Aujourd’hui, je vous propose une nouvelle très belle personne pour le format Pourquoi pas moi En chemin. Un 1er rendez-vous dans le podcast avec Camille Perrotte. Comme plusieurs millions de français, je fais partie des fans du programme Le Meilleur Pâtissier, mon épreuve préférée étant la créative, j’adore découvrir les magnifiques créations des candidats.
En lançant En chemin, il y a une personne que je rêvais interviewer, je me suis lancée, il s’agit vous l’aurez compris de Camille.
Camille était très bonne élève et a donc suivi ce qu’on appelle la voix royale : Prépa aux grandes écoles, une très grande école d’ingénieurs Centrale Lyon, mais quand le métier d’ingénieur devenait de plus en plus concret, Camille s’est rendue compte que ce n’était pas ce qu’elle voulait faire. Elle a donc bifurqué vers l’EM Lyon, très belle école de commerce. Elle enchaîne les stages en finance dans les entreprises les plus reconnues du secteur jusqu’à ce qu’elle se rende compte, qu’elle avait besoin de plus de temps pour pouvoir allier un métier qui lui plaît et la pâtisserie.
Camille est contactée pour faire le casting du Meilleur Pâtissier, un an après elle gagne ce prestigieux concours et sa vie change radicalement. Aujourd’hui elle est toujours salariée chez Accenture et a son entreprise qui rayonne autour de la pâtisserie.
Je vous souhaite la bienvenue dans l’univers de Camille Perrotte dans cet épisode de Podcast.
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J’ai toujours voulu que les autres soient fiers de moi. Jusqu’à ce que je me rende compte que je vivais un peu trop pour les autres et pas assez pour moi.
A cette époque là, je privilégiais carrément ma carrière en finance par rapport à tout, par rapport à la gastronomie etc… et en fait ça m’a beaucoup manqué. Je crois que c’est comme ça que j’ai progressé en pâtisserie. J’ai jamais autant pâtissé qu’à New York.
Tout a commencé à Paris, quand j’ai commencé à faire des tea time.
La pâtisserie, c’est vraiment un luxe accessible, pour moi.
J’ai vu les plus grandes vitrines de Pierre Hermé, j’ai été absorbée par ça. Je me suis dit, mais pourquoi je n’essaierai pas de refaire ça à la maison ?
Les comptes food instagram commençaient vraiment à se développer. Je pense que ça me donnait envie aussi. Je voyais des gens qui arrivaient à refaire des gâteaux, et je me disais mais punaise…. J’ai envie de réussir moi aussi. Et d’un premier gâteau réussi, où j’ai vu l’effet wahoo que ça a fait sur mes potes, ma famille. Je me suis dit, je ne peux pas m’arrêter là.
Michalak, il a ce don de faire des super gâteaux, il faisait des tartes super faciles. C’est comme ça que j’ai appris à faire des gâteaux avec lui, car il a ce truc pour rendre la pâtisserie accessible. Mais en même temps, en faisant des choses qui ne sont pas à la portée de tout le monde. Mais vraiment c’est sans chichi, les ingrédients sont hyper simples aussi.
Je me suis rendue compte qu’à NYC, je m’embarquais dans une voie qui n’allait pas. Que je me trompais un peu sur toute la ligne. C’est surtout aussi, que j’avais toujours ce son de cloche de mon entourage qui me disait mais pourquoi tu n’arrêtes pas ce que tu fais ? Pourquoi tu ne fais pas ça de ta vie ? Tu fais des gâteaux, t’ouvres une boutique…
Après comme je suis très terre à terre, je suis très averse au risque, je me disais, non je ne peux pas… J’ai fait toutes ces études pour ça. Tous ces sacrifices pour ça. Et du coup, je ne voulais pas me dire. Je ne voulais pas me dire, je vais tout arrêter et tout reprendre à zéro. C’est ça qui me fait peur en fait. Tout reprendre à zéro, alors que j’en ai déjà bien chier, il faut bien le dire.
