Quel plaisir de recevoir aujourd’hui Victoire Finaz dans Pourquoi pas moi.
Après des études de psychologie, Victoire décide que sa vie sera dans une entreprise, elle continue alors ses études avec un master en marketing.
Victoire a toujours aimé le chocolat, mais elle se rend compte qu’il n’existe aucun métier pour apprendre sa dégustation. Elle se lance le défi fou de créer un nouveau métier : chocologue.
Je ne vous en dis pas plus, je vous souhaite la bienvenue dans l’univers de Victoire Finaz.
Pour écouter l’épisode de podcast avec la chocologue Victoire Finaz : sur SPOTIFY DEEZER APPLE PODCASTS GOOGLE PODCASTS YOUTUBE mais aussi Castbox, Eeko… et ici ☟
Dans cet épisode de podcast avec la chocologue Victoire Finaz, découvrez :
Je me suis toujours dit que je travaillerais dans un produit olfactif ou qui se déguste.
Quand j’ai été prise, j’ai dit à mon père : « En fait, je vais faire psycho. » Et là, il m’a regardée, il m’a dit « Bah non. » je lui ai dit « Bah si. » Et en fait, il ne m’a pas parlé pendant un an parce qu’en fait, il se disait « Mais ce n’est pas possible, je n’ai pas une fille qui fait psycho. C’est le truc sans débouché. »
Je n’avais pas la vocation d’être psychologue- clinicienne. Je l’ai compris parce que j’étais tellement sensible, tellement empathique, je me suis dit « Je vais me faire bouffer par ce métier. Je ne peux pas faire ça. »
Ça a conforté le fait que je voulais travailler en entreprise et en marketing sensoriel.
En terminant psycho, on m’impose de faire une thèse qui est un peu la condition pour être diplômée. Du coup, j’ai choisi de faire ma thèse sur le chocolat, parce que je ne voulais pas le faire sur la schizophrénie ou l’allaitement. Franchement, ce n’était pas mon truc.
Et je me suis dit « Tiens, j’adore le chocolat. On parle beaucoup d’expertise en vin. Il y a rien qui se dit sur le chocolat. » Comme l’expertise fait partie de la psychologie cognitive, je me suis dit « Tiens, ça serait intéressant que je creuse cette partie- là ».
Et comme je suis très sensorielle, ça a regroupé vraiment plein de choses que j’aimais.
Mon école au début tiquait un peu, puis j’ai persévéré, j’ai présenté plusieurs sujets.
Et quand je leur ai présenté l’expertise, ils ont trouvé ça finalement très sympa. J’ai donc interrogé des chocolatiers, des journalistes, des membres d’un club de dégustation pour trouver mes experts, parce que je ne savais pas qui étaient mes experts. Et après, dans les novices, j’ai pris ma grand- mère et des copains et j’ai fait déguster des tablettes de chocolat.
À l’issue de cette thèse, je me suis dit « C’est fou parce qu’il existe une expertise en chocolat, parce que il y a des experts qui se sont avérés experts, parce qu’ils avaient une façon de déguster le chocolat très particulière en stimulant leurs cinq sens de manière méthodique et toujours dans le même sens. D’abord la vue, après ils sentent, etc. Et puis, alors que les novices, on n’a pas du tout de méthode et on n’utilise pas nos cinq sens. Donc ça, c’est intéressant. Et puis, la deuxième grande différence, c’est que les experts utilisent un vocabulaire beaucoup plus technique et en croquant un carré de chocolat, sont capables de te parler de la plantation, de la fermentation des fèves, du conchage. Et donc, du coup, je me suis dit, mais c’est fou.
Le chocolat faisait tellement partie de ma vie comme une gourmandise que je n’imaginais pas un un jour travailler dans le chocolat. Pour moi, c’était vraiment le petit péché mignon que tu traînes.
Au final, cette thèse de fin de psycho m’a révélé le fait que j’ai dit « C’est fou parce que j’adore le chocolat, je ne savais pas comment le déguster. » Il y a plein de gens autour de moi qui adorent le chocolat j’adore le chocolat qui ne savent rien. Et ça m’a donné envie de donner des cours de dégustation. Et c’est comme ça que j’ai créé ma société de conseil en sortant de psycho.
