Pour ce nouvel épisode de Podcast avec Caroline Le Flour, je suis très heureuse de vous présenter une femme dont la résilience est le fer de lance. Caroline arrête très rapidement les études et décide de s’engager dans l’armée, elle ne se sent pas à sa place et commence donc à faire des petits boulots avant de reprendre ses études. A 28 ans, alors qu’elle a entamé une belle carrière en marketing, un burn-out l’arrête jusqu’à ce qu’à 32 ans un cancer foudroyant l’envoie à l’hôpital pour plusieurs mois. Aujourd’hui Caroline s’est relevée elle est devenue psychopraticienne, humoriste et auteure.
Je ne vous en dis pas plus, je vous souhaite la bienvenue dans l’univers de Caroline Le Flour.
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Et je voulais faire des études de lettres. Donc j’ai passé d’abord une seconde L. Et puis ensuite, j’ai expliqué à mes parents que je voulais faire des lettres, que je voulais aller à la fac. Et là, l’accueil de la nouvelle n’a pas été super positif, puisqu’ils m’ont dit « Non, ça serait quand même bien que tu fasses un vrai métier ». Pour eux, ce n’était pas un métier, une voie qui permettait de déboucher sur quelque chose.
Je tombe sur un tuteur génial, un homme qui m’a finalement recrutée. Il m’a avouée après qu’il m’avait choisi parce que j’étais dans l’armée avant et que je bossais. Comme quoi, il n’y a pas d’histoire ou pas de chemin de vie d’échec. Moi, je vois plutôt ça comme des choses qui nous amènent à autre chose. Ça, c’est bien confirmé avec ça.
Je deviens chargée de programme relationnel, chargée de communication marketing sur différents marchés et burn outée à 28 ans.
Il y a de la co-responsabilité dans le burn-out. Il y a de la responsabilité de mon entreprise. Il y avait un processus de changement, mais qui n’avait pas vraiment l’accompagnement nécessaire pour ça. La conduite du changement, comme on dit, ça veut dire qu’en gros, on réorganise, on essaie d’être plus performant, on est plus sur la rentabilité et puis il n’a pas vraiment, je pense, bien été accompagnée. Je me suis retrouvée face à une manager malveillante qui n’a pas été arrêtée dans son processus et toxique, on va dire. Moi aussi, qui avais ma responsabilité de jeune cadre dynamique, de jeune femme qui voulait tout prouver, qui voulait prouver à elle même qu’elle était capable, qu’elle était responsable et légitime dans ce qu’elle faisait. J’ai bossé comme une malade et j’ai trop travaillé. Je n’avais pas de personne…
J’ai été jusqu’au craquage, c’est-à-dire le jour où tu es devant ton ordi face à la fenêtre au 27ème étage de ta tour et où tu dis « Là, en fait, ton cerveau, il s’arrête. » Et tu dis « Il faut que ça s’arrête. » Et en fait, là, si la fenêtre avait été ouverte, s’il y avait une fenêtre ouverte, j’aurais sauté. Et là, je me suis rendue compte de cette pensée. J’ai commencé à trembler, je suis partie de l’entreprise. Je ne pouvais plus me lever le lendemain matin.
La machine qui se débranche, le corps s’arrête. Et là, je décide de me faire arrêter avec toute l’angoisse que ça génère, la culpabilité que ça provoque.
C’est la première étape pour moi. J’en parle dans le complexe du trampoline. C’est identifier que tu es en burn-out. Souvent, il y a un déni évident par rapport à cette situation. Et donc je me suis fait accompagner.
Ma spécialité, c’est ça, c’est l’alignement entre la tête, le corps et les émotions
Et j’ai découvert dans ce malheur effroyable qu’est le cancer, que je ne souhaite à personne, même si malheureusement beaucoup de personnes risquent d’être touchées par cette maladie, que mon levier de résilience était et est toujours le rire.
J’ai découvert, je n’aime pas dire que j’ai changé après la maladie, mais je dirais que toutes les épreuves de vie que j’ai vécues m’ont permis de devenir ce que je suis vraiment. Et pendant la maladie, comme pour l’armée, le burn-out, j’ai appris à identifier les personnes toxiques, à plus écouter mon corps. J’ai vraiment des antennes pour les personnes toxiques et à comprendre ce processus, à m’écouter un peu plus, à dire non. À l’armée, j’ai appris à dire non. J’ai réappris à nouveau à dire non avec le burn out, pour me dire oui à moi même, parce que je me suis dit, j’arrête de travailler, ce qui était juste hyper important pour prendre du recul et me reconstruire. Avec la maladie, j’ai appris énormément. J’ai beaucoup observé les gens qui m’entouraient. Comme j’étais fatiguée, je ne pouvais pas toujours être dans l’action, donc je regardais beaucoup ce qui m’entourait. J’étais plus contemplative, donc j’ai appris ça. J’ai appris sur moi, puisque j’ai appris qu’on pouvait être maladroit et qu’on pouvait à la fois compter sur soi, mais en même temps, compter sur les autres.
