J’ai découvert Vincent Karche, grâce à un reportage sur lui diffusé sur France 5. Je me revois encore écouter son témoignage cet hiver et me disant : je rêve de l’interviewer dans le podcast. Je me suis donc lancée en le contactant sur son site internet et quel bonheur qu’il ai accepté !
Vincent Karche fait partie de ces personnes à la vie clairement mouvementée, mais qui a réussi à trouver une force intérieure pour avancer.
Alors qu’il a eu son bac à 16 ans et demi, la fac de mathématiques n’était pas faite pour lui, il fait donc un BTS pour devenir technicien forestier. Suite à une belle rencontre, il se rend compte qu’il a une voix de ténor, il quitte donc son job pour se donner les moyens de son rêve chanter à l’opéra. A 25 ans, il reprend donc ses études pour entrer au Conservatoire. A force de travail et de talent, sa carrière de ténor le propulse dans des grands rôles de solistes, jusqu’à ce qu’un jour ils perdent sa voix et là s’en suivra une descente aux enfers. Alors que Vincent était au RMI, il s’est rappelé ses rêves d’enfant et part au Canada, c’est ici que naîtra les randonnées lyrics. Plus de 10 ans après, Vincent est un homme serein, qui a écrit 4 livres et qui vit de ses 2 passions : la forêt et le chant.
Mais je ne vous en dirai pas plus.
Bienvenue dans l’univers de Vincent Karche
Pour écouter l’épisode de podcast avec Vincent Karche
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J’adorais la musique et l’opéra, mais jamais au point de m’imaginer que je pourrai être un ténor professionnel, d’aller moi-même sur la scène
Si tu n’est pas né dans ce milieu là, tu ne sais pas où tu vas, même si j’aimais ça, j’étais allé quelque fois à l’opéra, mais de s’imaginer après en vivre…
C’est quoi la vie d’un chanteur d’opéra ? Aucune idée ! Et que ça se révèle au Burundi c’est tout à fait improbable.L’insouciance et l’inconscience de la jeunesse, j’avais 23 ans, je ne suis pas compositeur, je ne suis pas musicien, je découvre juste que je suis chanteur, et me voilà prof de musique et on créé un spectacle et qui est devenu un roman par la suite.
Il y a du travail et être présent, accepter les petits boulots, en l’occurence c’était la figuration, être présent et montrer qu’on aime ce milieu.
Et les choses qui doivent se faire, ça se fait…
J’hallucinais, mais en même temps je m’émerveillais de chaque étapes, en même temps ça s’est fait en quelques années, chaque étapes se faisaient, se digéraient, j’avais une part peut être d’égo aussi, qui pouvait trouver ça normal.
Il y avait un truc à travailler là dessus, je ne m’émerveillais pas assez de la grâce qui m’était accordée.
Il y avait un moment donné, quand tu es dedans et que tout marche, il y a un petit quelque chose en toi qui te dit, oui c’est dure je bosse, mais c’est normal. C’est quand même à chaque fois une grâce, je l’ai su par la suite.
C’est pas en pleurant sur scène, qu’on fait pleurer les gens, qu’on les touche.
Le corps ne ment jamais, alors que le mental il peut chercher des solutions : le déni, la fuite, la création imaginaire… Le mental il n’est pas toujours fiable si il n’est pas accordé à l’énergie du corps. Il peut te faire partir loin dans des illusions le mental, alors que le corps c’est un indicateur fiable, il va pas mentir. Il exprime quelque chose en soi. C’est des grands cadeaux.
Ca fait partie de notre chemin, je crois vraiment qu’on est là pour savourer ce qui est offert et qui est lumineux et pour transformer ce qui est offert et qui est plus ombrageux.
Je perds ma voix et je crois mourir parce que j’étais tellement identifié au ténor, je n’existait finalement qu’à travers ça, un peu solitaire.
J’avais besoin de me faire respecter, le petit garçon harcelé, le petit gros, malmené, qui ne savait pas se défendre, ça a été l’apprentissage de ma vie, et ça s’est rencontré dans toutes les étapes de ma vie. Je ne savais pas dire non à l’époque, sans être dans la colère. C’était un cadeau, car ça a mis le doigt sur ce que je devais aller apprendre pour me respecter et m’aimer un peu plus.
Je retente, quand je retrouve ma voix très vite, d’honorer mes contrats (…), et je retombe sur scène à la 1ère et là j’ai vu que j’étais cassé à l’intérieur de moi, psychologiquement et qu’il y a autre chose à aller réparer de beaucoup plus profond. Et là ça chute, au minima sociaux, à deux doigts de tomber dans la rue.