J’ai commencé à animer des dégustations de chocolat. Je travaillais pour des agences événementielles et je répondais à des demandes d’entreprises qui voulaient faire des team building. Et c’est comme ça que je me suis lancée dans l’entrepreneuriat.
Ça, ça a été une grosse épreuve pour moi parce que j’ai lancé ma boîte à 25 ans, j’ai dû la fermer à 30. J’ai consacré ma vie et même sacrifié ma vie pendant quatre ans pour lancer ma boîte.
Quand je te dis sacrifier, c’est-à-dire que je travaillais tout le temps, jour et nuit, de 7h00 à minuit, tous les week ends, j’annulais tous les dîners, je ne voyais plus ma famille et mes amis. Donc, si tu veux, je me suis vraiment dédiée à ce projet. Et j’ai dû le faire disparaître. En six mois, je devais tout liquider. Pourquoi ? Parce que j’ai eu du mal à trouver mon modèle.
J’avais un business model, un CA, qui était qui était complètement différent de ma structure de coûts.
J’ai eu besoin d’un an, un peu, pour me repérer en mode « mais en fait, je suis qui ? Je dois faire quoi dans la vie ?
J’en ai marre de l’entrepreneuriat, j’ai aucune visibilité.
J’ai l’impression d’être sans filet. Je vois tous mes potes évoluer, avoir des supers boulots et tout, et puis moi, j’ai l’impression d’être rien. J’ai l’impression d’être une galérienne et je crois que je suis fatiguée. »
Donc là, je prends mon CV, je pars en rendez- vous, je vais voir cette femme et je lui dis « Voilà, je cherche un boulot dans le marketing. Je suis hyper sensorielle. J’ai envie de travailler soit dans le parfum, soit dans la gastronomie. » Et puis là, je raconte toute mon histoire de Sephora du chocolat et finalement ma vente sur Internet, finalement mon B2B. Puis finalement, mon hôtel qui n’a pas marché. Bref, Lost. Et voilà, elle cherche un boulot. Et là, elle m’a regardée, elle m’a dit « Bon, est-ce que vous permettez que je vous dise vraiment ce que j’en pense ? » Et là, j’ai dit « Bien sûr. » Et là, elle me dit « Écoutez Victoire, vous avez 30 ans. Ok, vous êtes perdus, mais je peux vous dire que vous avez un super produit. Votre nuancier est canon. Vous avez des magnifiques clients avec votre boite. Vous avez beaucoup de talents, vous avez du réseau. Vous avez beaucoup appris de l’entrepreneuriat. Vous vous en rendez pas compte là, parce que vous êtes un peu perdus, mais vous allez voir, là, si jamais vous établissez une stratégie B2B et que vous vendez aux entreprises et que vous êtes focus, maintenant que vous avez plus rien à prouver. Maintenant, ça y est, vous êtes une femme accomplie, vous êtes chocologue, vous avez un métier. Il faut foncer. Et en fait, elle m’a parlé en mode « Je ne vais pas trouver un boulot. Tu vas sortir de mon bureau, tu vas te bouger les fesses et tu vas travailler.
On dit toujours qu’il faut de la persévérance, mais dans l’entrepreneuriat, t’as quand même beaucoup de moments où tu baisses les bras et t’es découragée. Tu as besoin de personnes qui te remettent du gazole, qui te remettent de l’énergie parce que sinon, c’est tellement dur, c’est tellement décourageant.
Je fais évoluer ma société en fonction des besoins, en fonction de moi, ce que j’ai envie de faire aussi.
L’intuition :
Je le sens ou je ne le sens pas et quand je ne le sens pas, je ne le fais pas.
