Je suis très heureuse de vous présenter aujourd’hui une nouvelle femme hors du commun Anne Cazaubon, dans le podcast. Je me sens chanceuse de rencontrer des personnes aussi extraordinaire qu’Anne. Anne a commencé la première partie de sa vie à faire passer les messages des autres. Elle a commencé en étant traductrice en langue des signes, elle est devenue ensuite journaliste. Aujourd’hui Anne est une artiste, conférencière, auteure et chamane. Je ne vous en dis pas plus plus, je vous souhaite la bienvenue dans l’univers d’Anne Cazaubon.
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L’objet choisi par Anne Cazaubon dans le podcast
Pour en savoir + sur Anne Cazaubon suite à l’écoute du podcast
J’ai besoin de douceur en ce moment, particulièrement en ces temps hostiles.
Avec mon compagnon, on travaille beaucoup sur notre couple qu’on nourrit en allant dans des espaces.
On a fait l’ascension d’un 3000m à 7 ans.
Je sens aujourd’hui que, dans ces reconnexions à la nature, dans cette voie du chamanisme que j’ai embrassé, qu’en fait, c’était déjà là sur ma route.
Le scoutisme c’est un grand pan de ma vie, très important. (…) C’est un endroit où j’ai appris plein de choses sur des valeurs, sur le groupe, sur le plus fort qui protège le plus faible, sur le côté grande soeur et qui, en même temps, peut être leader inspirante.
J’écris beaucoup autour des synchronicités, car j’en vis beaucoup au quotidien.
(Le scoutisme) m’a donné beaucoup d’armes pour aller rencontrer mes semblables, faire société.
Petite, je savais que j’allais écrire des histoires pour enfants… pour petits et grands. Raconter des histoires, c’est ce qui est au centre de ma vie.
Quand j’étais petite, je m’amusais à me boucher les oreilles pour imaginer ce qu’un sourd pouvait entendre. Ce qui me fascinait, c’était la perte d’un sens et peut-être la perte de sens. Peut-être qu’il y avait quelque chose qui me manquait à ce moment-là. (…) Je sentais bien que je sentais bien plus que de raison, je voyais bien qu’il se passait quand même de trucs, que j’avais de très fortes intuitions déjà. Peut-être, déjà j’avais une grande clairaudience.
Mon oncle m’a dit que j’étais une petite fille qui avait l’air d’avoir le cerveau d’une femme de 50 ans dans une petite robe à smock.
C’est toujours intéressant d’entendre a posteriori. Moi, j’ai cru devenir folle 250 fois donc d’avoir des validations, des confirmations aussi de ce que j’avais vraiment ressenti profondément. C’est venu apaiser et tranquilliser beaucoup de choses aussi par la suite.
Connaître une langue que personne ne pouvait maîtriser, en plus la langue des signes c’est très esthétiques (…) j’avais envie d’apprendre ça.
(…) J’apprenais toute seule la langue des signes dans un espèce de projet personnel très fort et ensuite j’ai commencé à me payer mes stages de langue des signes.
De 14 à 21 ans, j’ai fait 14 stages.
Je m’autofinançais totalement avec du babysitting. Avec du recul, je re-regarde ce projet-là et je me dis « c’est un peu fou ». En tout cas, c’est très déterminé et très engagé déjà. Je savais très bien ce que je voulais faire.
Il y avait un truc un peu cool dans le fait de connaître la langue des signes. (…) Je sortais du lot. J’aimais bien cultiver cette originalité-là.
Je rêvais profondément d’être journaliste, d’aller raconter des histoires, mais ça ne passait absolument pas par rapport à mes parents.
Par la suite, j’ai travaillé pour la chaîne parlementaire et pour le journal de La Défense et je suis allée faire parler des militaires dans des micros. En tant qu’ancienne muette, faire parler la « grande muette » (…) c’était un peu Inception.
La langue des signes est bel et bien une langue et pas un langage. Un langage, c’est presque codé. Une langue, c’est vraiment statué. La langue des signes est une langue, tu peux l’apprendre au même titre que l’espagnol, le russe ou le chinois,… ce n’est pas un dialecte. C’est une langue avec sa culture, avec ses jeux de mots. D’ailleurs, c’est magnifique, avec sa poésie et l’histoire. Le bassin, le berceau de la langue des signes, c’est la France en fait. À un niveau mondial, on parle de l’Abbé de l’Épée. C’était un prêtre qui a recueilli beaucoup d’enfants laissés à l’abandon, notamment 2 soeurs jumelles qui étaient un peu autistes et qui avaient établi entre elles une sorte de langage codé, signé, dans les années 1720-1730. Et en les observant entre elles, il a statué (…)
La langue des signes américaines a été adaptée à partir de la langue des signes française et la langue des signes québécoise aussi.