Je suis un peu fatiguée de refaire mes preuves tout le temps. Et du coup, je m’étais dit non. Là, si je fais de la pâtisserie je continuerai pour mon plaisir, mais je ne peux pas me lancer. Et puis en fait, à NYC ça ne me plaisait pas ce que je faisais. On s’est dit, on rentre à Paris et j’essaye de trouver un métier qui me laisse un peu plus de temps. Parce que je sentais que je m’épanouissais en pâtisserie. C’était un peu l’exutoire. Même quand je rentrai à 1h du mat à NYC, parfois du taff, je pâtissais. Des fois, j’avais juste envie de ça, jusqu’à 4h du mat, mais c’est pas grave. Et du coup, je savais qu’il y avait quelque chose. Je le savais, mais à la fois je me disais, je vais me lasser. Je suis quelqu’un qui se lasse beaucoup. Je me disais, et si j’en fais mon métier et que ça devient une contrainte, ça va me dégouter ?
J’avais expliqué ma passion au moment de passer les entretiens, ils étaient au courant. Ils trouvaient ça super chouette. Dans tous les entretiens que j’ai passé, ma passion pour la pâtisserie, ça a vraiment été un vrai atout.
Quelques mois après avoir commencé chez Accenture, j’ai été recontactée par un casteur du Meilleur Pâtissier, et là je me suis dit j’y vais. Sans me mettre une énorme pression en me disant c’est la chance de ma vie. Et je pense que ça m’a aidé aussi. Si ton profil plaît tant mieux, si ton profil ne plaît pas tant pis.
Un moment pendant les castings, on m’a demandé mes motivations pour l’émission. Qu’est-ce que je dirai à Cyril et Mercotte et à ce moment là, je ne m’imaginais pas sous la tente. C’est un peu dure de dire, je suis je suis ultra motivée j’ai envie de voir la tente, alors que non vraiment je n’en faisais pas un but ultime. J’ai envie de me faire plaisir et je pense que ça m’a beaucoup aidé aussi.
Je ne suis pas quelqu’un de très timide, mais de me retrouver face caméra, ça m’a intimidé.
Je suis quelqu’un qui, quand je perd mon sang froid ou que je suis destabilisée, je me renferme beaucoup. Et je crois que pour me reconnecter, j’ai besoin de rester seule avec moi même. Et du coup, dans ces moments là, j’ai pas envie de parler et c’était très troublant d’avoir un journaliste qui te dit mais Camille, parle nous, qu’est-ce qui se passe ? Et dans ces moments, c’est dure de ne pas devenir agressif et de lui dire, mais enfin lâche moi ! J’ai foiré, donc lâche moi. Ca m’a beaucoup appris à travailler sur moi. Aujourd’hui, je verbalise tout. C’est un peu la solution miracle de verbaliser. Maintenant quand je suis énervée, je le dit, alors qu’avant j’avais tendance à me renfrogner à ne pas vouloir communiquer, ce qui en fait était un cercle vicieux. Dans toute ma vie aujourd’hui, je m’en sers. Cet exercice face caméra, ça m’a aidé.
Pour moi, d’être en finale, j’avais déjà tout gagné.
Je ne m’étais pas vraiment fixée un objectif, en terme de place, mais je m’étais fixée l’objectif de terminer mes gâteaux comme je le voulais.
Quand de 6h du mat à minuit, tu es filmée. Ta vraie nature finit par ressortir. Au début, je me mettais beaucoup de barrières, je me mettais un masque je pense, et du coup je m’éclatais moins que dans les dernières émissions. Et ça s’est vu. Et ça s’est ressenti dans mes gâteaux aussi, tous mes sentiments sont ressortis et tout mon naturel est ressorti. Et les derniers gâteaux que j’ai envoyé, je sais que j’y ai mis mes tripes, que j’y ai mis mon coeur, que j’y ai mis mes larmes. Je me suis plus dévoilée.
Je ne suis pas averse au risque, je suis averse à l’inconnu. C’est parce que je déteste la déception.
J’aime bien prendre des risques, et je sais que c’est comme ça qu’on avance dans la vie. C’est en prenant des risques. C’est en échouant mais en se relevant.
Aujourd’hui, à chaque fois que je prend d’énormes risques, je me dis Camille il te faut un plan B.
T’es la gagnante, donc tu dois sortir ton livre. (…) L’aventure se poursuivait un peu pour moi, mais à la fois tu ne te rends pas compte que ça va passer à la télé, c’est un petit peu une continuité. Mais tu ne sais pas qu’au mois de septembre tu vas te prendre un truc qui va te changer ta vie, de manière radicale. Vraiment, je suis retournée au travail, comme avant. C’était comme si j’avais passé 2 mois en vacances.
Me remettre dans un open space, alors que j’avais vécu dans un château au milieu des poules pendant 2 mois. Ca m’a fatigué encore plus, je pense.
