139 podcast – Solenn Thomas : De chasseuse de tête à cueilleuse de talents et fondatrice d’Eklore

C’est une grande joie de recevoir Solenn Thomas dans le podcast aujourd’hui.

Bienvenue dans cet épisode spécial Podcasthon, cet événement mondial qui a pour but de mettre en avant des associations grâce au podcast.
Cette année, j’ai eu à coeur de mettre en avant une association pleine de sens, car en effet
Eklore est une communauté professionnelle en quête de sens.
Derrière cette très belle association, il y a Solenn Thomas.
Après une première partie de carrière en tant que chasseuse de tête, depuis son burn-out elle est devenue cueilleuse de talents.
Je ne vous en dis pas plus, je vous souhaite la bienvenue dans l’univers de Solenn Thomas et son association Eklore.

Pour écouter l’épisode de podcast avec Solenn Thomas, fondatrice de l’association Eklore
sur SPOTIFY DEEZER APPLE PODCASTS et YOUTUBE ici ☟

Dans cet épisode :

Dans ce podcast, Solenn Thomas, fondatrice de l’association Eklore nous partage :

  • Son parcours de chasseuse de tête pour les dirigeants d’entreprise à la création de son association
  • Son appel : le besoin profond qu’elle a eu de s’engager et passer à l’action
  • Comment le fait d’incarner sa singularité a changé la façon de faire son métier

Nous avons également parlé dans le podcast avec Solenn Thomas, fondatrice de l’association Eklore :

  • De l’incapacité à dialoguer et le sentiment d’impuissance à l’origine de son burn-out
  • Du rôle que la méditation en pleine conscience a eu dans sa vie et comment elle l’utilise aujourd’hui
  • Du fait d’être reconnus pour ce que nous sommes, en étant à sa place pour réussir

Voici quelques moments clés de ce podcast avec Solenn Thomas :

Donc tu sors d’études, tu as un profil atypique parce qu’il y a peu de personnes qui ont un diplôme d’école de commerce plus un diplôme de philo. Comment ça se passe ?

Je ne sais pas du tout quoi faire de ma vie. Vraiment, je ne sais pas quoi. Par contre, je sais que je suis curieuse, que j’aime aller à la rencontre, que j’aime problématiser. Et donc, naturellement, s’offrent à moi les métiers du conseil. Je ne sais pas du tout quel type de métier dans le conseil. Et par jeu de rencontre, je vais démarrer ma carrière dans une entreprise de conseil en recrutement. On appelle l’executive search, c’est le recrutement par approche directe ou chasseur de tête. Ça se fait par hasard, par jeu de rencontre.


Et qu’est-ce qui fait qu’à un moment donné, tu commences à avoir une perte de sens dans ton travail
?

En fait, c’est plutôt que j’ai trouvé un autre sens. C’est plutôt dans ce sens-là que ça s’est fait. Je suis partie faire une retraite de méditation de 10 jours en Vipassana. Ce sont des retraites de pleine conscience dans le silence total. Je vis cette retraite et quand je retrouve ma vie de chasseuse de tête parisienne acérée, je me dis : Mais ça n’a pas de sens. On court dans tous les sens. (…) Puis, il y a des conditions, une culture managériale qui est très dure, maltraitante. Je me dis: Je participe à quel système ? Donc, prise de conscience.

Il n’y a pas de mal-être qui fait que tu te dis : Tiens, je vais aller chercher ailleurs quelque chose ?

Non, c’est un désir plutôt. C’est plutôt une âme désirante qui trouve ce chemin. La preuve en est que ce premier séminaire, pour moi, a été vraiment une révélation. Quand j’ai quitté ce séminaire, j’ai animé des séances de méditation à tout va, sans arrêt. Et j’ai vraiment eu un changement de manière d’être. J’ai quitté mon mari, j’ai changé d’alimentation, j’ai changé mon rapport aux autres. Une vraie transformation. Je suis même un peu tombée dans les écueils de ça.

Il y a une forme de dé-identification. Je ne voulais plus avoir d’identité personnelle.