Un sourd américain et un sourd chinois mettront toujours moins de temps à se comprendre qu’un Américain et un Chinois.
Je suis diplômée (en langue des signes), c’est d’ailleurs mon premier métier.
En devenant interprète, j’ai un peu plus déchanté en me confrontant davantage à la réalité de ce qu’est ce métier là, où il y avait une part de moi qui justement était un peu dans l’assistanat, un peu dans la sauveuse. Et me rendre compte qu’un sourd déteste l’interprète en fait, il n’a pas d’autres choix que de s’en sortir. C’est un peu comme l’aveugle avec sa canne blanche ou la personne diminuée dans sa chair physiquement avec son fauteuil roulant. Là, d’un coup c’était moins glorieux, moins reluisant comme métier et surtout j’étais très jeune et je me retrouvais à venir interpréter dans des situations vraiment très difficiles, dans des situations d’abus, (…) J’arrivais dans des climats de tensions très fortes où les mots que j’allais poser, moi en tant qu’interprète, ou les signes que j’allais faire avaient un enjeu immense.
J’ai pris conscience du pouvoir de la parole et du pouvoir des mots et ça m’a suivi ensuite.
Le chemin, ça n’a été que de se rapprocher de ma propre vérité et de choisir à mon emploi, de la manière la plus juste pour moi, le mot qui disait ma vérité au monde. Finalement, j’ai transposé en me rapprochant de ce que je suis de plus en plus, d’être interprète, puis tendre des micros vers des gens qui pouvaient dire à la limite ce que j’avais à l’intérieur – ça peut être ça le journalisme – surtout celui qui veut faire du « no comment », il va vraiment tenter de trouver des gens qui vont dire ce qu’il a à l’intérieur et puis pour venir de plus en plus dans des cercles de paroles et aujourd’hui parler pour ma voix.
J’étais diplômée interprète et en fait je me suis dit « c’est vraiment pas ça ». Il y avait quelque chose de l’ordre de l’annulation de soi qui était trop fort, qui était vraiment travailleur de l’ombre et j’avais tellement de choses à dire à l’intérieur, je sentais un bouillonnement des idées, des choses et je sentais que c’était une petite mort que de choisir cette voie-là. J’allais m’éteindre à petit feu, je le sentais déjà dans les études.
Je voulais vraiment faire du documentaire télé. Cette année de journalisme j’adore ça, je m’éclate à fond. (…) Tranquillement, ça m’a fait cheminer vers la radio. J’ai eu la chance d’atterrir dans une super radio à l’époque qui s’appelait Oui FM.
J’ai pu explorer tous les potentiels d’un micro.
Je choisis la voie du son, la voie de l’expression, la voie du micro, la voie du porte-voix.
Ça n’a été que des marches à remonter vers de plus en plus d’expression de soi, quel que soit le terrain de jeu.
Quand tu es interprète, tu te mets dans l’énergie de l’autre.
(En tant que comédienne voix off…) je sentais bien qu’il y avait une part de moi qui n’avait pas voix encore au chapitre, qui ne pouvait pas dire quelle était sa réalité, quel était son message au monde.
La surdité, la manque d’expression peut vraiment plonger dans une grave dépression. C’est un handicap qui n’est pas physique, mais qui est vraiment psychique et ça fait partie de ses blessures invisibles-là de la santé mentale notamment.
(A 23 ans…) j’ai instauré, à ce moment-là, un masque de la jeune fille bien dans ses pompes, très bénévole, qui s’occupe de tout le monde sauf d’elle (…) et en fait qui pleure tout ce qu’elle peut, dès qu’elle est planquée dans un coin.
Ce jour-là, je me retrouve sur ce quai de métro, je vois tellement qu’il n’y a pas d’issue, que je décide d’en finir et donc je vais écrire une lettre que je vais laisser chez moi. J’imagine que ça doit être génial quand on arrête de souffrir. J’ai peur de prendre des médicaments donc je vais me jeter sous un métro, il y avait un peu ce truc de la pulsion. Et je vais dans cette station de métro (…) en milieu d’après-midi, je pleure, je m’effondre un peu sur banc, je pleure je pleure je pleure. Je suis là, à attendre un truc, je ne sais pas quoi. Je suis un peu au pied du mur, en tout cas au pied des voies (…) et je sens une présence courbée sur moi (…) nos yeux se croisent. Quand je vois le regard de cet homme, je comprend qu’il a hyper peur de ce qui peut se passer et je réalise, je vois qu’il me sort de ma transe.
