108 podcast – Gwenaëlle Persiaux après 10 ans de marketing dans l’agroalimentaire elle devient Psychologue clinicienne, psychothérapeute, auteure et formatrice

Gwénaëlle Persiaux

Je suis très heureuse de vous présenter aujourd’hui Gwenaëlle. Gwenaëlle a fait 10 années de marketing dans l’univers agroalimentaire. En parallèle de son travail à responsabilité, et la naissance de ces deux enfants, Gwenaëlle a suivi ses études pour devenir psychologue. La vie lui aura envoyé un joli cadeau mal emballé avec un licenciement très brutal. Gwenaëlle est Psychologue clinicienne, psychothérapeute, auteure et formatrice.
Je ne vous en dis pas plus, je vous souhaite la bienvenue dans l’univers de Gwenaëlle Persiaux dans le podcast Pourquoi pas moi.

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J’ai peu de souvenirs de mon enfance qui est toujours un signe quand même pas terrible, parce que c’est en lien avec une certaine amnésie.

comme beaucoup de jeunes, je pense, dans ces âges là, j’étais assez déconnectée de moi, de moi même, de mes désirs profonds. Donc j’ai suivi ça. En plus, j’étais plutôt bonne en maths, donc c’est quelque chose d’assez « logique ». Et je ne regrette pas, parce que j’ai quand même vécu des choses très belles pendant ces dix ans, puisque j’ai fait après dix ans de marketing, un peu de commercial, mais surtout du marketing. Et ça m’a permis aussi de voyager vu que je gagnais plutôt bien ma vie. J’habitais à Paris. J’ai vécu des choses très chouettes, très vivantes aussi, très pleines, mais pleines d’un certain comment dire ? C’était beaucoup vers l’extérieur, c’était peu vers l’intérieur.

Tu es une grande fan d’ agroalimentaires ou c’est plus le hasard qui t’a guidée là et après et tu es restée dedans ?
Je ne sais pas s’il y a un lien. Je n’y avais jamais réfléchi avant, mais quand j’avais 20 ans, j’avais des sacrés problèmes avec l’alimentation. J’avais, on pourrait dire, des troubles du comportement alimentaire de type plutôt boulimique, qui m’ont conduit d’ailleurs à aller voir ma première psychologue quand j’avais 21 ans. J’étais assez jeune.
Est-ce qu’il y a un lien entre cette compulsion qui était là pour remplir mon vide intérieur et mon choix de secteur d’activité ? Peut être. Sur un plan subtil. C’est possible.

J’ai décidé déjà de reprendre des études de psycho alors que j’étais encore en exercice.
J’avais 28 ans exactement quand je suis rentrée à la fac à Paris 8 avec l’enseignement à au CNED, l’enseignement à distance. J’ai fait mes sept années de fac de psycho à distance comme ça avec cette fac, parce que je travaillais en plus après, je suis tombée enceinte, j’ai eu mes enfants, donc je ne pouvais pas aller en fac en présentiel. Et puis ça m’allait bien, moi, j’ai un côté aussi très autonome et puis passionnée. C’était des études qui ne sont pas faciles, c’est sûr, mais j’étais tellement dedans que j’ai pu faire les deux, même si c’était quand même beaucoup de boulot et certains sacrifices aussi.

La fin de l’histoire de cette première carrière, c’est que je me suis fait licenciée.
Ce qui était absolument la meilleure chose qui pouvait m’arriver.

C’est la fonction des épreuves. Sur le moment, tu te dis « Mais c’est horrible. » En fait, ça a tellement de sens.

En chinois, l’idéogramme, c’est de crise, ça veut dire à la fois danger et à la fois opportunité.