Par contre, je me souviens d’un premier rendez-vous professionnel à mon retour de retraite Vipassana. Je rencontrais une grande prêtresse d’une boite de cosmétique et moi, je ne pouvais plus mettre des talons, je devais être à plat. Plus de maquillage. Vraiment, j’ai eu trois années ascétiques. Et un peu baba. Baba et hors-sol, je l’avoue. Aujourd’hui, je le confesse. Et donc je vais la voir, elle était sur des talons de 10 centimètres, manucurés. Et là, il y a eu un choc des cultures.

Oui, j’ai eu quelques années comme ça, un peu hors-sol, à me sentir dans une forme d’amour inconditionnel et à plus être vraiment sur terre.

À partir de 2013, j’ai commencé à vouloir œuvrer, à sortir du travail. Mon travail me passionnait, mais j’avais besoin de de transmettre autre chose et d’être utile au monde. Un grand sentiment de responsabilité à l’endroit de la société.

Une chose importante, c’est que dans cette méditation, j’ai ouvert vraiment mon intuition, une forme de clairvoyance. On peut parler de don, on a tous des dons, mais on ne les contacte pas nécessairement.

Le talent, c’est une habileté personnelle. Le don, c’est une habileté spirituelle.

Donc, en s’éveillant spirituellement, on développe des dons. Moi, je suis ouverte à ce don et je ne savais pas quoi en faire. Parce que quand je voyais les candidats dans mon cabinet de recrutement, je voyais beaucoup de choses qu’ils ne me disaient pas. Et quelquefois, j’avais des informations qui étaient en contradiction avec ce qu’ils me disaient. Et donc souvent, mon cabinet se transformait en cabinet de thérapeute. Où les candidats pleuraient, ils se faisaient des choses fortes. Et donc, à ce moment-là de ma vie professionnelle, je me dis : Mais est-ce que ma place, c’est de rester dans le recrutement de dirigeants ? Parce que ce que je fais avec ces dirigeants, C’est bien plus que les recruter.

C’est avec cette intention que je pars en Inde en me disant: Je vais aller à la recherche de ma vocation.

On ne sort pas indemne d’un voyage en Inde. On aime ou on n’aime pas, mais ça laisse rarement indifférent. Et là-bas, un premier début de séjour difficile, je vais me réfugier dans un hôtel du quartier tibétain de un quartier un peu plus calme. Tout est cacophonie en Inde, c’est plus calme. Et un matin, quand je ouvre mes rideaux, je tombe sur un bidonville qui était finalement au pied de l’hôtel, avec des gamins qui jouaient dans les détritus.

A ce moment-là, j’ai une question fondamentale qui ne va plus jamais me quitter : Suis-je responsable de la misère du monde ?

Quelle est ma part ? Je ne suis pas coupable, ce n’est pas moi qui ai directement, en tout cas, créé cette misère. Mais en revanche, j’y participe de par ma production et ma consommation. Et puis surtout, j’ai à répondre de. Les responsabilités c’est répondre de, c’est ne pas rester inactif face à une situation.

Là, j’ai un appel, ce que certains appellent le social calling, un appel à m’engager, vraiment à m’engager fortement, mais je ne sais toujours pas dans quelle direction. Je sais juste que j’ai une forme de nécessité à passer à l’action. Tu ne peux pas ne pas agir.

Je rentre en France et puis je tombe sur une phrase d’Aristote qui dit : Votre vocation, c’est là où vos talents rejoignent les besoins du monde. Finalement, c’est simple, c’est une équation à deux inconnus. Quels sont mes talents ? Quels sont les besoins du monde ? Et là, je commence ce chemin qui est celui d’identifier mes talents, mes valeurs, mes passions, ce qui fonde ma singularité. Et puis, au regard également des enjeux de société. Où est-ce que ce qui fonde ma singularité, découvrir ça et puis dire : à quel endroit je me connecte au monde ?

Charlotte : A partir du moment où tu connais ton but, tu n’as qu’une envie, c’est d’y aller. Tu as juste envie de défoncer les barrières.