Je réalise combien on peut se raconter des trucs dans la vie qui ne sont pas du tout la réalité, qui sont un prisme de vue et je touche du doigt à ce moment-là un enseignement hyper fort pour moi et pour la suite, qui est que quelqu’un vient me voir et me dire « je t’ai vu à cet endroit là, j’ai entendu ta peine, je te vois, je vois ce que tu fais ou je vois tout ce que tu fais pour les autres, … en fait ça vient être extrêmement réparateur. »
Moi, j’ai vraiment expérimenté une immense guérison par une seule phrase, une guérison physique.
95% des gens ont juste besoin d’être entendus, compris et validés.
Je me racontais que j’allais m’en sortir mais j’étais complètement dans un truc hors sol, hors réalité.
J’aime beaucoup cette phrase d’Einstein qui dit que « la folie, c’est choisir de répéter toujours le même scénario en espérant un résultat sera différent ».
Je crois profondément qu’on peut perdre beaucoup de temps à se raconter qu’on va s’en sortir. Il y a une réalité qui est que fondamentalement nous n’avons pas besoin de nous faire accompagnés de thérapeute, de coach… J’aurais pu traverser le processus. Si ce n’est que, grâce à toutes ces thérapies, ces coaching…, ça a été beaucoup plus rapide.
Steve Jobs commençait toutes ses conférences en disant « Faites-vous coaché, faites-vous coaché, faites-vous coaché ».
Dire « tais-toi »… est le pire des trucs qu’on puisse dire à quelqu’un qui cherche à s’exprimer.
S’il me restait 3minutes à parler, qu’est ce que je pourrais dire au monde : ça peut être vachement plus rapide, vachement plus doux, ça peut être joyeux, je ne suis pas obligée de me dépatouiller toute seule dans mon bourbier, tout le monde ne part pas avec les mêmes clés, tout le monde ne part pas du même endroit, tout le monde n’arrive pas dans son incarnation, sa famille avec les mêmes sujets à traiter et donc il y en a qui arrivent avec des super grosses valises et d’autres qui sont dans des expériences peut-être plus heureuses cette fois-ci. Je crois donc vraiment que toute solution est bonne à prendre ou donc toute aide peut venir faire miroir et éclairer et rapidement aider.
J’observe que les gens attendent très longtemps et parfois trop longtemps.
Parfois, il y a des dégâts, quand ça moisit à un moment donné, c’est difficile de récupérer… de revenir à quelque chose de sain, de blanc, de lumineux. Et on peut vraiment s’abîmer.
Le corps peut vraiment nous parler.
La voie du chamanisme est venu me chercher très très fort. Rien ne m’y a emmené, c’est venu me retrouver. Je parle de retrouvailles avec le chamanisme. C’est d’abord la voie du chemin personnel mais il y a plein de voies d’évolution personnelle, le yoga en est une, l’ayurveda, la respiration, le spot peut en être une autre. Le chamanisme est vraiment venu me reconnecter à une partie de moi que j’avais oublié depuis bien longtemps je crois.
J’étais journaliste à l’époque, je vivais ma meilleure vie (…) à faire des micro trottoirs, des interviews d’artistes, avec une vie de jeune femme parisienne très en terrasse et (…) là d’un coup, ça venait chambouler ma petite carte postale et ça m’a fait vraiment super peur sauf qu’en fait, je n’ai plus pu faire demi-tour parce qu’en permanence c’est venu me chercher.
Il y avait quelque chose du serpent qui se mord la queue, je tente de trouver du travail qui m’angoisse absolument… La vie était difficile, le corps, la corporalité.
Le chamanisme, c’est une voie d’évolution personnelle mais tout le monde n’est pas chaman.
Saman, ça veut dire s’ébrouer, c’est la transe. C’est se secouer.
Le chaman met son véhicule de vie, qu’est son corps, au service d’une incorporation d’esprits qui vont venir le renseigner sur la personne qui est en face de lui.
Le chaman va venir rétablir de l’équilibre dans un espace où il y a du chaos ou du déséquilibre.
