Aujourd’hui, dans ce nouvel épisode de podcast avec Matthieu Tordeur, je vous présente un homme qui s’est donné les moyens d’accomplir ses rêves. Par son histoire et son parcours, il prouve au monde entier qu’on peut oser.
Matthieu Tordeur a toujours eu des rêves d’aventure, mais c’est l’été de ses 19 ans, qu’il enfourche un vélo pour traverser l’Europe. Chaque année, il réalise une nouvelle aventure : trail, marathon des sables, transatlantique, tour du monde en 4L… Une fois diplômé d’un bachelor au King’s College à Londres et d’un master à Science Po, Matthieu rêve plus grand encore… rallier le pôle Sud en solitaire, sans assistance, ni ravitaillement. A 28 ans, il devient le plus jeune explorateur au monde à accomplir cette expédition et rentre dans le livre des records. Je vous souhaite la bienvenue dans l’univers de Matthieu Tordeur.
Pour écouter l’épisode de podcast avec Matthieu Tordeur
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Au lieu de partir en stage 4 mois l’été, je travaillais dans un resto pour gagner un peu de sous et avec ces sous, je partais à l’aventure en vélo, en stop… Je multipliais les expériences d’exploration.
J’avais un été de dispo, j’avais envie, j’avais rencontré quelqu’un qui avait fait un long voyage à vélo. Je me disais, ce quelqu’un je le connais bien. Ce n’est pas un extraterrestre ! Il l’a fait, donc si il l’a fait, moi je peux le faire. Et donc je me suis lancé comme ça. Sans réelle préparation, je n’étais pas du tout un cycliste aguerri.
C’est des excuses qu’on se trouve pour se dire que c’est pas pour soi, ou que ce n’est pas le bon moment. En fait je me suis dit, j’y vais, je me jette dans le vide et on verra ce que ça donne et au pire ça marche pas.
C’est cette expérience là qui a été l’expérience déclic. Parce que c’est ça qui m’a donné envie d’en faire beaucoup d’autres.
Je me disais : dans quelle merde je me suis foutu ? Quel est ce truc que je me suis construit ?
Que je me suis inventé ? C’est un peu délirant ! Mes copains sont tous en vacances en Bretagne, on est en plein mois de juillet. Moi, je suis tout seul dans la banlieue hongroise, je ne sais pas trop ce que je suis entrain de faire, mais j’essaie de me convaincre que c’est mon choix, que ça va être bien, que ça va être intéressant, que ça va être nouveau, que je vais apprendre plein de trucs et donc là je me fais un peu violence. Là, je me rassure au fur et à mesure des jours et des heures passées sur le vélo, car finalement je suis toujours en bonne santé, je suis en vie, je fais des rencontres, je ne suis pas blessé. En fait je me sens de mieux en mieux dans mon voyage. Au bout de 3 semaines, j’arrive à Istanbul et j’ai vécu un truc fabuleux, dont je me souviendrai toute ma vie.
Ça a été le point de départ de plein d’autres aventures.
Evidemment il y a eu de la peur, il y a du doute, il y a de la crainte, il y a des angoisses, etc… Je crois qu’il faut parvenir à les surmonter, il faut s’être bien préparé dans sa tête avant.
Il ne faut pas avoir peur de demander, on est jamais ridicule. On a tous été, toi ou moi débutant à un moment dans notre vie.
J’imagine, toi quand tu as commencé le podcast, moi quand j’ai commencé mes expéditions. Il faut prendre un peu de hauteur et de recul et voilà on est solidaire.
Les premières aventures, c’était un peu de bric et de broc, j’empruntais un vélo, je rejoignais un bateau mais au fur et à mesure de ces aventures là, j’accumulais de l’expérience qui me donnait un peu plus confiance en moi, en mes capacités à faire des expéditions un peu plus grandes. Surtout, j’apprenais des autres. Ça m’a permis de progresser et avancer, tout en restant étudiant.
Je me suis dit, en fait c’est vraiment ça ce que j’aime faire : c’est des images, raconter des histoires, aller dans des endroits un peu lointain.
Et du coup, je me suis dit, je vais continuer mes études, mais quand j’aurai fini je vais essayer d’exploiter un petit peu cette fibre aventure et la transformer en un métier. C’est pas évident, il n’y a pas de voie toute tracé. Mais en tout cas, j’avais trouvé là, ma véritable envie. Vraiment, ce qui me faisait vibrer, c’était ça.Il y en a que très très peu qui gagnent de l’argent dans ce milieu là. De toutes les façons, je pense que si c’est la motivation, il faut se réorienter. Mais ça permet de vivre.
Je compare un petit peu mon activité, à celle d’un artiste.
Parce qu’il faut se réinventer, quand on créé une expédition de A à Z on ne sait pas exactement où on va.
Très rapidement, je me suis dit, en fait je ne vais pas mettre 50 jours, à ce rythme là il va m’en falloir 70/80 jours pour y arriver, parce que je suis deux fois plus lent que je ce que j’ai imaginé. Donc là, il a fallu faire preuve de trésor d’inventivité, de motivation et de persévérance pour surmonter cette difficulté.