Et là, ça a été la révélation parce que je monte sur scène avec une peur incroyable, mais je n’avais plus peur d’affronter mes peurs. Maintenant, je dirais même quelque chose que je trouve très beau, qu’Adab Deli m’a dit quand je l’ai interviewé pour la BD Résiliencez-vous, c’est que lui, quand il a peur, il y va. Parce qu’il sait que derrière, il y a quelque chose qui l’attend. Et du coup, je me rends compte à postériori, maintenant quand j’en parle, que j’avais peur, mais j’y allais. Parce que je me disais finalement, je suis capable, mais je ne savais pas que ça allait m’apporter un cadeau. Je n’avais pas cette constance
Il y a quelque chose de vertueux de pouvoir se confronter à sa peur et aller chercher le besoin derrière ou le cadeau caché qu’il peut y avoir.
Je découvre que ce que j’ai vécu peut être utile à d’autres. Et là, ça prend une autre dimension en fait.
Il y a un vrai sens.
Souvent, les bons conseillers sont les émotions et le corps.
Il y a plein de moments où je me suis dit « Pourquoi pas moi ? » Il y en a plein. Quand je suis montée sur scène, quand Flammarion m’a proposé d’écrire mon premier livre, Le complexe du trampoline, je me suis dit « Mais… » En fait, ma première réaction, ça a été « Mais les gens s’en fichent de mon histoire. Qu’est ce que je vais leur raconter mon histoire ? » Et puis finalement, je dis « Non, je monte sur scène, je joue la pièce, pourquoi pas aller plus loin ? » C’est vrai que les gens me posaient plein de questions. Je me dis « Je vais écrire toujours pareil pour les autres. » Et puis là, en écrivant, par contre, Le complexe du trampoline, j’ai compris que c’était utile pour moi aussi. J’étais l’inverse sur ce coup là. Et puis pour la BD, Résiliencez-vous, à la fin de l’écriture du complexe du trampoline, je me suis dit « Tiens… le sujet de la Résilience, on me nommait « résiliente muti recidiviste » et je me suis demandée ce que c’était ce titre. J’ai trouvé ça drôle et en même temps, j’ai trouvé ça assez juste.
Et du coup, je me suis documentée, passionnée. Et puis j’ai adoré le sujet. Je me suis dit « J’ai compris plein de choses. Ça m’a mis en confiance avec moi même. Je me suis dit « Je vais redonner aux autres. » Et du coup, je me suis dit « Pourquoi pas moi ? Pourquoi je n’écrirais pas un livre sur ce sujet là pour permettre aux gens de comprendre ce que j’ai compris de manière plus vulgarisée, plus accessible. Ces dernières années m’ont permis de comprendre que j’avais une mission de vie.
Je me légitimise dans mon rôle de résiliente multi récidiviste qui transmet son expérience, qui transmet ses leçons de vie et qui transmet en tant que maintenant, psychopraticienne, ce qu’elle a prouvé utile pour les autres. Et donc, autant dans le complexe du trampoline, je parle de mon histoire personnelle et mes leçons de vie, autant dans la BD Résiliencez-vous, j’ai interviewé des personnes, je vais au delà de mon histoire. C’est aussi un levier de résilience, aller au delà de son histoire et redonner ce qu’on a pu recevoir.
Ça leur donne des exemples de résilience, ça leur donne l’autorité de se dire « Pourquoi pas moi ? » Le fait de s’autoriser à se dire « Je suis résiliente et pourquoi je ne regarderais pas les talents que j’ai, les compétences et les qualités et les capacités ? » et « Et pourquoi je ne les développerais pas ? »et « Et pourquoi je ne m’offrirais pas ça ? ». « Et pourquoi je ne l’offrirais pas ? ».
Je fais la différence entre réussir dans la vie et réussir sa vie, déjà. J’ai compris ça quand j’ai fait mon burn-out. La réussite, c’est se sentir complet et en phase avec ses valeurs dans ce qu’on est et dans ce qu’on fait et réalise ce qu’on se souhaite.
Je suis fière du fait que mes épreuves m’ont permis de devenir ce que je suis vraiment, authentique, alignée et de pouvoir transmettre.
J’ai su à chaque fois voir le côté positif de la situation. Et ça, c’est parce que moi, je l’ai voulu et qu’à un moment donné, il y a une question d’action et de choix dans la Résilience.
À chaque épreuve, j’ai toujours essayé de me dire « Ce n’est pas un échec, c’est une leçon de vie. Qu’est ce que ça vient m’apprendre sur moi ? » Ce qui fait que j’ai toujours grandi.
Le doute n’apporte que lui même.
« Au final, si je doute, je nourris soit le doute ou je nourris soit la croyance. Et du coup, je suis allée dans la croyance.
Tu ne peux pas choisir forcément les épreuves que tu vis. Ça, c’est en lien avec la capacité à accepter ce qu’on peut pas changer, mais tu peux agir sur la manière de les appréhender.
Heureusement que j’ai essayé d’être heureuse, sinon, je n’aurais pas su que je pouvais y arriver.
J’aurais bien aimé qu’on me dise plus souvent « cultive la bienveillance avec toi même. Sois écologique avec toi même. Sois bienveillante, soit bienveillant.
Livre : Consolations de Christophe André
Pour en savoir plus sur Caroline Le Flour suite au podcast
Tous les liens :
Son site : carolineleflour.com
Son compte instagram.
Alias « La Chauve SouriT » – One Woman Show
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