Malgré le fait qu’on ai gagné le meilleur pâtissier, qu’on l’ai gagné ou pas d’ailleurs, on reste Monsieur et Madame tout le monde. Et du coup les gens te voient comme quelqu’un d’intouchable.
Si je suis aujourd’hui je me retrouve au ⅗ ème chez Accenture c’est encore dure pour moi de faire un choix. Je me rend compte que d’un côté, j’ai Accenture qui me prend encore beaucoup de temps parce que malgré le ⅗ ème, je suis en mission chez mon client. J’ai quand même, pas mal de choses à assurer côté Accenture, et puis j’ai mes activités de pâtisserie qui sont de plus en plus prenantes. J’ai du mal à dégager du temps pour moi.
Je n’ai pas encore trouvé non plus, le domaine dans lequel je peux m’éclater et qui sera pérenne pour moi en Pâtisserie.
Au bout d’un moment, entre Accenture et tout ce que je fais à côté en pâtisserie, je sais qu’il va falloir que je fasse un choix. Là le fil est vraiment tendu, je sais que c’est bientôt, mais j’ai un peu de mal parce qu’à côté de ça, Accenture ça m’offre des clés et des outils. Si je n’avais pas eu cette expérience chez Accenture, je pense que j’aurai été complètement paumée. Il y a des méthodologies, le management…
J’ai mis du temps à me le dire, et là j’arrive à me le dire sans difficulté, que je suis fière de moi. Parce que j’ai fait un truc pour moi, pas pour les autres.
Ma plus grande difficulté ça aura été de me dire, je tente une aventure en pâtisserie. Et la grande difficulté, que j’éprouve encore c’est de me dire, est-ce que je me lance à 100% là-dedans ? La grande difficulté pour moi, c’est toujours de faire un choix
De me dire, écoute tu as fait autant d’études qui n’ont rien à voir, si ça se trouve, avec ce que tu vas faire demain. Tu as donc peut être gâchée tes meilleures années. Du coup c’est hyper dure, psychologiquement de se dire, on balance tout. C’est un peu comme si on jetait à la poubelle une partie de nos années, de notre passé. Donc ça c’est un peu dure pour moi. Je vais prendre du recul et le choix va se faire naturellement.
Tu en ressors encore plus grandi d’avoir gagné alors que les autres ont réussi, aussi. J’ai encore mieux réussi. Plutôt que de prier pour que les autres ne réussissent pas, et ok t’a gagné par dépit.
Ce qui me donne envie de faire du sport, c’est que je sais que ça me fait du bien. Je le fais pour moi.
Mes gâteaux foirés au meilleur pâtissier, et bien ce n’est pas grave, j’en ai pleuré. Le lendemain j’ai réussi mon épreuve, grâce au gâteau foiré de la veille et c’est grâce à ça que j’en suis là. Du coup, je suis la plus fière de mes échecs. De tous mes échecs vraiment confondus.
J’ai cette capacité à rebondir et à créer du bien d’un truc mauvais et ça c’est vraiment le truc de base. Il n’y a pas d’échec.
Je suis enfin arrivée dans un truc, où j’ai plus envie de faire mes preuves. J’y vais. Ca marche tant mieux, si non tant pis.
Il n’y a pas de place à la chance, quand on a fait tellement de concours. Il y a de la place au travail, ça c’est clair. Il n’y a pas de secret, il n’y a que de la sueur et de l’effort.
Ne pas avoir peur de sauter dans le vide, de l’inconnu. Si demain si je décide de quitter Accenture, ou la pâtisserie, je ne vais pas mourir.
Quand on est passionné par ce qu’on fait, on a pas l’impression de pas travailler, mais quand même. Moi je le vois, je suis passionnée par la pâtisserie et je me rend compte que je m’épuise beaucoup aussi. Il faut du temps pour soi, pour ses amis, pour sa famille. Pour des activités autres.
Découvrez l’objet choisi dans le podcast par Camille du Meilleur Pâtissier pour se présenter
Dans chaque épisode du podcast, je demande à mes invités de se présenter grâce à un objet. Ecoutez le podcast, et découvrez pourquoi Camille Perrotte, la gagnante du meilleure pâtissier a choisi ce livre.
Pour continuer à suivre Camille Perrotte, gagnante du meilleur Pâtissier (si ce n’est pas déjà fait)
Les comptes Instagram et facebook de Camille du Meilleur Pâtissier.
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