Ca aurait pu finir à la rue, si a un moment il n’y avait pas eu un déclic.
C’était quoi mes rêves d’enfant ? J’ai vraiment entendu la voix du petit Vincent. J’étais à moitié vivant.
J’ai beaucoup d’amis, qui si ils avaient su ce qui m’arrivait, qui auraient été là, c’est moi qui est décidé de m’isoler.
Quand on perd ses parents, on se sent orphelin pendant longtemps, même à 40 ans.
Le corps a nouveau m’arrête, c’est même plus grave que la 1ère fois, cette fois il va falloir que je me fasse opérer. Sauf que là, je n’ai pas envie de me suicider. C’est là où je vois le chemin parcouru, la même situation, elle atteint moins, on la regarde avec plus de philosophie. Il y a même une part de moi qui disait : même si après l’opération, car c’est toujours délicat les cordes vocales, je ne pouvais même pas parler et bien ça veut dire que j’aurai une deuxième vie muette et que je devrai m’exprimer autrement, et j’étais prêt à m’abandonner à ce qui devait se passer.
Je ne m’aimais pas suffisamment, donc je ne me respectais pas suffisamment, donc je ne respectais pas suffisamment ma voix. J’ai appris avec le temps à faire ça et on est devenu partenaire avec ma voix.
Le cocktail Voix Forêt, j’ai envie de le partager, de voir le bien que ça fait aux autres comme ça me l’a fait.
Ca a évolué pour laisser plus de place à l’improvisation, pour laisser plus de place à l’instant présent tel qu’il est, c’est moins des places que j’avais programmé à l’avance, qui me rassurait au départ.
Je viens de quitter les choeurs en janvier, je ne suis pas revenu car je me sens vraiment appelé par ce partage là : d’emmener le plus de personnes se reconnecter au vivant en eux, grâce au vivant des arbres et au vivant de leur vibration et donc de s’apaiser de se sentir vivant, de sentir la joie.
Le petit Vincent en moi, il sourit de plus en plus souvent.
Je crois qu’on a tous en nous, le petit enfant à l’intérieur de nous, je me sens comme l’adulte Vincent qui a permis au petit enfant Vincent, d’enlever les échardes qu’il avait dans le coeur. C’est ce partenariat là. Je crois qu’on a tous plus ou moins des blessures d’enfance, des héritages de blessures d’enfance.
Protéger, soigner, aimer ce petit enfant, qui est là éveillé en nous. Il est notre part de joie, de créativité, d’amour.
C’est vraiment une relation permanente avec mon enfant intérieur aujourd’hui, et de soigner vraiment ce joyaux et même du coup de voir dans chaque adulte l’enfant intérieur en lui.
C’est une joie énorme, et en même temps calme, une joie paisible, profonde. Pour moi c’est l’instant ce qui s’accomplit maintenant. J’ai été heureux de chaque sortie de livre, c’est un bébé, j’ai été heureux d’être ténor, c’était une expérience magnifique, extraordinaire, et là maintenant je suis profondément heureux de mettre au service du vivant grâce aux arbres et à la voix, par mes livres et l’association qui est en train de naître. Plus tout seul, en équipe, pour moi c’est la nouveauté.
Les prochaines années de ma vie professionnelle, c’est me mettre au service de la joie de vivre de l’enfance. Des enfants d’aujourd’hui et des enfants d’hier en fait, grâce aux arbres et à la voie.
Découvrez l’objet choisi par Vincent Karche
Dans chaque épisode de podcast de Pourquoi pas moi, je demande à mon invité de se présenter grâce à un objet. Voici celui choisi par Vincent Karche dans cet épisode de Podcast.
Et pour suivre Vincent
Si après cet épisode de podcast, vous avez envie d’en savoir + sur Vincent Karche sur Linkedin et Facebook
Le site de Randolyric.com
Les livres dont Vincent Karche nous parle dans le podcast :
– A l’ombre du Chêne
– Les 12 sagesses des arbres
– Un loup dans la gorge
– La sylvothérapie
Dans cet épisode on parle, entre autre, de :
– la mutliple reconversion professionnelle de Vincent Karche
– burn out vocal
– sylvothérapie
Les épisodes de Pourquoi pas moi, dont on parle dans le podcast avec Vincent Karche :
Thomas Sammut – De cancre à préparateur mental aux 150 médailles internationales et olympiques puis auteur, un épisode émouvant et si inspirant
Laurent Regairaz – A 40 ans il quitte sa vie de juriste et devient l’humoriste célèbre Chicandier, Laurent est un très bel exemple d’y aller petit à petit mais pour décrocher lui aussi les étoiles 🙂
5 réponses
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