C’est cette idée de revenir mettre de l’équilibre, de venir se remettre dans le bon sens dans sa vie, c’est-à-dire au centre de sa vie, (…) pour qu’énergétiquement il se passe d’autres choses dans sa vie.
Le journalisme m’amenait au chamanisme.
L’intention joue beaucoup et compte beaucoup.
Il y a plusieurs formes de chamanisme, moi c’est avec les constellations familiales. C’est en allant chercher les esprits ancêtres de la personne, parfois, ou disparus, ils ont plein de choses à raconter, plein de choses à dire et parfois ils ne rêvent que d’une seule chose, c’est que nous réussissions là où ils ont échoué.
En 5 ans, on a fait des bons de géants dans l’ouverture des consciences. (…) Le rapport à venir vivre une vie qui a du sens, tout a changé dans un temps très très court.
On a beaucoup à s’écouter soi proprement. De plus en plus, je trouve vraiment important de ramener les uns et les autres au centre de leur vie.
Il n’y aucune histoire qui me fait peur fondamentalement.
Dans les contstellations, quand on est représentant, quand on va – le temps d’une constellation – venir à naître, jouer le grand-père, la grand-mère, l’enfant à naître, le projet avorté, la maison qui ne se vend pas, la maladie, … on a un accès à l’humanité en étant à cet endroit-là. Et donc, on peut venir voir justement qu’est-ce que ça me dit de moi, à quel endroit est-ce que ça peut résonner avec ma propre histoire, qu’est-ce que j’apprend de ça en le jouant le temps d’1h30. C’est très important de faire l’expérience.
Ce souci de faire l’expérience, de venir sentir dans ses cellules, dans son corps et de vraiment libérer, de faire l’expérience de la corporation, comment je peux digérer vraiment une émotion, m’en libérer, ce n’est que par le corps.
J’ai vraiment vécu une vie en sous-marin, j’avais la vie à la radio, les émissions… je donnais le change et le week-end j’étais dans des stages de chamanisme, dans des huttes de sudation, dans des week-ends de 8h du matin à minuit à faire des constellations, à pleurer, à toucher du sensible, du subtil, du sacré, à des choses extra-ordinaires au sens premier du terme et donc je revenais le lundi matin intermittente à la radio sans pouvoir vraiment partager avec grand monde.
J’ai toujours raconté à ma famille ce que je vivais. (…) Je trouvais des ponts pour raconter.
L’autre jour, mon père disait à une de mes nièces « tu sais ta tante elle est un peu magicienne ».
Tout est dans l’invisible, dans l’indicible et pourtant ça se fait.
Quand on est beaucoup dans ces espaces invisibles, chamaniques, constellations, énergétique, je trouve ça toujours important de ritualiser ensuite dans la matière, dans le tangible.
C’est important de parler aux enfants de la finitude des choses, de l’impermanence des choses, de leur dire qu’on vit, le plus longtemps possible, et qu’un jour ça s’arrête et donc parfois, il y a des gens pour qui ça s’arrête très tôt.
C’est très interpellant d’entendre parler les fausses couches ou parler les êtres avortés.
Le nombre de personnes que j’ai accompagné qui venait me voir à 30-35 ans, changement de cap professionnel et pour lesquelles les premières constellations hop il y avait un avortement à 17 ans ou à 20 ans qui sortait et qui était en travers de leur évolution personnelle et donc professionnelle. Venir regarder quelle est la part de soi qui a dit non à la vie – sans juger – c’est hyper important.
Vie pro, vie perso, il n’y a qu’une seule vie.
Plus je cheminais personnellement, plus on me proposait des choses en phase avec ça. D’abord, ça a commencé par la santé, j’ai eu 8-10 ans journaliste santé. (…) C’est venu comme ça me chercher. Je pense que c’est vibratoire.
Ça s’est quand même fait de manière assez douce, vers la santé, puis ensuite vers la psychologie, le développement personnel. (…)
J’avais envie d’avoir une vraie parole libre sur plein de sujets.
J’ai touché du doigt en radio que si je dis ce que j’expérimente, ce que je vis, je suis intouchable.
La voie devient de plus en plus personnelle et en tant que journaliste ça passe moins.
C’est toujours intéressant de sortir un peu de la meute de chiens et de vraiment pouvoir dire et je voyais bien que de temps en temps j’étais coincée, je voulais poser certaines questions ou parler de choses, apporter un peu d’eau au moulin, mais j’étais coincée.
D’un commun accord, tout s’est arrêté et c’est finalement la meilleure des choses qui est arrivée.