Je suis à cet endroit-là de me dire: Je veux agir. Je trouve mes talents, je trouve les besoins du monde, c’est faire changer le le monde du travail. Agir pour un monde du travail où chaque personne est respectée dans ce qu’elle est, peut épanouir ses talents et être utile aux autres. Il y a une forme de décision, de volonté très forte de se dire: ok, je me mets à cet endroit. Parce que c’est là aussi où je suis légitime en recrutant des dirigeants. J’ai accès aux métiers, aux secteurs. Je comprends comment on construit sa carrière. J’ai aussi accès aux cultures d’entreprises. Donc, en fait, j’ai infiniment d’informations qui me sont données par mon métier que je peux retransmettre dans cette vocation.

Au début, quand tu crées l’association, c’est quoi l’idée ? Quelles actions tu mets en place ?

Je travaille beaucoup avec le vivant et l’émergence, donc je fais des choses très simples. J’organise des soirées méditation dans mon salon. Je crée des événements avec les réseaux sociaux, des applications. J’invite les gens chez moi. Après, j’organise des soirées philo, puis ensuite je rencontre tel coach ou tel écrivain, écrivaine que je vais inviter. C’est comme ça, de fil en aiguille, jusqu’à ce qu’il y ait beaucoup de succès. Il y a beaucoup de monde à ces soirées. Mon salon devient trop petit, donc je loue un bureau.

Et puis après, je rassemble des personnes qui, comme moi, veulent faire éclore avec leurs pratiques, des sociologues, des philosophes, des thérapeutes, des coachs, des écrivains qui accompagnent les personnes à Éclore. On fait une box, la box Éclore, avec des ateliers de développement personnel pour trouver son chemin de vie. C’est le début d’éclore.

Il y a Éclore et aussi ton métier à l’époque de chasseuse de tête qui a évolué. Comment ça se passe au niveau pro en parallèle ?

J’ai l’impression d’avoir deux vies, d’être un peu coupée en deux. Déjà, même dans les codes vestimentaires, quand tu es chasseuse de tête, c’est très codé. Tu es en costard bleu marine. Et puis, quand je vais faire ma soirée éclore, hop, hop, hop, je me change. C’est drôle. Je suis une jongleuse. Je jongle entre mes deux vies jusqu’au moment où elles vont vraiment se rencontrer.

Tu disais tout à l’heure que tu avais créé maintenant ton entreprise, plus de chasseuse de tête ?

De cueilleuse de talent. Je ne fais vraiment plus de chasse. Je cueille, j’écoute, je fais venir à moi, mais ce n’est plus moi qui va vers. Je ne cherche pas les clients, je n’ai rien à vendre. On vient me chercher pour qui je suis.

Je ne cherche pas les candidats ou très peu. Je dis, notamment sur les réseaux, mais aussi par cooptation : Voilà quel dirigeant j’ai rencontré. Il cherche aujourd’hui un DG ou une DG qui se sent appelé à, qui porte telle valeur, qui va œuvrer dans telle direction. Et est-ce que vous connaissez des gens ? Il y a quelque chose qui se fait avec beaucoup de naturel. Il n’y a rien de se fait en force.

Je me souviens du jour où je vais le voir et je dis: Maurice, je ne prendrai pas cette mission. Et je lui dis avec beaucoup d’amour, mais après avoir bien médité le matin, beaucoup d’amour, Et puis une vraie souveraineté, parce que je sors d’une séance de champ postural. Donc vraiment, ça vient du bon endroit, il y a de l’amour. Je lui dis non, parce que je dis oui à la vie. Et que tu dis oui à toi. Oui, je dis oui. Et vraiment, ce n’est pas un non contre lui, c’est un non pour un oui. Et il me dit : De toute façon, je ne te demande pas ton avis, c’est ça ou je te vire.

J’ai cru qu’en étant dans l’amour, ça suffisait, alors qu’il faut aussi discerner d’où parle l’autre et s’adapter aussi à son niveau de fréquence. Mais bon, ça, je l’ai un peu appris à mes dépens.