Je pense que je me suis dit « Pourquoi pas moi ? » à l’issue de ma thèse sur l’expertise en chocolat. En fait, t’as une des expertes qui a reconnu toutes les marques à l’aveugle. Et là, en fait, j’étais totalement stupéfaite et je me suis dit « Mais moi, j’adore le chocolat. Je suis sensorielle, ça me parle. Je veux devenir experte en chocolat. » Et donc du coup, là, je me suis dit « Mais pourquoi pas moi aussi ? » Et je t’avoue que cette rencontre avec cette femme que j’adore, qui s’appelle Chloé et avec qui je suis très amie encore aujourd’hui, elle m’a énormément appris. Évidemment, tu imagines bien, elle m’a appris mon métier et on travaille beaucoup ensemble. Et ça a déclenché chez moi l’envie d’être experte. Et quand tu as un objectif qui est très fort, tu te rends compte que tout ton corps, tout ton mindset se met en branle pour aller assouvir ses objectifs. C’est comme si tu te mettais en mode automatique pour cette réussite. Je te donne un exemple concret. Une fois que je me suis dit « OK, je vais devenir experte en chocolat. » Le jour ou le lendemain, j’achetais les livres, je lisais sur l’histoire du chocolat, sur les différentes origines, les variétés botaniques.
J’ai commencé à visiter plein de chocolateries, à organiser tous mes voyages autour du chocolat. Dès que je partais quelque part, je visitais et le musée du chocolat, le chocolatier du coin. Tu mets de façon hyper naturelle les choses en place pour te construire cette expertise, en tout cas dans mon cas. C’est passé par les rencontres, c’est passé par la curiosité. Chaque jour, je me nourris et chaque jour, je remplis cette expertise.
Pourquoi pas moi ? Peut- être que la deuxième fois, je me suis dit ça, je crois que c’était en 2010, parce que j’ai déposé le mot « chocologue » comme une marque en 2010. Ça faisait quatre ans que j’avais ma boîte de conseil, que j’animais des dégustations de chocolat. Ma boîte, ma marque de chocolat était un petit peu naissante, vivotante. Pendant un atelier, quelqu’un me dit « C’est quoi votre métier ? » Moi, je n’étais pas chocolatière, je n’avais pas de CAP, etc, donc je ne sais pas ce que j’étais. J’étais un peu rien. Je montais ma marque, c’était tout. J’étais juste passionnée. Du coup, je lui ai répondu « Je ne sais pas, j’étais psychologue, je me suis spécialisée dans le chocolat » et puis je lui ai répondu « Je suis devenue chocologue ». J’ai inventé ça comme ça.
Et là, j’ai déposé ma marque à l’INPI en 2010 et ça y est, je me suis dit « Pourquoi pas moi ? Je m’auto- proclame Chocologue et j’y vais »
Je trouve que c’est ça qui est génial dans la vie, c’est que la vie, ce n’est pas la perfection. C’est la vie, c’est l’accumulation d’imperfections qui te font grandir. Et en fait, il ne faut pas chercher la perfection, il faut chercher à grandir.
Et quand tu as compris ça, déjà, tu deviens beaucoup plus zen.
Le but, c’est d’évoluer, c’est d’enrichir, c’est de grandir, c’est d’être plus sage. Tu vois, la sagesse, moi, j’adore ce mot- là, parce qu’on se rend compte que la sagesse, c’est quoi ? C’est la prise de hauteur, c’est la prise de distance, c’est la bienveillance, c’est croire en la bonté de l’autre, c’est arrêter de faire des histoires, c’est être en paix avec soi-même.
C’est un conseil qu’on m’a donné quand j’ai créé ma boite. On m’a dit « L’important, c’est de bien s’entourer. Et du coup, j’ai très vite compris derrière ça que je n’étais pas capable de tout faire, que je n’étais pas bonne pour tout faire. Et donc, j’ai toujours porté beaucoup d’attention sur les personnes à qui j’allais bosser, sur les fournisseurs, les prestataires, parce que la qualité de ces gens- là allait faire mon succès.
Pour en savoir plus sur la chocologue
Site : https://www.lachocologue.com/ et sur Instagram.
Envie toi aussi de trouver le métier qui a du sens pour toi ? J’ai une invitation à te faire : le bilan de compétences nouvelle génération