pour ce que je faisais parce que je me donnais vraiment à fond pour faire mes objectifs, du mieux possible, les dépasser, ou quand ils étaient vraiment très hauts, m’en rapprocher le plus possible. Mais j’ai vraiment toujours donné le meilleur de moi même et quand j’atteignais mes objectifs et que j’essayais d’avoir quelque chose derrière, on ne me le donnait pas toujours forcément, donc au bout d’un moment… si tu n’es pas reconnu là, tu vas voir ailleurs pour progresser et c’est ce que j’ai fait finalement.
J’étais triste de partir, j’ai vraiment versé ma petite larme à mon pot de départ, et je flippais de changer de job comme ça, de boite et de style de boite, mais c’était décidé donc je le faisais.
Au départ, fidèle à moi-même : est-ce que je vais y arriver ? Ca y est, là c’est concret. Finalement, je n’ai pas beaucoup d’expérience en marketing, là on me fait confiance et puis en plus, mon nouveau patron, il croyait que j’allais faire des miracles. Je me mettais la pression.
A chaque fois que je cherchais du boulot et que je postulais au market en parallèle, je cherchais aussi pour voir si il n’y avait pas une formation que je pouvais faire assez rapidement pour me mettre à la page.
Elle me dit, vous avez le droit à faire un bachelor ou un master en marketing digital avec votre CPF, mais par contre ça dure 1 an et c’est du e-learning. Je lui dis “ouhais, c’est toujours ce que j’ai cherché à faire, en fait depuis des années, que ne trouvais pas”. Elle me répond, ce que vous avez toujours voulu faire, là c’est accessible. Je me suis dit bon, ce n’est peut être pas le moment parce que là je vais commencer un nouveau boulot avec une double casquette, mais en même temps, ça me rassurait de me former. Et en fait, je me suis lancée.
Il a fallu que je le vende un peu aussi à mon mari. Parce qu’il allait falloir qu’il me décharge un peu à la maison parce que j’allais avoir du temps le we pour travailler. Il allait falloir qu’il s’occupe pas mal des enfants, quand j’aurai besoin d’être au calme…
Quand est arrivée la fin de la formation, tu te retrouves à finir ton mémoire, tu passes ta soutenance et puis tu fais le bilan de l’année qui s’est écoulée. Là, j’ai commencé à me sentir physiquement pas bien. J’étais fatiguée, j’avais plus de force. Je pense que j’avais peut être un peu tiré sur la corde toute l’année. Je me suis sentie, complètement vide. Et puis là, j’ai commencé à me dire “à quoi je sers ?” Et quand je vais pouvoir être utile à quelque chose ? Je commençais à plus me sentir bien, et plus du tout à ma place. C’était même devenu physique. J’avais des vertige, j’étais très très fatiguée. Il y a des jours, je ne me sentais pas bien du tout et j’avais vraiment un mal être. Là, je me suis dit bon, c’est peut être le moment de partir. Et là, je commence à me dire, je vais regarder les annonces. Maintenant que j’avais ¼ de casquettes marketing, je vais tenter de partir. Du coup, je me suis dit, je peux prétendre faire du marketing, ailleurs. Et en fait, je me rendais compte que je n’avais pas envie d’y aller. Je n’étais pas convaincue moi même de ce que je racontais.
Il y avait toujours ce petit truc, Autocad dans les salons qui me plaisait bien. Ce projet là. Même dans mes boulots, la partie immobilier ça m’intéressait. Voir le potentiel des apparts. Ca m’est même arrivé d’aider des collègues à visiter des apparts, à choisir leur appart. Tout le monde venait me voir, pour savoir si c’était un bon investissement. Qu’est-ce qu’on pouvait en faire ? Est-ce qu’on pouvait casser un mur ?
En fait, au fond de moi. C’était très très enfoui, je me suis dit un jour je le ferai. Mais un jour, je ne sais pas quand. Mais bon après, il y a le temps qui passe, et tu dis toujours un jour, un jour. Mais bon, 10 ans plus tard, tu dis toujours, un jour je le ferai mais je me suis dit, je n’oserai jamais. Et finalement, quand j’ai fait ma lettre de motivation pour faire mon bachelor, j’y ai fait un clin d’oeil.
De toutes les façons, si je montais une boite un jour, c’était forcément ça.
Mais déjà, changer de vie et surtout, moi monter une boite. Je me suis dit, mais jamais de la vie je ferai ça. J’ai trop peur, c’est trop compliqué. C’est pareil, dans la lettre de motivation c’était un jour. Un jour plus tard. Mais au bout d’un moment, je vais être à la retraite et je l’aurai jamais fait.
Je parle de ça à tout le monde, tout le monde sait que j’adore ça. Et tout le monde me dit, mais pourquoi tu ne ferais pas ça ? J’ai dit mais non, je ne suis pas capable, je ne suis pas prête. Et pourquoi, tu ne serais pas prête, c’est ton truc ?… Au bout d’un moment, je me suis dit réfléchis. Tu postules à des annonces sans grande conviction, il y a peut être des questions à se poser. Et là je me suis posée les questions, et au bout d’un moment j’ai commencé à en parler à mon mari.
Je dis à mon mari, je ferai bien une formation. Il me dit non, ah non pas encore une formation, tu ne sais pas ce que tu veux. Je l’ai mal pris au début.
Jusqu’au mois d’octobre 2019, je ne me disais pas, je vais sauter le pas, je vais changer de vie. Ca c’est donc fait très très vite.
Tout le monde m’a encouragé dans ma démarche, il y en a même c’était : enfin tu te décides. Donc ça m’a vraiment conforté dans mon choix. Mais mine de rien, j’ai toujours les pétoches de le faire. Mais bon, je suis décidée, je suis sur ma lancée. Je vais aller au bout. J’ai envisagé de me dire, et si ça marche pas, comment je vais le vivre ? Et à partir du moment, où je me dis, si je n’y arrive pas, je serai tout de même fière d’avoir pris cette décision et d’avoir été au bout de ce que je voulais, depuis petite, finalement. Parce que ça me trottait quand même déjà depuis un petit moment et si j’échoue, comment je vais le vivre ? Parce que c’est pas forcément évident de se tromper et d’échouer. Je me suis dit, autant les français, ils aiment bien mettre les gens dans des cases et tu peux pas changer de métier, autant quand tu te lances dans l’entrepreneuriat, même si tu te te plantes, ça sera forcément bien vu. C’est une expérience, où tu apprendras forcément quelque chose. A partir du moment, où j’acceptais de me planter, le but ce n’est pas de me planter, mais j’acceptais de me planter et d’avoir la fierté d’avoir osé dire que je le fais. Bah j’avais plus de frein, je me suis dit j’y vais.
On me dit que le pôle emploi, n’est pas là pour financer, limite, c’était un délire ce que je voulais faire. C’était un caprice, j’étais commerciale grand compte, que j’avais ma voie toute tracée, que j’avais un bon salaire, que j’allais retrouver un boulot super vite là dedans.
Découvrez l’objet choisi par Emilie Martinet pour se présenter
En écoutant l’épisode de podcast, vous découvrirez pourquoi Emilie Martinet a choisi cet objet pour se présenter. Il ne s’agit pas simplement d’un petit cahier rouge 🙂
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