Je fais un burn out. Ce rapport de force avec une figure qui a été pour moi un mentor professionnel, qu’on rentre dans ces rapports de force, qu’on coupe tout dialogue.

Moi, je suis une femme de lien, donc cette rupture-là, l’incapacité à dialoguer avec l’autre alors que je ne demandais que ça, ça m’a coupé les ailes, coupé mon énergie vitale et pendant quasiment un an, j’étais en léthargie.

C’est comment on retrouve son pouvoir, en fait. Parce que c’est vrai que cet épuisement est très relié à un sentiment d’impuissance On se dit: Mais en fait, je ne peux rien faire. Je suis coincée, je ne peux pas quitter cette boite. Je ne peux pas démissionner, je ne peux pas dialoguer. Les prud’hommes, c’est en chronophage et tu as l’impression d’être coincé. C’est ça. Et après, c’est tout un chemin pour retrouver son pouvoir, se dire: Non, mais là, en fait, j’ai du pouvoir à tel endroit.

Plus de citations issues du podcast avec Solenn Thomas :

Comment tu as fait pour remonter la pente ?

J’ai accompagné le décès de mon père. À peu près à ce moment-là, dans cette fin de burn out, je finis par faire un acte de rupture, ce qui est un autolicenciement. Donc, je m’auto-licencie de la boite. Je le dis parce que c’est intéressant de À l’avoir qu’il n’y a pas que le licenciement ou la démission, il y a l’autolicenciement.

Et puis, quelques mois après, mon père rentre à l’hôpital, il est hospitalisé. Aléa chirurgicale et en quatre semaines, il quitte ce monde. Et là, je l’accompagne. J’ai la disponibilité, l’espace temps pour. Je l’accompagne vraiment avec ma mère et mes sœurs.

Et on vit un moment extraordinaire, en fait. Accompagner l’un de ses parents dans l’amour, la présence, l’écoute. Je mets vraiment en pratique mon chemin de spiritualité et je transmets aussi à ma famille des méditations, des prières. Et c’est un moment qui a évidemment infiniment de tristesse, mais en même temps de joie parce que je suis complètement au rendez-vous de cette épreuve à l’endroit de mon père.

Je me sens au rendez-vous de cette épreuve. Le jour de son décès, le corps vient juste de quitter la maison et j’ai une quinzaine de tantes, de cousins qui débarquent à la maison pour soutenir la famille. Et je leur propose de se mettre en cercle, on médite ensemble et on vit un moment extraordinaire ensemble, un moment sacré.

Le sentiment d’être complètement à ma place, ça me remet vraiment sur les rails et je lance ma boîte.

Donc, en fait, je m’exprime en tant que chasseuse, cueilleuse, artiste. Mon âme d’artiste, vraiment, s’exprime et j’ai des accompagnements dans les recrutements qui sont uniques, c’est sûr, qui n’ont pas de valeur supérieure à d’autres pratiques. Mais recruter des dirigeants dans des cadres de projets de transformation avec des leaders sources qui transmettent une partie du capital ou des sujets très délicats.

C’est vraiment un endroit où je crois qu’il n’y a pas tellement de concurrence et j’ai ma propre signature. Donc c’est une joie infinie. C’est dix ans de travail pour atterrir à cet endroit.

Est-ce que tu peux nous dire en quelques mots, qu’est-ce que c’est Eklore aujourd’hui ?

Eklore, c’est une association, un mouvement culturel autour d’une évolution du monde du travail par l’expression des singularités. Les singularités, c’est nos personnalités, des conditions aussi de genre, d’âge, de diversité cognitive. Mais c’est aussi une dimension spirituelle, c’est être soi et pas juste être moi, le soi profond. Donc, on est ce mouvement culturel et on a plusieurs axes. Des parcours : trouver sa place, aider des individus à trouver leur place dans le monde professionnel et sociétal. On a également une communauté d’acteurs du changement dans le monde du travail. On organise des rassemblements comme le festival que tu as déjà vécu ou dont tu as entendu parler.

le troisième axe de l’association, c’est le rôle des femmes dans le changement de paradigme du travail et de la société. Là, on a vraiment clarifié d’ailleurs ce rattachement de Debout citoyennes à Éclore, parce que j’ai presque pensé à un moment que c’était un autre projet, que c’est vraiment faire entendre les voix des femmes, alors que non, vraiment, c’est relié à la mission d’Éclore, à la raison d’être d’Éclore, qui est un monde du travail, une société où chacun peut être soi. Et dans la création de ce monde, qui respecte profondément les personnes pour ce qu’elles sont, les femmes ont un rôle à jouer.