Je le rappelle souvent, en fait, que ce soit à mes patients ou dans des conférences, parce que l’être humain est naturellement cablé pour voir le négatif. C’est notre cerveau qui est fait comme ça pour la survie. On le sait, c’est depuis la nuit des temps, dans la steppe africaine à l’époque, il fallait d’abord voir le danger et notre cerveau, il est toujours comme ça. Donc, on voit d’abord le problème. Là, je me fais virer comme une malle propre. Waouh, tu peux te dire c’est la fin du monde. D’ailleurs, mon ex l’a vu comme ça. Sur le moment, pour lui, c’était la catastrophe. Mais en fait, moi, rapidement, je me dis, mais en fait, c’est la meilleure opportunité qui pouvait m’arriver. Ça, c’est vrai pour beaucoup de choses. Alors après, il y a des drames de la vie où il va falloir quand même beaucoup de temps pour arriver à avoir le beau dans l’horreur ou le sens dans le non sens. Mais là, ça va, c’était un licenciement. Personne n’est mort. C’est pas non plus un drame, on va dire, de vie. Mais sur un plan émotionnel quand même, ça a été rude.

C’est voir qu’au fond du tunnel, même si celui ci est parfois très sombre, très long aussi, très éprouvant, il y a la lumière.

Pour moi, on est tous des soleils. À partir du moment où on est vivant, ça rayonne. Parfois, c’est difficile parce qu’on va vivre des choses tellement dures qu’on croit que le soleil ne brille plus. Ça peut être comme une éclipse. Une éclipse qui peut effectivement rendre le réel très sombre, très noir, très dur à plein d’endroits. Mais en fait, c’est une illusion de croire que le soleil ne brille plus. Il est toujours là, derrière. Quand on est thérapeute, le job, c’est d’aider les personnes à réaliser que oui, en fait, ça brille quand même à un endroit. Ça brille toujours, mais se recontacter à ça, parfois, c’est assez fluide, comme moi, 48 heures après, je me réveille, c’est quand même extrêmement rapide. Parfois, c’est beaucoup plus long et c’est là où on a besoin d’aide pour aller le voir.

C’est aussi des candidats à l’épuisement, les guerriers, donc il faut faire gaffe à ça.

Écrire, comme on le sait, ça a beaucoup de vertus de régulation émotionnelle, de mise en sens, de prise de distance et de réajustement. Ça m’a beaucoup aidée.

Tu avais abordé une métaphore que je trouve très jolie, du fait de dire que quand on change de vie, c’est comme si il y a le trapèze et qu’il faut sauter pour attraper le trapèze.

Oui, et il y a un endroit d’incertitude entre les deux, parce qu’il va falloir sauter. Et le trapèze, il ne va pas tout de suite être dans nos mains. Donc, on vit cet entre deux qui est évidemment très inconfortable, voire même parfois inquiétant, voire même terrifiant. Quand on vit un licenciement, par exemple, le mien, franchement, ça a été très vite dans le retournement, mais pour avoir accompagné beaucoup de gens dans des cas de souffrance au travail, ça peut être vraiment des descentes aux enfers. Et puis, toutes les épreuves, le divorce, ne parlons pas de la perte de quelqu’un, toutes
circonstances très adverses, il y a ce moment d’incertitude et le cerveau humain déteste l’incertitude. Comme j’ai dit tout à l’heure, on est fait pour voir ce qui est source de danger et on est là aussi pour trouver ce qui peut nous rassurer, donc ce qui est prévisible. Le cerveau humain va toujours chercher, dans son environnement, à mettre du sens au milieu du non sens. D’ailleurs, c’est la grande fonction des religions jusqu’à récemment, parce qu’on aime beaucoup déserter les religions. La religion avait cette fonction de donner du sens à des choses qu’on ne comprenait pas.

On peut y arriver, on est ce soleil, on a tous un soleil particulier que moi, j’appelle le talent. Ce n’est pas forcément des trucs incroyables, mais on a tous un talent singulier, une capacité. Ça peut être écouter les autres, créer des objets ingénieux. Ça peut être être très bon pour la régulation des conflits ou plein d’autres choses. Et de découvrir ça, et donc parfois, c’est grâce à une épreuve. Et de le mettre dans la matière, dans le réel, pour moi, c’est le grand sens des épreuves.

