En chemin RDV 1 – Marion de Rouvray : De l’édition à vitrailliste à 2 ans de la retraite

Marion de Rouvray

En ce moment, ça bouge pour Pourquoi pas moi, il y a la sortie du programme pour vous permettre d’écouter votre petite voix et savoir où est votre place, mais aussi dans 1 mois et demi la sortie de mon livre qui va s’intituler Et si je changeais de métier ? Redonner du sens à son travail. C’est d’ailleurs dans le contexte de l’écriture de ce livre que j’ai rencontré mon invité du jour.
Marion a 60 ans et a passé sa vie à écouter sa petite voix, après 3 semaines de fac de droit, elle s’est inscrite dans une école d’arts décoratifs. Elle a été maquettiste puis a monté son entreprise. Elle a été ensuite plus de 20 ans dans la même maison d’édition jusqu’à septembre dernier, où à 2 ans de la retraite, elle a décidé de ne pas attendre et se lancer en tant que vitrailliste. Je vous souhaite la bienvenue dans l’univers de Marion de Rouvray.

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J’ai fait du droit, parce que mes parents me disaient que c’était très bien de faire du droit. Ou pas. J’ai commencé la fac et au bout de 3 mois, j’ai arrêté la fac.
C’est là où finalement le sujet de la petite voix a commencé, parce qu’au bout de 3 mois je me suis dit, mais qu’est-ce que je fais là, je fais du droit mais je n’ai aucune envie de faire du droit. Je ne sais pas quoi faire, donc j’ai arrêté. Au grand damne de mes parents.

Pourquoi continuer, alors que je ne veux plus faire ça ?

Je ne me sens pas artiste au fond de moi-même.

Je n’ai jamais eu de problème, pendant toute cette période professionnelle, à changer, rebondir. Le seul moment, où je n’ai pas osé rebondir c’est quand je me suis retrouvée séparée avec 2 enfants à charge.

Il y a des moments il y a des choses qui se présente. En fait, je pense que c’est la petite voix, ou alors moi je dis souvent les antennes sont sorties. On a des antennes et tout d’un coup, on veut bien les sortir. Ça sonne à droite, ça sonne à gauche. On prend une direction, mais on peut à certain moment de sa vie, avoir les antennes complètement rentrées. Et là, c’est sûre qu’il ne se passera rien du tout !

Mes peurs c’est toujours de ne pas réussir l’objectif. J’ai la tendance perfectionniste.

Cela faisait 21 ans, que j’étais chez Mango, j’ai eu l’occasion d’évoluer dans cette petite maison, et ensuite il y a eu un rachat. Il y a eu des changements en direction éditoriale, et hop et hop on changeait. Ça c’était pas forcément le plus drôle. Ça m’a peut-être aussi un peu usée.

Il y a un moment, si l’excitation tombe un peu, pour entrainer des gens dans l’aventure il faut être vraiment à 100%. Et je ne l’étais plus. J’étais sans doute un peu usée. Et moi, je ne peux pas faire les choses à moitié. Ça m’a fait un peu paniquer, je me suis dit qu’est-ce que je veux faire ? J’ai 60 ans, la retraite c’est pour bientôt – à 62 ans. Les gens me disaient, attends, tu es bientôt à la retraite. Et quand j’ai entendu ça, je me disais moi-même « vivement la retraite ». Je me suis dit ça ne te ressemble pas. Vivement la retraite, c’est comme si on me disait vivement la tombe.
Je me suis dit il faut que je fasse quelque chose, en tant qu’active.

J’ai fait une journée d’initiation vitrail et là, la petite lumière s’est éclairée, les antennes sont ressorties. Là, je me suis dit c’est génial, et en plus, en l’analysant ça me correspond très bien parce qu’il y a un côté graphique. J’étais dans mon élément, et je me suit dit bah voilà, je vais faire ça.

Après le confinement, je me suis lancée car je me suis dit que ce n’était plus possible. Le confinement m’a décidé, il fallait que j’arrête.

Je me suis sentie naître une vocation.

Certaines personnes m’ont dit : attend la retraite, il te reste 2 ans. Ça c’était la réaction raisonnable. Etonnamment, certaines personnes où je ne m’y attendais pas, mon dit : va-y fonce !

J’ai fait ça de manière assez solitaire. Même mon compagnon, n’était pas vraiment au courant. J’ai peur qu’on m’amène vers d’autres horizons. On se laisse influencer facilement.

Je le revendique, à 60 ans on n’est pas fini. Au contraire, on a du temps.

Ma peur n’a pas été de changer de vie, mais c’est d’attendre la retraite. Un 1er pied dans la tombe. Maintenant je n’ai plus peur.

Le renoncement, là il est financier. Mais ce n’est pas grave. C’est un choix. On a toujours le choix. J’ai quand même renoncé à un métier qui me tenait à coeur.

Je suis volontaire mais je doute toujours.

Cela faisait 20 ans, donc du jour au lendemain ça faisait un peu un vide.

Je suis fière de mes enfants, de moi aussi, de mon parcours.

Il y a eu des moments très dure.

J’ai un petit peu peur du temps qui passe. Il faudrait que le temps s’allonge. C’est un métier physique.

Avec du recul, je pense que je ferai plus attention à moi.
A 60 ans, je pense qu’on a le droit de penser à soi. Je n’ai pensé à qu’à moi. Je me fais vraiment plaisir.

Mon conseil : penser à soi et se faire plaisir. Beaucoup de femmes ne le font pas assez !
Ce n’est pas égoïste de penser à soi forcément. D’être bien soi-même. Etre bien, ce n’est pas être égoïste. Il faut s’avoir s’écouter. C’est quelque chose de difficile pour une femme.

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