Et là, sur la dernière édition de Debout citoyenne, en décembre dernier, on a travaillé avec des femmes d’entreprises qui assument pleinement d’être des femmes dans l’exercice de leurs responsabilités et qui sont venues porter leur voix en leur nom propre tout en étant soutenues par leur entreprise.

D’autres citations de Solenn Thomas dans ce podcast :

Comment tu écoutes ton intuition ?

Je l’écoute par des temps de méditation le matin. Mon intuition est très forte le matin. Je cueille mes visions, mes envies au petit matin. J’ai vraiment une heure entre 6h00 et 8h00 où c’est très, très ouvert. D’ailleurs, il y a des cycles où je me réveille vraiment à 6h00, je pratique la méditation et là, je cueille. Il y a des cycles où je ne suis pas dans ce mode, je me réveille plus tard et j’hiberne. Et là, c’est dommageable parce que je suis moins ouverte à mon intuition.

C’est quoi pour toi, la réussite ?

Exprimer profondément qui nous sommes, ce qu’on sent vibrer en soi, lui donner forme, lui donner matière. Et puis être reconnu aussi par ses amis, sa famille, ses pairs, dans ce que nous sommes. Je crois vraiment au pouvoir du regard, non pas le regard qui valide, mais le regard qui soutient, qui libère, accompagne. On dit souvent d’un artiste que si ses œuvres ne sont pas reconnues, il n’est pas vraiment artiste.

Pour aller au bout du geste et réussir pleinement sa vie, il faut être reconnu dans ce que nous sommes et dans ce que nous faisons.

Un bon professionnel, un bon médecin, il est reconnu dans son département. Ce n’est pas la reconnaissance sociale mal placée.

On se construit avec le regard de l’autre, pas pour, pas à cause – ça c’est l’emprise, mais avec le regard de l’autre.

Dans mon parcours, j’ai vraiment eu des mentors. J’en ai cité quelques-uns, mais j’en ai eu d’autres encore. Des personnes que j’ai choisies, qui m’ont choisies pour me soutenir dans un moment de ma vie professionnelle ou d’engagement et des personnalités qui ont cheminé avant moi, avec leur propre chemin, bien sûr, mais qui m’ont guidé sur des obstacles à éviter ou des moments de difficulté. C’est aussi ce regard-là d’une personne qui a guéri, qui a cheminé, qui peut nous accompagner.

D’autres citations issues de cet épisode

C’est quoi pour toi un échec ?

Un échec, c’est une expérience dans laquelle ni on gagne ni on apprend.

Comment tu célèbres tes réussites ?

Je les célèbre avec les personnes qui ont contribué à mes réussites en invitant toutes ces parties prenantes, je dirais parties donantes. Et typiquement, je vais leur faire vivre un cercle dans Eklore. On va méditer ensemble, on va se connecter à à chacun, chacune qui est vivant et on va chercher une vision collective, une vision commune plus grande que la somme des individus qui forment le cercle. Il y a vraiment des pratiques très éclorienne qui permettent de célébrer. Mais le premier réflexe, c’est d’inviter des personnes qui ont participé à la réussite parce qu’on ne réussit jamais seules.

J’enfante autrement que par mon corps physique, en éduquant au quotidien un ou des enfants. J’ai vraiment ma vie extrêmement fertile. Je produis de la valeur, j’enseigne, je fais grandir des jeunes adultes, je transmets avec qui je clore, j’éveille des dirigeants. J’ai vraiment l’impression de jouer mon rôle de mère autrement.

Je me sens beaucoup plus à ma place en éveillant les consciences des adultes qu’en éduquant des enfants.

