Quel plaisir de retrouver aujourd’hui Emilie Martinet pour notre 5e rdv du podcast. La dernière interview datait d’il y a 2 ans, soit en octobre 2022. Quel chemin parcouru ! Si vous n’avez pas encore écouté les premiers épisodes, je vous recommande vivement de les écouter avant celui-ci. C’est par là. Pour rappel Emilie était Directrice Commerciale grand compte, puis responsable marketing avant de se reconvertir en tant que décoratrice – architecte d’intérieur.
Allez place à la merveilleuse Emilie Martinet.
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Ecouter l’épisode de podcast avec Emilie Martinet – à partir du 28.11.2024
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Les meilleures citations de l’épisode
Je suis plutôt contente parce que j’ai passé le cap des trois ans. Il paraît que c’est un cap.
Je suis toujours seule. Mais j’ai pu développer un petit peu mon chiffre d’affaires, mon salaire… ce qui faisait partie un peu des objectifs du dernier épisode.
Et est-ce que tu as du coup réussi à atteindre la rémunération que tu avais dans ton job précédent de responsable marketing ?
Pas encore, mais Je préfère y aller progressivement. Et il y a aussi la limite du fait d’être seul où au bout d’un moment, on se rend compte de la limite de production, de se dire qu’il faut que je trouve des leviers pour être plus rentable, être plus efficace peut-être, ou peut-être trouver de l’aide quelque part, si je peux me le permettre. Donc, je suis toujours dans cette phase encore de recherche d’optimisation de temps, de productivité.
Je me suis lancée directement en SARL et je suis toujours en SARL.
J’avais l’impression de ne pas y aller à fond si je faisais une autoentreprise. C’est peut-être complètement bête de penser comme ça, mais exactement, c’est une question de posture, je pense. C’est de me dire: Si j’ai fait tout ça, si j’ai investi dans ma formation, si j’ai tout plaqué, c’est pour y aller à fond et je ne veux pas faire semblant. Donc, je suis partie direct à un moment comme ça en me disant: J’ai la responsabilité d’une société, donc il ne faut que je n’y aille pas.
Je peux me permettre le luxe de refuser certains projets. Ça, c’est quand même très appréciable. Si en termes de contraintes, de timing, de budget, je sens que ça ne passe pas ou que les clients, ils ont des attentes complètement pas en phase avec leur budget ou leurs contraintes et qu’ils ne veulent rien savoir, je me dis: Il vaut mieux pas y aller ou ils ont envie de faire quelque chose qui est un peu cache-misère et pas quali, je ne peux pas me positionner dessus, aussi bien moi, je n’ai pas forcément envie de faire ça et je ne trouverai pas forcément les artisans pour le faire parce que j’ai envie de faire des choses bien. Donc c’est un luxe de pouvoir refuser ce genre de choses. Après, c’est vrai que je n’ai fait quasiment que des projets de particuliers, donc appartement, maison, studio, comble. Je fais beaucoup de combles. Je commence à avoir une spécialisation malgré moi, je pense. J’ai fait quatre projets de combles et là, je viens d’être contactée hier encore pour un potentiel autre projet de combles.
J’estime que je suis très active sur Instagram et du coup, ça m’apporte quand même… C’est un canal d’acquisition. Pour moi, j’ai quand même pas mal de clients qui arrivent par là.
C’est là où j’investis le plus, on va dire, dans mes photos et du coup sur Insta, parce que c’est aussi ce canal-là qui fonctionne très bien pour avoir des clients.
Et puis, est-ce que c’est utile d’être partout ? Parce qu’au bout d’un moment, si on fait plein d’actions et que finalement, on a plein de leads et qu’on ne sait pas les traiter et qu’il y a une file d’attente et qu’on n’est pas réactifs, ça ne sert à rien non plus. C’est un coup d’épée dans l’eau.
Aujourd’hui, c’est quoi tes nouvelles peurs ?
Aujourd’hui, il y a le côté, je te disais en préambule, c’est que j’ai beaucoup de demandes. Il y a eu un marché assez fluctuant sur les deux dernières années Il y a eu une crise dans l’immobilier qui, par ricochet, a fait quand même des dégâts sur le marché de la déco et de l’architecture à l’intérieur. Il y a eu une baisse de demandes, il y a eu une baisse de ventes et de rachat de maisons, d’appartements, etc. Il y avait beaucoup moins de rénovation totale. Après, j’ai eu la chance de quand même continuer à avoir pas mal de projets, mais plus petits. Ça peut être juste une pièce, juste une salle de bains, une cuisine, une salle de bains. Là, je n’ai que de salles de bains. Après, je refuse rien parce que j’estime qu’il n’y a pas de petits projets. Et puis, ça me permet de toujours travailler, de toujours avoir quelque chose. Je n’ai pas eu peur, en tout cas, Pendant la crise, j’étais attentive à ce qui se passait, mais je n’ai jamais eu vraiment un gros creux. J’ai peut-être eu deux mois de creux, mais je suis partie en vacances une semaine.
