Il m’est difficile de présenter le parcours de Christelle en quelques lignes. Parce que Christelle est dispraxique elle est déscolarisée alors qu’elle a 13 ans. Christelle va vagabonder, enchainer les petits boulots pendant plusieurs années. Elle a parcouru le monde et eu 1000 vies professionnelles avant de trouver sa place : un diplôme d’esthétique en poche, elle a travaillé dans une crèche, soigner les animaux, travaillé dans des bars et même été mannequin.
La petite voix de Christelle lui soufflait à l’oreille depuis toujours qu’il fallait qu’elle écrive. Elle a su saisir les opportunités que la vie lui a envoyé et a repris ses études pour devenir scénariste. Aujourd’hui Christelle est auteure
Je ne vous en dis pas plus, je vous souhaite la bienvenue dans l’univers de Christelle Béchouche.
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A treize ans déjà, quand tu viens de vivre une déscolarisation, quand tu penses que l’échec scolaire entraîne beaucoup de mal être affectif. Tu es rejeté. Et quand tu es un enfant intelligent, tu développes une certaine souffrance d’incompréhension parce que tu as envie de faire des choses donc partager, envie d’apprendre, comprendre.
Au bout d’un moment, j’ai développé plein de stratégies de survie et j’ai réussi à faire des petits boulots un peu partout et j’ai réussi à vivre comme ça sur la route.
Aujourd’hui on appelle ça vraiment des outils de compensation si tu veux, à l’école pour aider les élèves dysgraphiques. Mais tu n’imagines même pas à quel point ça a été une révélation. Mais ce qui a été le plus dur pour moi, c’est de voir que j’étais illisible pour les autres, parce qu’en fait je faisais des fautes d’orthographe à tous les mots, puisque je n’avais quasiment pas été à l’école. Mais j’avais envie de m’exprimer par l’écriture, mais je n’y arrivais pas. Je libérais des mots, des phrases, je me sentais bien. Je m’en voulais. C’était un moment de création énorme pour moi. Je me sentais vraiment bien dans l’écriture et je me faisais relire. Mais tout le monde me disait : mais Christelle, il n’y a pas de phrases, il n’y a pas de sujet, il y a pas de verbe, il n’y a pas de complément.
L’instinct de survie aussi bien quand tu es une jeune fille seule dans la rue, tu as intérêt à te cadrer parce que sinon… Tu as l’air un petit peu comme ça, un peu fofolle dirait, toute contente d’être libre, mais tu deviens un petit animal sauvage. J’étais une gamine si tu veux. Mais j’étais une gamine avec un tel vécu. Déjà à quinze seize ans… Je pouvais me défendre, me battre. Je savais me barrer de n’importe quelle maison à n’importe quel moment et je n’avais absolument peur de rien. Je savais où dormir, où planquer, où aller. Je connaissais toutes les planques de la rue.
Franchement, j’ai été une vraie sauvage et c’était très dur. Le travail m’a beaucoup aidée à m’en sortir parce que j’avais la jalousie, la haine, la hargne.
Je me suis dit soit tu donnes ta vie, soit tu t’occupes de ta vie et t’arrêtes d’errer comme ça un peu partout et de rien faire. J’ai pris conscience que je n’avais rien. Je n’avais pas de bagage scolaire, je n’avais pas de diplôme. J’allais bosser toute ma vie à nettoyer. Au zoo, je nettoyais les cages des animaux. En tant que palefrenier, je nettoyais la merde des chevaux. Et puis autour de moi, j’avais toujours des gens qui étaient là, qui visitaient, qui montaient à cheval pour les jeunes, qui avait de l’argent et qui étaient. Tu vois, j’étais à chaque fois décalée dans des mondes différents. Et ne je trouvais jamais ma place.
J’ai une base, j’aime écrire mais je n’ai pas vraiment les bagages et elle m’a dit mais vous savez, en ce moment il y a une grosse demande de scénaristes en jeunesse et en fiction.
Et pourquoi vous ne passez pas le concours de l’école des Gobelins ? Mais moi je dis attendez, je ne suis jamais allé à l’école et je n’ai pas eu de concours.