Ça a été le grand saut dans l’inconnu.
Nouvel appartement, nouveau moi, nouveau tout. Et donc plus de radio. Je voyais que j’étais allée au bout du bout. Le reste ça sera YouTube, ça sera des podcasts, ce sera bouquins, ça sera des stages, ce sera des espaces où ma parole peut être tranquille.
Je me suis lancée en me disant bon allez c’est parti on va faire des ateliers, des choses, donc au début on commence c’est un peu nouveau, j’invitais des amis, je faisais des cadeaux et très vite il s’est passé plein de choses. J’ai continué à me former d’autant plus encore en chamanisme, parce que c’est vraiment ça qui venait très fort de plus en plus, de travailler avec l’invisible.
Quand je peins je dis « je peins ce que je peux et pas ce que je veux ».
Ca ne serait pas moi de faire certaines choses.
J’adore ces espaces de guérison, de rituels, très artistiques aussi, très créatifs, un peu en retrait du monde, dans lequel on a le temps long.
C’est très beau de voir des êtres s’en remettre à une guérison, à bien plus grand qu’eux et à poursuivre ce chemin d’évolution, à pas rester enfermé en tenailles comme ça dans une vie qui est trop petite pour eux aujourd’hui.
Je suis une sweet artist. C’est de la poésie urbaine qui ne pollue et qui donc est toujours au service d’un message positif et de guérison aussi.
J’aime bien de l’artistique quand il n’y a pas un truc énorme à mettre en place, qu’on peut faire avec ce qui est là. Tout est là.
Moi je suis artiste pour la paix.
Je le fais d’abord pour moi. Une démarche artistique, on le fait d’abord pour soi.
Il n’y a pas la vie spirituelle, personnelle, psychologique, thérapeutique d’un côté et le « j’en bave au boulot, à la maison… ». Ceci est un grand tout, avec des vases communicants et des espaces qui se nourrissent les uns les autres.
Sur des projets personnels que je lançais, comme j’étais pas encore assez réparée, ça ne touchait pas assez le monde parce que j’étais encore dans mes blessures, j’étais encore à tourner en boucle sur certaines choses. Et, en fait, plus évidemment la distance se fait, plus ça ne parle plus de moi et plus le monde peut s’en saisir.
J’adore l’idée de la vraie vie, que la personne parle de la boutique de son village et qu’elle ait 2-3 réflexions, des détails que moi j’aurais omis ou effacé dans la réécriture des histoires. Ça ne m’appartient plus.
J’aime bien cette idée qu’on soit une armée de bisounours à venir oeuvrer plutôt que de se demander qui a pris sa dose ou qui a son masque sur le bout du nez, c’est plus intéressant.
En fait, moi c’est tous les jours la journée du merci. C’est très heureux et joyeux de vivre, de ne recevoir que ça. C’est la plus belle communauté la communauté de « Merci un inconnu ». Il y a 233 000 personnes. Je ne reçois que des messages avec des belles histoires. Je ne sais pas ce que c’est qu’un hater, c’est vraiment l’endroit de la positive attitude +++, de choisir de regarder le verre à moitié plein et donc c’est très plaisant évidemment.
Je réfléchis à plein de choses, j’aimerais beaucoup lancer des ateliers aussi.
On n’est pas obligé d’aller dans des ashrams au Tibet pour vraiment se laisser enseigner le quotidien par la vie.
J’écoute vraiment mon intuition corporellement. J’ai des signes très forts.
C’est vraiment mon corps qui me parle.
Connecter à une mort imminente, pour moi c’est voir la mort en face.
Une grosse épreuve est souvent quelque chose qui était déjà là, latent, un peu tranquillement, qui était en pente douce et à un moment donné ne peut plus se permettre d’être occulté.
Je célèbre mes réussites avec mes proches, mes amis qui sont dans mes métiers, des brunchs de femmes puissantes. Je me fais de beaux cadeaux aussi (…) J’aime bien aussi m’offrir un beau massage.
Je me suis dit pourquoi pas moi artiste quand j’ai touché la première fois un pinceau à 32 ans et que 3 ans après j’exposais et que je vendais des toiles. Et là, c’est vraiment pourquoi pas moi autrice, qui publie des livres tous les ans. C’est décidé en fait et c’est des choses que j’ai senti inaccessibles pendant longtemps et c’est là, c’est presque facile. Je vois bien que ça me semblait difficile parce que j’étais très loin. Je me voyais au dernier rang et en fait là c’est vraiment là c’est présent il n’y a qu’à se servir presque (…) Les fois où je me suis dit « pas moi », c’est parce que j’étais trop loin.