Mes crainte aujourd’hui, c’est de trouver toujours cet équilibre entre le pro et le perso, parce que, comme je disais, je peux me permettre de refuser certains projets, mais c’est très rare.
Et du coup, j’ai peur de soit pas être assez disponible pour mon entourage, soit pas être disponible pour mes clients. C’est toujours le côté… Et puis, au bout d’un moment, la peur, c’est que je ne sois pas assez disponible pour moi. Donc, c’est là où je me dis, quand je raconte, je raisonne beaucoup, je déjeune régulièrement. J’essaie de me faire au moins un déjeuner réseau par semaine, que ce Amis, anciens collègues, je ne sais pas, quelqu’un qui est dans l’immobilier, dans le coin, en réseau d’entrepreneurs, autre archi.
J’ai tout le temps le cerveau en ébulition. Et c’est vrai que parfois, c’est ça qui me fait un petit peu peur, c’est d’oublier de m’occuper un peu de moi et de ralentir un peu pour moi.
Est-ce que tu as des doutes ?
Des doutes pas spécialement. C’est toujours le doute, les doutes qu’on peut avoir au début en se lançant, de se dire: Est-ce que ça va marcher ? Est-ce qu’on va trouver des clients ? C’était un peu ça, les doutes que je pouvais avoir au départ. Je me rends compte aujourd’hui que j’ai passé quand même une crise immobilière sans problème en continuant à faire progresser mon chiffre. Donc ça, j’en suis plutôt fière.
Tu peux. Et puis, c’est vrai qu’il y a des cycles. Donc au début, les doutes que je pouvais avoir sur des phases un peu plus creuses qui pouvaient durer un mois, deux mois, un mois ou deux, je me disais: Tiens, c’est bizarre, j’ai moins de demandes. En même temps, j’ai des idées de levier d’acquisition que je n’ai pas encore actionnées parce que je n’ai pas eu besoin de le faire. Donc je me dis: Tant que je n’ai pas tout essayé, tout ce que j’avais en tête, il ne faut pas s’alarmer. Et puis finalement, ça repart. Les doutes que je pouvais avoir sur ce côté cyclique, ça commence à s’estomper parce que le fait aussi de partager avec d’autres entrepreneurs dans les clubs, et d’autres archis, que ce soit archi ou autre activité, c’est vrai dans toutes les activités d’entrepreneuriat, il y a beaucoup.
C’est vrai dans beaucoup de secteurs où c’est cyclique finalement. Les anciens, de l’asso me disent: Ne t’inquiète pas, ça va être comme ça tout le temps.
Orateur 1 (30:53)
Maintenant, j’arrive à apprécier les moments où c’est plus calme, alors qu’avant, c’était des choses qui pouvaient m’angoisser.
Et qu’est-ce qui fait, selon toi, que tu as réussi à surmonter ces deux années où il y a une crise dans l’immobilier ?
J’ai continué à rester moi-même à communiquer sur tout ce que je faisais. J’ai accepté aussi des projets qui étaient petits, avec des petits budgets où je me suis vraiment cassée la tête pour faire rentrer le projet dans un budget serré. Après, les artistes, ils avaient un petit peu moins de travail aussi, donc ils acceptaient de faire des choses. En fait, C’est la loi de l’offre et de la demande, finalement.
C’est quoi tes nouvelles réjouissances ?
Ce dont on vient de parler, je pense que c’est une bonne réjouissance, déjà. J’ai un truc chouette aussi où je suis contente, c’est que j’avais parlé d’un projet qui était qui était assez long. C’était le fameux projet où j’avais la cliente qui voulait une maison, une entrée comme dans une décoration. Je ne sais pas si tu te souviens ?
C’est quoi pour toi la réussite ?
Je dirais que c’est comme… Peut-être que je ne l’ai pas encore atteint dans le sens où je disais tout à l’heure, ce qui me faisait un peu peur, c’était de trouver un équilibre entre le perso, le pro, de trouver le bon dosage. Comme je disais, je mets trois choses. Il y a le perso de l’entourage, le pro, et le perso moi, je pense que c’est un troisième point du triangle, on va dire, où là, peut-être, je n’ai pas encore réussi à équilibrer ces trois pylônes-là. Je pense que moi, je me laisse peut-être un petit peu trop de côté.
C’est quoi tes prochains défis ?
Le prochain défi, je ne sais pas. Le prochain cap, j’ai dit: J’ai passé le cap dès trois ans. Le prochain Le vrai cap, c’est quoi ? C’est cinq ? Qu’est-ce qu’on dit ?
On dit que l’amour dure sept ans, mais je crois que le vrai cap- C’est cinq ou sept, le prochain cap. C’est une bonne question. Le vrai cap suivant, c’est quoi ? C’est sept ? On dit souvent pour l’entrepreneur, en effet, c’est les fameux trois ans, mais je ne sais pas s’il y a un cap.