Sans leur soutien morale, ça aurait été impossible. Le faire contre l’avis de mes parents, alors que j’étais tout juste fraîchement diplômé. Je pense que ça aurait été quelque chose, clairement infaisable. J’ai toujours eu la chance d’avoir ce soutien, et depuis le départ, depuis mes aventures à vélo.
Il n’était pas question de faire ça, sans essayer de le partager en direct. La difficulté, c’est de bien s’organiser pour pas que la communication prenne le pas sur l’aventure. Parce que si on fait cette photo uniquement parce qu’on pense au post et qu’on ne vit plus le moment présent… c’est difficile.
J’ai choisi d’assumer à 100% que je faisais cette expédition pour moi, que c’était un rêve de gosse. C’était la vérité. Je préférais l’assumer, plutôt que le masquer derrière une cause environnementale, non pas que je n’y sois pas sensible. Mais en fait, je trouvai ça malhonnête. Je trouvai qu’il fallait mieux assumer ça, de trouver des partenaires qui se reconnaissent dans cette vision de dépassement de soi, de vivre ses rêves, de prise de risque.
On est jamais perdant à être honnête, à raconter la vraie histoire.
Il y a eu 7 expéditions, quand j’étais en Antarctique et on n’est que 2 a être arrivés au Pôle, tellement les conditions étaient compliquées. Les 5 autres ont abandonné dans les 3 premières semaines, à cause de cet enneigement inhabituel. Donc moi, si j’ai tenu le coup, ce n’est pas tellement parce que j’étais le plus musclé, ou le plus préparé, parce qu’on était tous prêts à vivre cette aventure là. Mais je crois, qu’au fond de moi, je me disais que tant que j’étais sur mes skis, tant que je n’étais pas blessé, j’avais la ressource pour trouver les solutions. Ça c’était se rationner, c’était se concentrer que sur des petits objectifs. C’est à dire, ne jamais penser à l’arrivée et ne jamais penser à ce Pôle Sud, car c’était trop loin et c’était impossible d’envisager une telle distance, une telle solitude, une telle souffrance d’une certaine façon.
Le fait de déconstruire l’aventure en plein de petits morceaux, qui sont rapidement atteignables, ça m’a fait tenir le coup et puis il y avait quelque chose que Jean-Louis Etienne m’avait répété et dit avant de partir et qui m’a aidé à tenir, c’était “Matthieu, quand ce sera difficile, essaye de remettre ce rêve de Pôle Sud qui t’anime à la surface en permanence”. Et ça c’est vraiment un truc qui m’a marqué, parce qu’effectivement, quand il y a la neige molle, quand il y a le witheout, quand on a froid, quand on se sent vraiment seul, on essaye de se rappeler les raisons qui nous ont vraiment poussé à entreprendre l’aventure et ça ça remet un petit peu les choses à leur place.
Les petits objectifs, et le rêve très profond qui m’animait ont été les deux seules choses qui m’ont aidé à tenir. Et puis le fait de savoir qu’il y avait du monde qui me soutenait et qui me regardait, c’était une source de motivation.
L’aventure, elle se vit à toutes les échelles, dans tous les domaines. C’est un état d’esprit et c’est accessible.
Le petit Matthieu de 6 ans serait surement fière de voir que le Matthieu actuel ai eu le courage à un moment de se dire que c’était bon, qu’il fallait y aller, qu’il fallait arrêter de rêver, mais qu’il fallait oser.
Je m’étonne moi même, quand je réalise que j’ai atteint le Pôle Sud. Parfois, je me réveille le matin et je suis dans ma douche et j’y repense, je me dis c’était dingue. C’était un peu comme dans un rêve.
Il y a un moment, il faut s’écouter soi. Tous les conseils, qu’on nous donne il faut les écouter, les prendre mais il ne faut non plus les ériger en dogme ou en ligne rouge. Car si j’avais écouté ce qu’on m’avait dit, j’allais mourir en Antarctique, j’allais tomber dans une crevasse, ou quand j’allais partir à vélo tout seul vers Istanbul, j’allais pas revenir ou c’était une bêtise parce que je n’avais jamais fait de vélo.
La plus grosse difficulté, c’est prendre suffisamment de conseils pour se faire confiance soi et faire le premier pas.
Le plus difficile, c’est faire ce premier !
Jamais je n’aurai pensé, tout de suite, être capable de faire un bouquin, de faire des films. C’est quelque chose qui s’apprend en faisant. Et ça ça me plait beaucoup, de continuer à apprendre toujours.
Je suis fier justement de m’être tenu accroché à ce rêve là, parce que c’était important pour moi et tout aurait pu me pousser à abandonner une fois sur place mais aussi avant de partir parce que ce sont des expéditions qui sont coûteuses. C’est difficile de trouver les partenaires, les sponsors. Il faut faire preuve d’une grande preuve de persévérance et d’adaptation.
La chance c’est quelque chose qui se provoque, qui se créée. C’est en faisant preuve de curiosité, en s’entourant des bonnes personnes qu’il y a des planètes qui s’alignent.
Tout n’est qu’une affaire de choix.
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Pour continuer à suivre Matthieu Tordeur
Le très beau site de Matthieu Tordeur, dont je vous parle dans le podcast : https://matthieutordeur.com/
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