#40 Podcast – Julien Quesnoy : A 40 ans, des forces spéciales à sophrologue

Julien Quesnoy

Julien et sa compagne étaient en voiture et écoutaient Pourquoi pas moi. A la fin de l’écoute d’un épisode, sa compagne lui a dit. Mais c’est exactement comme toi ! Merci Julien d’avoir pris contact avec moi pour nous raconter ton histoire et ton parcours hors du commun.
Julien n’était pas vraiment travailleur ni bon élève, alors qu’il fait un BEP conchyliculture, un hasard de la vie le met sur le chemin de la marine. Il intègre donc l’école des fusiliers marins et embarque ensuite dans les forces spéciales, l’unité d’élite. Julien y restera pendant 22 ans. En parallèle, Julien a rapidement compris que 40 ans est un virage dans la vie d’un homme et d’autant plus quand on est militaire, il a donc cherché sa nouvelle voie et la sophrologie s’est imposée à lui. Aujourd’hui, Julien est sophrologue et préparateur mental. Je vous souhaite la bienvenue dans l’univers de Julien Quesnoy.

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Je n’ai de pas souvenir d’avoir eu des rêves en particulier. Mais, ma mère te dirais le contraire ! Elle te dirait que quand je me suis engagé, c’était évident ! Parce que quand j’étais petit, je dessinais des militaires, soldats, des avions, des bombes… des trucs de gamin un peu un peu séduit par ce côté armée.

Je n’ai jamais été passionné par un truc ! J’aime tout, j’aime beaucoup de choses.

Quand nous sommes ressortis, lui n’était pas du tout convaincu. Mais moi ça me parlait vraiment ! De là, je me suis dit Pourquoi pas moi.

C’est resté dans un petit coin de ma tête, et puis ça ne m’a plus quitté. J’ai commencé à faire mes démarches tranquillement, sans rien dire à personne.
Une fois que ça devenait plus concret, c’est là où j’ai dit à ma mère entre l’entrée et le fromage, « oh fait, je m’engage ».

J’avais le choix de demander un contrat pour 3 ans. Je m’était dit, au pire tu signes pour 3 ans. 3 ans, au pire si ça ne te plaît pas, tu ne mets pas toute ta vie dans ta balance.

Pour une fois que je faisais un truc réfléchi, ma mère m’a dit de continuer.

Quand je me suis engagé, je me suis dit fusilier marins ça a l’air sympa. Quand je suis arrivé à Lorient, je ne connaissais pas les forces spéciales. Mon objectif c’était d’être fusilier marin.

Tu te fixes de petits objectifs. Et il semblerait que c’est ce qui marche. Il faut finir la journée, il faut tenir la semaine. De petits objectifs en petits objectifs, tu avances et tu te rapproches de l’objectif final.
Sauter des étapes, c’est la meilleure façon de se planter.
Tu ne montes pas un escalier en montant les marches 4 à 4. Tu peux le faire, mais tu as plus de chance de tomber. Alors que si tu les montes une par une en te tenant à la rambarde, tu mettras peut-être plus de temps, mais tu as plus de chance d’arriver en haut.

Si tu ne te focalises que sur le danger, tu ne fais plus rien. Le but c’est d’avancer, de progresser.

Tu pars en Afghanistan pour 4 mois, et tu sais que ça peut tourner au drame à tout moment. Il faut que tu sois toujours dans un état de vigilance.

Suite à une mission en Afghanistan, qui avait été assez intense. J’ai demandé à poser un peu mes valises. Je me suis retrouvé instructeur pendant 1 an et demi. Mais l’opérationnel me manquait.

Quand tu es en opération, tu vis des choses un peu exceptionnelle. Donc forcément, là quand tu te retrouves instructeur. Même si c’est extrêmement valorisant et que c’est un maillon essentiel de la chaîne parce que tu sélectionnes les futurs membres des forces spéciales. Mais tu ne pars plus en opération. Tu es un peu sur la touche.

Je suis resté quasiment 22 ans.

Quand je suis rentré dans la marine, assez rapidement j’avais identifié qu’aux alentours de 40 ans, c’était un âge charnière. Que cela soit dans le monde civil ou militaire. Je n’avais pas envie de me retrouver à 40 ans du côté des grincheux, qui se retrouvent dans les bureaux, qui ont tendance à critiquer les jeunes – parce que les jeunes partent en opération.

Je n’avais pas envie de me retrouver avec la bande des grincheux, donc j’avais identifié qu’il fallait quitter aux alentours de la quarantaine. Et c’est ce que j’ai fait.

A un moment donné, je me suis dit qu’il était temps pour moi de passer à autre chose.

J’ai quitté la marine nationale fin 2017. En 2014, j’étais toujours opérationnel, je partais en mission et en parallèle j’ai commencé des études de sophrologie.

J’ai lu ce bouquin « la sophrologie pour les nuls » et je me suis dit, c’est exactement ce qui correspondait à ce que j’avais en tête.
J’avais lu ce bouquin en 2013.

Je savais que je n’allais pas rester dans la marine éternellement. Je commençais à explorer une voix et tac ça me ramenait automatiquement vers la sophrologie.
Je devais avoir ça dans un coin de ma tête, sans vraiment me l’avouer.
Je ne peux pas dire que ça me passionnait, mais ça a vraiment attiré mon attention. A un moment, je me suis dit « bon, il faut arrêter de lutter, il faut y aller ».

C’était un peu compliqué. Le soir je rentrais après les entrainements au sein des commandos, je faisais mes devoirs à renvoyer à l’ISR. C’était un peu tendu.

La veille de commencer mon stage dans un club hippique, j’apprends que je dois partir en mission. Et là, on partait rapidement.
Pour ne pas perdre de temps dans mon cursus, je fais mon stage en mission avec tous ceux qui seraient volontaires de participer.
On s’est retrouvé à faire des séances de sophrologie, avec mes co-équipiers, dans une tente au milieu du désert, en pleine opération, avec des hélicos qui décollaient pas loin. C’était particulier, mais c’était chouette.

Les peurs c’était de lâcher de la stabilité pour l’inconnu. Mais c’est aussi ça qui est un peu exaltant. Et aussi de ne pas être à la hauteur. C’est un peu le syndrome de l’imposteur. Et tout simplement de se planter.

Au début c’est lent. Tu vérifies si ton téléphone fonctionne toujours, parce qu’il se passe des périodes sans que personne ne t’appelle. Il faut savoir faire preuve de patience et se remettre en question, sans non plus tout remettre en question.
Tu apprends en faisant des erreurs.

J’ai eu l’occasion de travailler avec Lalou Rouquerol.

J’ai fait une formation d’1 an à Bordeaux, Focus, de préparateur mental.

La réussite : d’être en accord avec soi-même.

Le petit Julien de 6 ans : Prends ton temps et écoute ta petite voix. Et fonce, quand il faut foncer.

Mes renoncements… de voir mes frères d’arme. Ce n’est pas qu’un métier, c’est un mode de vie. Donc moins d’aventure, moins d’adrénaline.

Conseil : sois plus souple avec toi même et avec les autres.

L’objet choisi par Julien

Julien Quesnoy

Le lien pour rester en contact avec Julien

Le site internet de Julien Quesnoy : azimut-sophro.com
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