C’est vrai qu’au départ, j’ai décidé de me reconvertir pour faire le métier d’un architecte d’intérieur, mais je n’avais pas forcément l’âme d’entrepreneur. Ce n’était pas forcément un rêve pour moi d’entreprendre et d’être à mon compte. Mais ce secteur d’activité, ce marché, fait que la plupart des gens sont à leur compte parce qu’il y a très peu de jobs de salariés. Donc, quand j’ai pris ma décision, je savais que c’est le package qu’il fallait prendre. Et il y en a beaucoup qui n’arrivent pas à se développer et à percer dans ce métier-là parce qu’ils se pensent uniquement à l’archi d’intérieur ou décorateur et pas entrepreneur. Et ils oublient qu’il faut revêtir toutes les casquettes, soit en interne, soit en sous-traitant si on peut. Typiquement, la compta, ce n’est pas mon truc, donc c’est un expert comptable qui gère. Mais c’est super important de ne pas oublier le commercial, le marketing, la com, la prod. Il faut tout faire.
Il ne faut pas oublier ça parce que sans client, on a beau être bon, enfin, quelqu’un qui peut être très bon, un décorateur au marché intérieur, mais qui ne sait pas aller chercher des clients, ne pourra pas exprimer son talent. Donc, c’est ça qui est le défi quotidien, de se dire qu’il ne faut pas oublier ça et de savoir jouer un peu sur tous les curseurs, de doser tous les curseurs à un moment donné, quand on pose trop l’un et qu’on oublie l’autre. C’est ce que je disais, je crois, la fois dernière, c’est qu’à un moment donné, quand j’avais la fin de mon chômage, j’avais tellement peur de manquer d’argent, que je faisais du commercial à fond. J’avais tellement de projets que je n’arrivais plus à produire derrière et je bossais la nuit et le week-end. Ça, j’ai déjà donné, mais c’est des choses qu’il ne faut pas oublier de toujours retrouver ce dosage entre la prospection, la production. Je n’ai pas oublié de communiquer sur les rendus parce que c’est qui fait qu’on n’a finalement pas besoin de prospecter. Quand on communique bien régulièrement, la prospection se fait naturellement, finalement.
Conseil :
Pour la reconversion, en général, c’est toujours de Je pense que c’est propre à chacun. Il y a des gens qui sont plus ou moins fonceurs. Après, il faut que le risque soit mesuré quand même. Après, c’est un peu mon tempérament de mesurer le risque. Évidemment, il ne faut pas se lancer tête baissée sans avoir de plan B, sans avoir un peu de quoi investir un minimum dans sa société au départ. Parce que ça va se recouper. Les conseils, c’est aussi de ne pas oublier qu’on est chef d’entreprise avant de… Quand on se reconvertit, la plupart du temps, c’est pour… Si on change de métier, la plupart du temps, c’est pour être à son compte. C’est souvent ça. C’est rare que… Ça existe aussi les reconversions pour être salarié, mais je pense que c’est un peu plus rare. Là, je pense que ta question, c’est plutôt le côté entrepreneuriat. Donc, de ne pas oublier qu’on se reconvertit pour faire un nouveau métier, mais que notre premier job, c’est d’être entrepreneur et d’avoir une boite structurée avec une offre structurée, savoir qui est sa cible, savoir à qui on s’adresse, où on va trouver sa cible et comment communiquer auprès d’elle pour juste avoir des clients.
Orateur 1 (53:53)
Moi, dans mon tempérament, c’est de mesurer, de se dire Si j’ai vraiment envie de le faire et si je n’y vais pas, je pense que je vais regretter. Mais de se dire: Qu’est-ce qui se passe si ça ne marche pas ? Comment je vais vivre ? Comment je vais rebondir ? Et en fait, je pense que je me suis décidée à me lancer une fois que j’avais répondu à toutes ces questions pour moi.
Je conseillerais vraiment… C’est la démarche que j’ai eue et je pense que finalement, avec du recul, c’est vraiment la bonne, c’est de se dire de prendre une formation sérieuse qui est reconnue, qui permet d’accéder à une assurance décennale si on veut faire du plan et du suivi de chantier.
MERCI
Aujourd’hui, je pense que c’est le côté, j’en ai un petit peu parlé tout à l’heure, le côté travail d’équipe avec les différents intervenants sur un projet où j’en — on en a parlé pas mal — dans un post récemment sur Instagram, c’est que sans les artisans pour exécuter les plans, les 3D que je dessine à la perfection dans les détails, avec des détails soignés, etc, le projet ne serait pas le même. Sans le photographe, avec son œil avisé pour mettre en avant les contrastes, les perspectives, les détails avec des photos hyper quali, bien cadrées, avec une belle lumière, etc, le projet, il ne serait pas du tout le même. Le projet, il serait le même pour le client, mais moi, pour le partager, ce serait complètement différent. Sans ces équipes-là avec lesquelles j’ai réussi à m’entourer, desquelles aujourd’hui, j’ai réussi à m’entourer, ce ne serait vraiment pas pareil. Donc c’est à eux que j’ai envie de dire merci aujourd’hui de ce côté travail d’équipe, parce que même si je suis toute seule, j’estime que j’arrive quand même petit à petit à me constituer une équipe de partenaires de confiance sur la durée avec qui je travaille régulièrement.
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