C’était n’importe quoi. Je n’avais jamais passé de concours. Bref, je suis arrivée dans la classe. Ils étaient tous super bien organisés, trousse petit machin et tout. Moi je n’avais absolument rien et j’ai réussi.
Il fallait imaginer une histoire, tu imagines que j’étais à l’aise. Et puis, j’ai été prise à la première sélection, deuxième sélection et puis pareil à l’entretien de la troisième sélection.
Enfin j’étais. J’ai eu de plus en plus peur. J’y croyais à peine. Igor était hyper content et motivé et tout.
Et là, il y avait Serge Rosenzweig qui était un chat, qui est toujours un super scénariste de dessins animés. C’était le rédacteur en chef de Pif et Mickey, j’étais une fan, il me reçoit un entretien et il regarde mon cv alors t’imagines ce qu’il y avait : j’ai vendu des billets de train pour le transsibérien, je travaillais au jet club à Hong Kong, passage au Cambodge sans master. Ça le mec il dit mais vous avez quel âge ? J’ai répondu j’ai 24 ans et demi. « Toute cette richesse, tout ce que vous avez vécu, toutes les histoires que vous avez à raconter »
Par contre il regarde mon texte et rien ne dit rien. ll m’a dit ok, il y en a de partout. Mais, j’adore ! C’est atypique. Vous avez tellement d’idées, tellement de choses. Il va falloir tout apprendre à structurer si tu veux. Serge C’est un pari sur moi encore.
C’est dégueulasse parce que j’ai raté dix ans d’études et d’apprentissage scolaire parce que je suis dysgraphique. Et c’est injuste ! Mais quelque part, j’ai appris beaucoup de choses et ça c’est bon. Mais pour mes enfants, tout ça, c’était hors de question qu’ils vivent la même chose que moi. Enfin, surtout quand j’ai compris que mon fils avait les mêmes troubles des apprentissages.
J’ai confondu mon propre problème avec celui du couple. En fait, j’étais une femme beaucoup trop sauvage pour pouvoir m’insérer dans la société.
Je suis partie sur le chemin de Compostelle, je marchais et là je me suis dit j’ai besoin de réécrire. J’écris le roman La Nomade qui raconte toute mon histoire et je le sors tout en fait. Dès mon retour de Saint Jacques de Compostelle, je me suis mise à écrire, j’ai écrit, j’ai écrit le roman, je l’ai envoyé à un éditeur, il a été pris tout de suite, donc j’étais assez surprise. L’éditeur me l’a pris tel quel, avec encore des petites fautes d’orthographe.
Je venais d’avoir mon troisième enfant, je me souviens, j’avais des montées de lait en plein cours. Mais cette fois-ci, je me suis dit je ne lâcherai pas ! Parce que le temps passe. Il ne faut plus abandonner.
C’est quoi pour toi la réussite ?
C’est être en paix. Et être en paix avec peut être la cause justement que je défends et le message que j’essaye de véhiculer qui est très important pour moi.
A chaque moment. C’est un moteur Charlotte. C’est quand tu es dans la rue que tu galères avec les autres qui sont là devant toi et qui réussissent. Tu te dis Mais pourquoi pas moi ?
C’est essentiel de renoncer pour grandir et avancer.
Le masque social, c’est terrible parce qu’on joue un rôle.
C’est un frein pour beaucoup de personnes neuroatypiques, parce qu’ils se forcent à être ce qu’ils ne sont pas. Et c’est une réelle souffrance.
Les audacieux sont toujours récompensés.
On m’a donné un conseil tant c’était difficile. C’était une grande tante qui me disait toujours : il faut avoir du cran, de l’audace. Et ça, je pense que l’audace, c’est essentiel.
Travail mais travail dans ce que tu aimes parce que je pense que le vrai chemin il est là.
Le livre : Femmes qui courent avec les loups Poche de Clarissa Pinkola Estés
Le test pour savoir si vous êtes hypersensible.
Pour en savoir plus sur Christelle Béchouche suite au podcast
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Les livres de Christelle Béchouche.
On parle dans le podcast de :
Ashley Taieb
Pauline d’Orgeval
L’épisode de podcast de Métamorphose était avec Gwenaëlle Persiaux, et la bonne nouvelle c’est que je l’ai interviewé depuis 🙂 L’épisode sera bientôt diffusé.
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