C’est quoi la plus grande difficulté que tu aies eue à traverser dans ta vie ?

Affronter la matière. Moi, je suis quand même d’abord une intellectuelle pseudo d’intellectuelle, mais je suis beaucoup dans le monde des idées, des concepts. Après, j’ai pris un virage New-Age spirituel et c’était une vraie épreuve de revenir sur Terre. De revenir sur Terre et de de mettre mes idées, mes rêves en projets concrets. Il y en a qui c’est facile de faire ce mouvement-là. Pour moi, c’est très dur. C’est-à-dire qu’entre le moment où j’ai pensé Eklore et le moment où j’ai créé les statues, il s’est passé deux ans. Accoucher dans la matière, me saisir de la matière.

De quoi tu es la plus fière aujourd’hui ?

De moi. C’est-à-dire des ombres que je réintègre, de qui je deviens, du courage que j’ai dans des grandes épreuves.

C’est aux épreuves qu’on sait qui on est. Ce n’est pas tout va bien. Non, c’est quand tu traverses des épreuves.

J’ai le sentiment d’être au rendez-vous de ma vie pour faire valoir mes droits, pour réussir partager les fruits de mes réussites, co-créer avec des gens que j’aime dans Éclore. Je suis fière de la construction que j’ai, de la manière dont j’avance dans ma vie avec toutes les épreuves.

Ça veut dire quoi pour toi, être alignée ?

Être aligné, c’est un triptyque : être profond, être social et reconnaissance dans la société.

Mon être profond est artiste. Je suis une femme qui crée, qui révèle, qui capte des signaux faibles de société. Ça, c’est mon être profond. Mon identité que j’ai construite.

L’alignement horizontal, c’est pour moi le fait de pouvoir pleinement exprimer ce que je sens au fond de mon être, mon métier, mes engagements dans la société et les effets que ça produit dans le monde. C’est vraiment trouver le canal, le véhicule, la fonction, l’écosystème qui me permet d’être pleinement qui je suis, d’avoir du sens dans mon activité professionnelle ou sociétale et que la société en retire des fruits.

Est-ce qu’il y a un conseil que tu aurais aimé recevoir et que tu voudrais donner aujourd’hui ?

Oui, bien s’entourer, s’entourer des bonnes personnes. Quelles sont les cinq personnes qu’on côtoie au quotidien ? Ces cinq personnes, c’est vraiment qui nous sommes. Donc, pas se tromper dans ce choix-là.

Et c’est quoi le meilleur conseil qu’on t’ait donné ?

D’être moi-même. Les autres sont déjà pris, donc inutile de les copier. D’assumer pleinement ma vision singulière, ma manière d’être, de ne pas chercher à me réduire ou à me travestir.

Qu’est-ce que tu as envie de dire à quelqu’un qui est dans ce que j’appelle dans sa zone de confort inconfortable qui est finalement potentiellement dans cette cage dorée comme toi à l’époque. Qu’est-ce que tu veux lui dire ?

Quand on est dans une cage dorée, il est important de cultiver un jardin à côté de la cage. Souvent, la porte de la cage est ouverte, mais on n’ose pas la quitter. Donc, j’inviterai ces personnes à cultiver cette vie alternative qu’ils souhaitent pour demain, peu à peu, pour ne pas y aller brutalement. Ça se fasse avec tendresse, avec douceur. Ne pas croire qu’il faut avoir la solution à ces problèmes, je crois, au pas à pas, aux petits pas, aux petits gestes, aux petites choses. Donc, cultivons le jardin qu’on souhaite habiter demain, cultivons-le dès aujourd’hui par des petites choses. Et le moment venu, on pourra faire le grand saut et ce sera doux.

Le livre recommandé par Solenn Thomas dans le podcast : La pesanteur et la grâce de Simone Weil

Pour en savoir plus sur Solenn Thomas, fondatrice de l’association Eklore

Suivre l’association Eklore de Solenn Thomas sur Instagram après l’écoute du podcast
Découvrir également le site web de Eklore de Solenn Thomas

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