J’ai compris la leçon et ce qui m’est demandé, c’est d’aller raconter tout ce que j’ai vécu et de parler au « je ».
La réussite, c’est vraiment arrivé dans ces temps mouvementés, à danser sous la pluie, à se réjouir de plein de choses qui se passent en marge de ça, de pas se laisser phagocyter, entraîner par le bas. Je mesure combien tout ce travail thérapeutique, ce cheminement fait qu’aujourd’hui 1 confinement, 2 confinements, 3 confinements je reste debout, je me sens solide et pour moi, ça, c’est une grande réussite. C’est une grande réussite de pas avoir sombrer dans l’alcool, de déprimer. J’honore ma part de courage de me voir lancer, animer des trucs, avoir animé des retraites en plein confinement, d’être là en soutien aussi (…) J’observe que j’ai besoin d’aller puiser très profondément dans mes racines de la solidité et je suis heureuse de la trouver.
L’entreprenariat va venir me remettre dans cette phase de petit enfant, de grand débutant. C’est pour ça que l’accompagnement est essentiel dans ces phases-là.
Il faut regarder très en face la partie de soi qui a besoin de rester accroché au rivage. Peut-être que cette zone de confort est très inconfortable.
Quad on parle de coaching de transition de changement de vie, c’est hyper important de prendre d’abord tout un premier grand temps pour dire merci, dire au revoir, regarder les cadeaux d’une expérience professionnelle, les savonnettes, les planches pourries, de partir en faisant le tour du propriétaire de ce qui a été, pour pouvoir passer à autre chose, pour éviter de tomber dans les mêmes travers.
La petite Anne de 6 ans me dirait « Dis donc quand est-ce que tu écris les histoires pour enfants et quand est-ce que tu écris tes histoires à toi ? »
Mes renoncements : se pose un peu la question de la maternité en ce moment, donc je suis pas dans un renoncement mais je voudrais être tranquille et sûre de mon choix quel qu’il soit. J’ai vraiment très envie que ce soit un choix très assumé.
J’aimerais bien avoir un pied à terre en campagne (…) un lieu de processus créatif tranquille.
Ma grande difficulté traversée : nous ne venons pas tous avec les mêmes choses, nous ne partons pas tous du même endroit. Même en naissant dans une famille, nous ne partons pas avec les mêmes choses. (…) Ca parle de blessures invisibles difficiles à expliquer. Je plaide profondément pour une naissance en conscience (…). Voir aujourd’hui des gens extrêmement traumatisé par leur naissance, ça commence par là aussi, c’est politique une naissance, c’est comme le corps des femmes encore plus.
Mes peurs aujourd’hui : j’ai peur de trop travailler. J’ai peur de ne jamais donner assez de place à mon artistique.
Ce dont je suis la plus fière aujourd’hui : je suis très fière de mon couple. C’est beaucoup de travail. Je nourris beaucoup mon couple d’espaces de discussions.
Le conseil que j’aurais aimé avoir : j’aurais aimé qu’on me dise et qu’on me répète que ce que j’ai à dire est très important et que ma voix vaut d’être entendue et que je ne le dirai pas de la même manière que quelqu’un d’autre.
Je vais écouter l’énergie des gens, la voix c’est hyper imitant, la manière dont ils disent les choses, leur posture (…) il y a plein de gens qui font plein de biens à plein de gens.
Le meilleur conseil qu’on m’ait donné : revois tes enjeux. Prendre l’enjeu de quelque chose pour moi.
Mes prochains défis :
– L’écriture à fond
– Je voudrais lancer une formation en ligne autour des constellations, sur l’arbre.
Mon conseil de lecture :
– La magie de voir grand
– Trembler mais oser
A qui dire merci et pourquoi : je voudrais remercier mes parents. Je leur ai écrit une lettre de gratitude l’été dernier à chacun.
L’objet choisi par Anne Cazaubon
Pour en savoir + sur Anne Cazaubon suite à l’écoute du podcast
Son site : annecazaubon.com
Sur Instagram : Merci à un inconnu
Sur Facebook : Merci à un inconnu
Son livre : Merci à un inconnu : Soyons tous des héros du quotidien !
Les épisodes du podcast
Voici les épisodes du podcast, dont nous parlons avec Anne Cazaubon
Une réponse
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