D’avoir travaillé dix ans en psychiatrie avec des gens très abîmés, évidemment, qui, eux, sont loin d’adhérer à ce qu’on vient de dire. Ils diraient plutôt « Mais non, la vie, elle est juste terrible et je suis juste rien. » D’accompagner des personnes qui sont des dans de telles difficultés. Moi, ça m’a vachement appris sur OK, au milieu vraiment du noir, noir, noir, il va falloir trouver un début de lumière. Des fois, j’ai sorti mes rames, plus d’une fois, mais moi, je suis toujours partie du principe que si la personne est vivante, si elle est là devant moi, c’est qu’il y a un sens à son existence. Il pourrait avoir en plus travaillé beaucoup avec des personnes suicidaires, donc qui voulaient partir, mais qui étaient face à moi. Donc, manifestement, ça ne marchait pas. C’est qu’il y avait un sens. Un sens, en l’occurrence, par exemple, à l’échec des tentatives de suicide. On est si vous êtes toujours là, c’est qu’il y a un sens. C’est quoi le sens ?Et ça, des fois, ce n’est pas miraculeux, mais on va dire que ça permet de changer d’énergie, de passer du grand désespoir à « Ah, OK, il y a peut être un petit truc. ».

Pour moi, la symbolique de l’espoir, c’est la flamme. Je parle souvent de ça, la flamme intérieure qui parfois, effectivement, est toute toute petite. Mais à nouveau, si on est vivant, elle existe. Comment on va vraiment attiser cette petite flamme ? Par petites choses.

Je pense aussi mon petit côté guerrier, engagé. Je me dis « Mais en fait, pourquoi pas moi ? Il y a plein de gens qui y arrivent. ».

La réussite, c’est être, devenir ce qu’on est depuis toujours. « Deviens qui tu es depuis toujours », c’est une phrase de Jung, ce psychiatre que j’adore, que je cite très souvent dans mes transmissions. Et cette phrase, elle est tellement puissante. C’est « Deviens qui tu es », mais depuis toujours. Ça, c’est la touche finale. Et pour moi, la réussite, c’est ça, c’est d’arriver à recontacter sa nature profonde, ce fameux talent, ce pourquoi on est là. Moi, je parle aussi du mandat d’incarnation. Pourquoi on s’est incarné là dans cette vie ? Qu’est ce qu’on a à y faire ? Et le faire. Parce qu’il y a des gens qui sentent ce pourquoi ils sont faits, mais après, il y a des freins. La vie nous met des freins. Il y a notre histoire, plein de raisons assez connues. Il y a la psychologie, mais pas que. Et de pouvoir dépasser ça, traverser les peurs, notamment, et répondre au « Pourquoi pas moi ? » et le mettre dans la matière. Avoir aussi cette empreinte sur le réel qui est tellement importante, surtout dans notre monde qui est quand même vachement déconnecté.

Je suis à ma place. Il y a donc quelque chose qui fait que je suis beaucoup plus dans le confort.

Je dirais que la chance, c’est peut être le hasard et que la définition du hasard par Einstein, c’est Dieu qui se balade incognito sur terre.

Tu veux accomplir vraiment un gros changement de métier, une reconversion, c’est quand même plus confortable de le faire, typiquement entre 30 et 40, que de le faire à 50 ans. Rappeler aussi ça, c’est une lapalisade ce que je suis en train de dire, que la vie est courte, elle passe toujours beaucoup plus vite qu’on ne croit, toujours, et qu’en fait, elle est d’une richesse incroyable.

Comment ça s’explique le fait qu’on soit amnésique ?
Ça s’explique très bien aujourd’hui en psychologie et notamment la psychologie du traumatisme. On connaît les mécanismes neurobiologiques qui ont lieu dans le cerveau, qu’on appelle la dissociation. Quand on a vécu une enfance difficile, et quand je dis difficile, beaucoup de gens pensent « Il y a eu de la violence, des coups, de l’inceste, des choses comme ça, des grosses pertes. » Donc ça, évidemment, ça existe, mais il y a aussi ce qu’on appelle les traumas d’omission.

Le livre : Jung, Un voyage vers soi – Frédéric Lenoir

Pour en savoir plus sur Gwenaëlle Persiaux

Le site de Gwénaëlle Persiaux

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